L'Europe au secours de la Grèce en proie à un violent incendie qui menace Athènes

Plusieurs pays de l'UE ont annoncé envoyer des renforts, dont la France qui va faire parvenir 180 sapeurs-pompiers, pour tenter de venir à bout du feu. Le front s'étend désormais sur plus de 30 kilomètres. Depuis dimanche, plusieurs villages ont été évacués.
Des pompiers tentent de éteindre un incendie dans la région de Varympompi au nord d’Athènes.
Des pompiers tentent de éteindre un incendie dans la région de Varympompi au nord d’Athènes. (Crédits : Aris Oikonomou / Hans Lucas via Reuters Connect)

[Article publié le 12 août 2024 à 17h19, mis à jour le 13 août à 7h45]

La Grèce appelle à l'aide. En proie, depuis dimanche, à un violent incendie dans la banlieue d'Athènes, le pays se tourne vers l'Union européenne qui a indiqué, ce lundi, que quatre Etats membres allaient y envoyer des pompiers. « Le mécanisme de la protection civile de l'UE a été activé sur demande des autorités grecques », a déclaré un porte-parole de l'UE, Balazs Ujvari, dans un communiqué, en précisant que l'Italie, la France, la République tchèque et la Roumanie envoyaient des renforts.

Paris va ainsi envoyer 180 sapeurs-pompiers français de la sécurité civile, 55 camions et un hélicoptère a, en effet, annoncé au même moment le ministre de l'Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin. Ce dernier a précisé que l'opération « ne vient pas retrancher notre propre protection », et que « nous sommes tout à fait en moyen de répondre à des feux de forêts qui viendraient se déclencher pour le week-end du 15 août » en France.

Ces renforts devront d'abord rallier par la voie terrestre le port d'Ancône, situé sur la façade est de l'Italie, nécessitant déjà une dizaine d'heures de route, avant de rejoindre la Grèce en bateau, la traversée nécessitant près de 24 heures.

La Turquie va également envoyer deux avions de lutte contre le feu et un hélicoptère, a annoncé lundi le ministère turc des Affaires étrangères. « Les préparatifs nécessaires sont en cours pour envoyer deux avions de lutte contre le feu et un hélicoptère d'assistance à notre voisine, la Grèce, qui bataille contre les incendies autour d'Athènes », a annoncé sur X le porte-parole du ministère, Öncü Keçeli.

30 kilomètres de front

L'urgence est réelle alors que le feu se rapproche dangereusement de la capitale - désormais recouverte en partie par les fumées blanches - et que son front s'étend désormais sur plus de 30 kilomètres, d'après la chaîne de télévision publique, ERT. « Les vents sont encore aujourd'hui de 7 (sur 13, ndlr) sur l'échelle de Beaufort. Malgré une intervention rapide hier en cinq minutes seulement, nous n'avons pas réussi à maîtriser le feu », a indiqué le ministre de la Protection civile Vassilis Kikilias.

Dans la capitale, des habitants portant des masques pour se protéger des fumées suffocantes aspergeaient leurs habitations d'eau, dans l'espoir de les rendre moins vulnérables aux flammes qui ont gagné les banlieues boisées de Nea Penteli et Vrilissia. Dans ces deux communes, des images à la télévision ont montré les flammes ravager des voitures et les toits de bâtiments, survolés par des hélicoptères larguant de l'eau pour tenter de contrer l'incendie. « La situation est dramatique », a déclaré la maire de Penteli, Natassa Kosmopoulou, au site d'information newsit.gr. « Une école et des habitations sont en flammes et je vois le feu s'approcher de la mairie ».

« Nous travaillons tous 24 heures sur 24 », a déclaré à l'AFP Marinos Peristeropoulos, un pompier déployé à Grammatiko, l'un des fronts de l'incendie les plus difficiles. « Le feu s'est propagé très rapidement à cause du vent fort », a déploré celui qui fait partie des 670 pompiers et 183 véhicules déployés, ainsi que 32 avions survolant la zone. Sans compter que des températures de 39°C et des vents dépassant les 50 km/h étaient attendus ce lundi dans la région, selon les services météorologiques.

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De nouvelles évacuations

Les autorités grecques ont donc ordonné, ce même jour, l'évacuation de nouvelles localités de la banlieue nord-est d'Athènes. Le maire de Chalandri, une des plus grandes agglomérations de cette zone, a, notamment, déclaré à la chaîne ERT avoir demandé l'évacuation des quartiers les plus proches de l'incendie. Le matin même, cinq localités avaient déjà été évacuées, de même que deux hôpitaux, l'un pédiatrique et l'autre militaire, à Penteli, à une quinzaine de kilomètres au nord-est de la capitale.

« Les forces de la protection civile ont livré bataille toute la nuit et malgré des efforts surhumains, l'incendie continue de se propager très vite et se dirige vers Penteli », a expliqué lors d'un point presse Vassilis Vathrakogiannis, porte-parole des pompiers.

Les autorités grecques ont ouvert le stade olympique OAKA, dans le nord d'Athènes, pour accueillir les milliers de déplacés. Un pompier a été grièvement blessé et un autre hospitalisé pour des problèmes respiratoires, selon le porte-parole des pompiers.

La veille au soir, déjà huit villages avaient dû être évacués ainsi que la ville historique de Marathon, à 40 km au nord-est d'Athènes, qui compte plus de 7.000 habitants. « Nous faisons face à une catastrophe biblique. Toute notre municipalité est en proie aux flammes », s'est désolé le maire de Marathon, Stergios Tsirkas, interrogé par la chaîne de télévision Skai. D'autant que cet incendie n'est pas sans rappeler le traumatisme vécu après celui de Mati, la zone côtière proche de Marathon où 104 personnes sont mortes en juillet 2018 dans une tragédie imputée aux retards et aux erreurs d'évacuation.

La Grèce est particulièrement vulnérable aux incendies de forêt après un hiver particulièrement sec. Les mois de juin et de juillet ont été les plus chauds depuis le début de la collecte des statistiques en 1960. Les scientifiques avertissent que les émissions de combustibles fossiles aggravent la durée, la fréquence et l'intensité des vagues de chaleur dans le monde entier. D'autres régions d'Europe sont également aux prises avec des températures élevées.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 13/08/2024 à 13:42
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Bonjour, bon ils n'y a toujours pas d'état fédéral et la mise en commun de nos moyens posent de les bonne questions ... Souhaitons nous mettez nos moyens de protection en commun... Qui est responsable de ces investissements et pour quel cause nos pi...

à écrit le 13/08/2024 à 8:55
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L'UE qui a pillé la Grèce l'empêchant d'avoir un service public correct lui permettant de lutter contre ces incendies... Bienvenu en UERSS empire prévu pour durer mille ans.

à écrit le 13/08/2024 à 8:16
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Allez encore une promotion pour l'UE de Bruxelles et non des pays y qui participent !

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