Non, l'Italie ne va pas taxer les superprofits des banques mais...

Contrairement à ce que la presse italienne avait affirmé, le gouvernement de Giorgia Meloni ne tentera pas une seconde fois d'imposer une taxe sur les superprofits des établissements bancaires. En revanche, elles devront tout de même contribuer. Voici comment.
Au cours de l'été 2023, Giorgia Meloni s'était déjà mise à dos le monde des affaires avec l'annonce d'une taxe de 40% sur les « superprofits » des banques. ( Photo d'illustration )
Au cours de l'été 2023, Giorgia Meloni s'était déjà mise à dos le monde des affaires avec l'annonce d'une taxe de 40% sur les « superprofits » des banques. ( Photo d'illustration ) (Crédits : GUGLIELMO MANGIAPANE)

Il flotte comme un parfum de déjà-vu dans les banques italiennes. Comme l'été dernier, le gouvernement de Gorgia Meloni a annoncé sa volonté de faire contribuer davantage les banques au grand renflouement des caisses de l'Etat entrepris par son ministre de l'Economie, Giancarlo Giorgetti. Ce dernier a précisé que le gouvernement ne compte pas instaurer une nouvelle taxe sur leurs « superprofits » des banques, contrairement à ce que certains articles parus dans la presse italienne avaient indiqué.

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Ces derniers jours, des bruits de couloir évoquaient le projet de Rome d'imposer plus fortement les profits des banques ou des assurances. Ces spéculations avaient fait plonger jeudi et vendredi les titres bancaires à la Bourse de Milan, faisant dégringoler notamment UniCredit et Monte dei Paschi di Siena (MPS).

« Des nouvelles qui sortent de nulle part », a balayé Giancarlo Giorgetti.

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« Il n'y aura pas d'impôts sur les "superprofits". En revanche, des impôts sur les bénéfices, oui, pour les banques comme pour les autres. (...) Les banques, comme les autres entreprises qui font des bénéfices, seront appelées à contribuer aux finances publiques. Je pense qu'il n'y a rien d'étrange à cela », a assuré le ministre, s'exprimant devant la presse à l'issue d'un Conseil des ministres.

Par ces mots, il a ainsi confirmé que les banques devront mettre au pot. Un défi pour le gouvernement Meloni qui n'avait pas réussi à les contraindre l'an passé.

L'an dernier, la taxe avait échoué

Au cours de l'été 2023, Giorgia Meloni s'était déjà mis à dos le monde des affaires, avec l'annonce d'une taxe de 40% sur les « superprofits » des banques. Sans surprise, les investisseurs avaient paniqué dans la foulée à la Bourse de Milan. Résultat ? Le gouvernement avait fait marche arrière et nettement édulcoré son projet. Pour rappel, ce dernier devait rapporter 3 milliards d'euros à l'Etat. Au mois d'octobre, aucune trace de cette recette n'était visible toutefois au projet de budget.

Rome avait finalement proposé aux banques d'augmenter leurs réserves d'un montant équivalent à deux fois et demi l'impôt afin de s'acquitter de la taxe. Ce qui n'a pas vraiment eu l'effet escompté : la taxe a rapporté zéro recettes au Trésor italien, mais a contribué à renforcer les fonds propres des banques.

La banque Intesa Sanpaolo prête à la taxe sur les superprofits

Au cours de la tentative de mise en place de la taxe sur les superprofits, seule la banque Intesa Sanpaolo avait accepté cette réforme. Son patron, Carlo Messina, avait été ainsi été le seul banquier italien à prendre position en faveur de la taxe, à condition que ses recettes soient affectées à « des mesures en faveur des personnes les plus en difficulté ».

Pour marquer le coup, il avait annoncé que sa banque comptait affecter 1,5 milliard d'euros sur la période 2023-2027 à des initiatives visant à « lutter contre les inégalités » sociales. L'iconoclaste patron de la première banque d'Italie avait également ouvert la porte à la semaine de quatre jours pour ses salariés dès le printemps 2023.

 ( Avec AFP )

Commentaires 3
à écrit le 08/08/2024 à 9:13
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Les banques sont intouchables puisque la dette des états est entre leurs mains. Une taxes sur les transactions financières, qui résoudrait de nombreux problèmes, n'est même plus envisageable. En europe, on préfère taxer la production et le travail, m...

à écrit le 08/08/2024 à 7:50
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La belle contre les bêtes.

à écrit le 08/08/2024 à 7:29
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"Un défi pour le gouvernement Meloni qui n'avait pas réussi à les contraindre l'an passé." Bienvenu en UERSS, empire de la corruption prévu pour durer mille ans. Voilà pourquoi une union européenne poru que les banquiers dirigent directement nos vies...

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