CAC 40 : plus de 75% de l'activité des entreprises est réalisé à l'étranger

Par latribune.fr  |   |  625  mots
L'Europe, incluant la France, représentait 52% de l'activité des entreprises du Cac 40 en 2023, contre 26% aux Amériques, 14% en Asie, Océanie, Afrique et Moyen-Orient et 8% dans le reste du monde. (Crédits : Benoit Tessier)
77,3% du chiffre d'affaires des entreprises du CAC 40 est réalisé à l'étranger, principalement en Europe, selon le baromètre EY sur les entreprises de l'indice phare publié mercredi, qui a aussi mis en évidence un niveau « record » des investissements.

Les entreprises du CAC 40 font leurs choux gras à l'étranger. Au total, 77,3% du chiffre d'affaires de 27 des entreprises composant l'indice phare de la Bourse de Paris est réalisé hors de la France selon le calcul du cabinet EY en partant des données fournies par les groupes. C'est un peu moins qu'en 2022 (78,2%), selon l'étude annuelle sur le profil financier du CAC 40.

L'Europe, incluant la France, représentait 52% de l'activité en 2023, contre 26% aux Amériques, 14% en Asie, Océanie, Afrique et Moyen-Orient et 8% dans le reste du monde. Cette position « permet la diversification géographique » et limite les risques par rapport à la situation nationale, souligne à l'AFP Nicolas Klapisz, associé chez EY et auteur du rapport.

La  proportion varie fortement entre les entreprises, avec Bouygues faisant près de la moitié de son chiffre d'affaires en France, contre moins de 1% pour STMicroelectronics et à peine plus de 5% pour Sanofi.

Des investissements record

Chiffre d'affaires, bénéfices, marges: en 2023, « les indicateurs sont au vert » pour les fleurons français, estime Nicolas Klapisz. Le bénéfice cumulé a atteint 149 milliards d'euros. Après les records de 2022, le chiffre d'affaires (1.736 milliards d'euros) et la marge opérationnelle (202 milliards d'euros hors banques, assurances et foncières) n'ont que très légèrement baissé, et restent à un niveau bien supérieur à 2021. Le bénéfice cumulé a atteint 149 milliards d'euros.

L'endettement net (175 milliards d'euros), a un peu augmenté mais reste « à un niveau très soutenable » précise Nicolas Klapisz. Cette hausse « a permis de financer des investissements record » souligne le rapport. Les investissements atteignent 100 milliards d'euros, battant le précédent sommet de 2012 (92 milliards d'euros) et en croissance de plus de 10% pour la troisième année consécutive, après le creux de 2020.

Ce niveau d'investissement « est une tendance de fond mais aussi un signe que les entreprises ont confiance en l'avenir et ont pris conscience du besoin d'avoir des avantages compétitifs forts », estime l'auteur du rapport.

Une bonne santé qui profite aux actionnaires : en 2023,  selon un rapport de Janus Henderson, 97% des entreprises cotées au CAC 40 ont augmenté ou maintenu leurs dividendes, « ce qui est nettement supérieur à la moyenne européenne et mondiale ». Dans le détail, la contribution la plus importante à la croissance des dividendes est pour Engie « qui verse son plus important dividende en dix ans et représente un quart de l'augmentation en France ». L'Oréal, Hermès, Safran ou encore Vinci sont d'autres entreprises ayant nettement augmenté leurs dividendes.

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Le grand flou après la dissolution

L'année 2024 était aussi partie sur les chapeaux de roue pour l'indice CAC 40 : la Bourse de Paris battait ainsi un nouveau record en séance le 10 mai, atteignant 8.256,71 points, en hausse de 0,84% et dépassant son précédent record du 28 mars (8.253,59 points).

Mais, depuis la décision d'Emmanuel Macron de dissoudre le 9 juin l'Assemblée nationale à la suite des élections européennes, la Bourse de Paris a vu s'évaporer tous ses gains cumulés depuis le 1er janvier. Les programmes politiques du Nouveau Front populaire et du RN ne sont pas de nature à plaire aux marchés entre baisse des taxes à l'extrême droite et abrogation de la réforme des retraites à gauche. Un point commun est identifié par les analystes : le risque d'augmentation des déficits budgétaires français.

« Les investisseurs, en particulier les investisseurs étrangers, considèrent que le prochain gouvernement, quel qu'il soit, n'aura que peu de marge de manœuvre budgétaire et sera donc contraint de tirer un trait sur les mesures économiques les plus dispendieuses », estime Christopher Dembik, conseiller en investissement chez Picet AM.

(Avec AFP)