Espagne : à 0,8%, la croissance révisée à la hausse au premier trimestre

La croissance de l'économie espagnole a atteint 0,8% au premier trimestre, soit 0,1 point de plus qu'initialement annoncé, selon l'Institut national des statistiques (INE). Une révision à la hausse qui s'explique par la forte consommation des ménages et le dynamisme des exportations. Elle place le pays en bonne voie pour atteindre son objectif de 2% de croissance en 2024.
Cette dynamique s'explique par une forte hausse des exportations, selon l'INE, qui ont progressé de +3,3% sur trois mois après avoir déjà grimpé de +2,8% fin 2023 (photo d'illustration).
Cette dynamique s'explique par une forte hausse des exportations, selon l'INE, qui ont progressé de +3,3% sur trois mois après avoir déjà grimpé de +2,8% fin 2023 (photo d'illustration). (Crédits : ALY SONG)

L'économie espagnole a finalement fait mieux que prévu au premier trimestre. Elle a enregistré une croissance de son produit intérieur brut (PIB) de 0,8%, selon les chiffres publiés ce mardi par l'Institut national des statistiques (INE). Soit 0,1 point de plus que la prévision provisoire donnée fin avril et 0,4 points au-dessus de celle de la Banque d'Espagne. Elle s'affiche ainsi légèrement supérieure à la croissance du quatrième trimestre 2023 (+0,7%).

Cette dynamique s'explique par une forte hausse des exportations, selon l'INE. Celles-ci ont progressé de 3,3% sur trois mois après avoir déjà grimpé de 2,8% fin 2023. Elle est aussi due à l'investissement des entreprises, qui a rebondi de 2,6% après avoir reculé de 1,6% au trimestre précédent. Autre facteur : la consommation des ménages qui a augmenté de 0,4%, soit 0,1 point de plus qu'initialement annoncé. Il s'agit d'un niveau solide au vu de l'inflation, qui demeure relativement élevée dans le pays.

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Une forte croissance attendue cette année

L'annonce de ce chiffre a été saluée par le ministre de l'Économie, Carlos Cuerpo. « Nous continuons avec la série de bonnes nouvelles économiques », s'est-il félicité dans une vidéo, indiquant qu'il s'agissait de « la plus forte progression trimestrielle depuis près de deux ans ». « En glissement annuel, nous enregistrons une croissance de 2,5% », a-t-il insisté.

Dans un entretien accordé à la radio Cadena Ser lundi, le ministre a indiqué que le gouvernement actualiserait en juillet ses prévisions macroéconomiques pour tenir compte de ce dynamisme plus fort qu'anticipé. Actuellement, l'exécutif vise l'objectif d'une croissance de 2% pour 2024. Or, les projections de la Banque d'Espagne et du Fonds monétaire international (FMI) sont plus optimistes. Ils s'attendent respectivement à une hausse du PIB de 2,3% et de 2,4%. « Nous allons nous rapprocher du consensus », a déclaré Carlos Cuerpo.

Ce haut niveau de croissance serait en tout cas de bon augure pour le Premier ministre socialiste, Pedro Sánchez, qui compte dessus pour réduire le déficit public espagnol et le ramener sous la barre des 3% du PIB en 2024, après 3,7% l'an dernier. Pour rappel, le taux de croissance de l'Espagne s'est élevé à 2,5% en 2023, soit un niveau cinq fois supérieur à la moyenne de la zone euro.

Une inflation toujours assez élevée

Reste toutefois un bémol pour l'Espagne : l'inflation. En mai, et pour le quatrième mois consécutif, elle a accéléré, atteignant +3,6% sur un an, selon l'INE. Cela s'explique principalement par la hausse des prix de l'électricité, qui avaient baissé sur la même période il y a un an, et une baisse des prix des carburants inférieure à celle de mai 2023.

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Or, cette persistance à un niveau largement supérieur à la cible de 2% visée par la Banque centrale européenne (BCE) met en difficulté le gouvernement de Pedro Sánchez, qui a fait de la défense du pouvoir d'achat l'une de ses priorités. En attendant une baisse plus nette, le Premier ministre espagnol a décidé de prolonger fin décembre des aides pour les transports publics et des baisses de TVA sur les denrées alimentaires. Il a d'ailleurs annoncé la semaine dernière la suppression de cette taxe sur l'huile d'olive « à partir du mois de juillet », en l'intégrant « de manière permanente dans le groupe des produits de première nécessité ». Certaines de ces mesures doivent toutefois prendre fin au 30 juin prochain.

L'accélération de la hausse générale des prix devrait néanmoins se calmer dans les mois à venir. Selon la Banque centrale espagnole, l'inflation atteindra +2,7% sur l'ensemble de l'année 2024 (après +3,4% en 2023) en raison d'un ralentissement progressif du rythme de hausse des prix alimentaires. Avant de tomber à +1,9% en 2025. Et soulager ainsi le porte-monnaie des espagnols.

(Avec AFP)

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