Projet européen de Hamon : les "réserves" de Moscovici

Par latribune.fr  |   |  355  mots
Pierre Moscovici, le commissaire européen aux Affaires économiques et financières.
Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières Pierre Moscovici a émis des "réserves" sur le projet de démocratisation de la gouvernance de la zone euro du candidat socialiste à la présidentielle.

Il est pour le moins critique. Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières Pierre Moscovici a émis vendredi des "réserves" sur le projet de démocratisation de la gouvernance de la zone euro du candidat socialiste à la présidentielle en France Benoît Hamon. "Permets-moi (...) de faire part de mes réserves sur la solution que tu proposes", décrite comme un "saut supranational", écrit Pierre Moscovici à son collègue socialiste dans une lettre obtenue par l'AFP. S'il fait écho à la demande de davantage de démocratie, "salut de la zone euro", le commissaire européen diverge fondamentalement sur la proposition d'une Assemblée parlementaire qui doit remplacer l'Eurogroupe, selon le projet présenté vendredi par Benoît Hamon.

Pierre Moscovici l'interprète comme un "bicamérisme presque parfait Parlement de la zone euro / Eurogroupe", qui selon lui "confondrait pouvoir exécutif et législatif" et "risque fort de combiner le choc des intérêts nationaux au sein de l'Eurogroupe, déjà existant, avec le choc des légitimités nationales au sein de la chambre de la zone euro". Le commissaire européen suggère plutôt d'"améliorer l'existant": renforcer le Parlement européen "en lui donnant la possibilité de se réunir en format zone euro", créer "un commissaire-ministre des Finances de la zone euro responsable devant le Parlement", doter la zone euro "d'une capacité budgétaire".

"Allons vers plus de transparence"

"Prenons ce qui existe et allons vers plus de transparence et de représentativité", enjoint Pierre Moscovici, qui reconnaît que l'Eurogroupe ne peut plus prendre ses décisions "tard dans la nuit et à huis clos". Selon lui, la proposition de Benoît Hamon est "ambitieuse, fonctionnera peut-être dans le long terme", mais "ne trouvera aujourd'hui guère de soutien, dans une Europe peu encline aux changements de traités".

Le président François Hollande avait lui aussi publiquement émis des réserves jeudi à Bruxelles sur la proposition du candidat socialiste à la présidentielle, en rappelant que "ceux qui décident dans la zone euro, ce sont les gouvernements".

(avec AFP)