Paiements : EPI lance en Allemagne sa solution européenne Wero

Les clients des caisses d’épargne et des banques populaires allemandes peuvent désormais souscrire au service Wero. Ils seront suivis de près par les clients belges de la banque KBC à la mi-juillet, puis par deux de la Postbank en Allemagne. Les banques françaises doivent proposer la solution à partir de septembre, solution qui doit progressivement remplacer le service Paylib. C’est la première montée en charge industrielle de ce nouveau moyen de paiement paneuropéen.
La solution Wero en mode virement entre particuliers sera disponible dans quatre pays, dont la France, d'ici la fin de l'année.
La solution Wero en mode virement entre particuliers sera disponible dans quatre pays, dont la France, d'ici la fin de l'année. (Crédits : DR)

Finalement, ce sera l'Allemagne, avant la France. La société European Payment Initiative (EPI), basée à Bruxelles, vient d'annoncer le lancement effectif de sa solution de portefeuille numérique (wallet) paneuropéen Wero auprès des clients des caisses d'épargne et des banques populaires outre-Rhin.

C'est presque un symbole alors que DZ Bank, l'organe central des banques populaires, avait quitté le projet initial d'EPI - qui souhaitait au départ créer un nouveau scheme européen de carte bancaire - , avant de rejoindre à nouveau le projet fin 2022 pour un nouveau départ recentré sur le paiement instantané et le wallet.

La Deutsche Bank lancera ce service plus tard dans l'année, mais sa filiale de banque de détail, Postbank, devrait démarrer la commercialisation à la fin de l'été, selon un communiqué d'EPI. Le service sera également ouvert en Belgique à partir de la fin du mois de juillet pour les clients de KBC.

Lire aussiBNP Paribas et BPCE annoncent un partenariat stratégique dans les paiements

Initiative souveraine

En France, le lancement, initialement prévu pour le mois de juin, a été finalement décalé à septembre et octobre, selon les banques actionnaires du projet (toutes les grandes banques françaises à réseau). Raison invoquée ? Difficile de lancer une campagne de communication en plein JO à Paris.

Wero, dont la première fonctionnalité sera le virement instantané entre particuliers (P2P), a vocation à remplacer progressivement le service interbancaire Paylib. « Toutes les banques membres d'EPI déploieront le service dans les six prochains mois », ajoute le communiqué. Quatorze banques européennes et deux industriels (Nexi et Worldline) sont actuellement actionnaires d'EPI.

« Nous allons lancer l'offre Wero début septembre. Nous souhaitons mettre beaucoup d'énergie pour promouvoir des initiatives souveraines comme Wero », avait annoncé en juin Yves Tyrode, directeur général digital et paiements de BPCE, lors de la présentation du plan stratégie du groupe.

Lire aussiBanque : BPCE présente un plan de croissance ambitieux sur tous ses métiers

Annoncée fin 2022 après plusieurs mois de flottement suite au refus des banques espagnoles de participer au projet, mais surtout de financer, comme les banques allemandes, une nouvelle architecture carte, Wero va donc enfin connaître son premier déploiement grand public dans plusieurs pays, après une série réussie de tests. Certes, le service est pour l'instant limité au P2P, un choix prudent mais aussi très marketing, sachant que le P2P est le moyen le plus simple pour habituer les consommateurs à utiliser un nouveau moyen de paiement électronique.

Paiement en ligne en 2025

La prochaine étape est en effet de proposer cette solution pour le commerce en ligne, avec un lancement prévu à la mi-2025, avant le paiement mobile en magasin. Ce sera bien cette étape qui sera cruciale. Objectif, mesurer l'intérêt auprès des consommateurs et des marchands pour ce nouveau moyen de paiement, qui se présente toujours comme une alternative aux grands réseaux de paiement internationaux, comme Visa ou Mastercard.

La société allemande Computop, spécialisée dans l'acquisition dans les paiements, a d'ores et déjà annoncé son intention d'intégrer Wero (en mode virement) à son offre de paiement auprès de ses clients marchands dès 2025. Le fournisseur de solutions de paiement compte lancer des tests pilotes dès le quatrième trimestre de cette année.

Lors d'un entretien accordé à La Tribune en avril dernier, Martina Weimert, directrice générale d'EPI, et colonne vertébrale de ce projet depuis sa naissance (officielle en 2020), mettait en avant une solution simple à utiliser tant pour le consommateur que pour le commerçant, avec un bouquet de services associés.

Il pourra s'agir des services de réservations ou de remboursements (que proposent déjà les cartes), mais aussi des programmes de fidélité ou la possibilité de scanner des produits dans la rue, ou même de payer sans terminal de paiement. EPI a fait en effet le choix de la technologie du QR code, jugé plus simple à utiliser que le NFC.

Le principal atout est bien de proposer un service paneuropéen. Le gros enjeu sera donc de convaincre assez rapidement les banques italiennes, espagnoles ou autrichiennes de rejoindre ce projet européen pour atteindre la taille critique.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 03/07/2024 à 21:34
Signaler
Ca n'avance pas vite ! Ca prouve que lorsque l'UE n'a pas fait le job en temps et en heure, elle rame grave pour récupérer de la souveraineté. Et ce n'est que le début du chemin. Quand l'UE disposera d'une carte bancaire avec des distributeurs de b...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.