En Grèce, les pompiers tentent toujours de venir à bout de l'incendie qui menace Athènes

Le feu, qui s'est déclaré dimanche dans la banlieue nord-est de la capitale, forme désormais un front de flammes de 30 kilomètres de long et de plus de 25 mètres de haut par endroits. Les pompiers grecs sont soutenus par les renforts envoyés par six Etats membres de l'UE qui a activé son mécanisme de la protection civile à la demande d'Athènes.
Le feu, qui s'est déclenché dans la ville de Varnavas, à quelque 35 kilomètres au nord-est d'Athènes, a touché plusieurs villes de banlieue.
Le feu, qui s'est déclenché dans la ville de Varnavas, à quelque 35 kilomètres au nord-est d'Athènes, a touché plusieurs villes de banlieue. (Crédits : Aris Oikonomou / Hans Lucas via Reuters Connect)

[Article publié le mardi 13 août 2024 à 14h06 et mis à jour à 20h54] C'est le troisième jour de lutte pour les pompiers grecs afin d'éteindre l'incendie qui sévit dans la banlieue nord-est d'Athènes. Il s'agit du pire feu de forêt de l'année dans le pays. Alimenté par des vents violents, il représente désormais un front de flammes de 30 kilomètres de long et de plus de 25 mètres de haut par endroits, selon la télévision publique ERT.

« Il y a du mieux sur tout le front », a indiqué mardi matin Costas Tsigkas, chef de l'association des pompiers grecs, sur la chaîne de télévision ERT. Mais il reste encore « des poches de flammes », a toutefois indiqué à l'AFP un porte-parole des pompiers. Le risque d'incendies reste très élevé pour mercredi notamment, dans le nord de la Grèce, ont averti les pompiers dans un communiqué.

Le feu, qui s'est déclenché dans la ville de  Penteli et de Varnavas, à quelque 35 kilomètres au nord-est d'Athènes, a touché les villes de banlieue de Nea Penteli, Palaia Penteli, Patima Halandriou et Vrilissia, d'où ont fui des milliers de personnes. Il a, au total, ravagé 10.000 hectares, détruisant d'innombrables bâtiments et véhicules.

« Le feu a parcouru 50 kilomètres et a changé de direction 10 fois », a affirmé le maire de Halandri, Simos Roussos, à ERT, se désolant d'avoir constaté une dizaine de maisons détruites. Commerces, parcs de voitures d'occasion, dépôts de charbon et entrepôts de peinture ont également été touchés. Comme la plupart des usines incendiées contenaient des produits chimiques toxiques, le ministère grec du Travail a ordonné une interruption temporaire des travaux en extérieur dans la région.

La majeure partie de la capitale a été recouverte d'une fumée âcre pendant deux jours consécutifs et les scientifiques ont signalé une augmentation alarmante des particules dangereuses en suspension dans l'air, en particulier dans la nuit de dimanche à lundi. À Athènes, des habitants portent d'ailleurs des masques pour se protéger de ces fumées suffocantes tout en aspergeant leurs habitations d'eau, dans l'espoir de les rendre moins vulnérables aux flammes.

Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a assuré mardi que son organisation était « prête à aider à répondre aux besoins sanitaires urgents des communautés touchées ».

« Nous exhortons les dirigeants du monde à tenir leurs promesses en matière d'action climatique, MAINTENANT », a-t-il insisté sur X.

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66 blessés et un mort

Au total, soixante-six personnes ont été soignées pour des blessures et cinq pompiers ont également été blessés, de source officielle. Ce mardi matin, le corps d'une Moldave sexagénaire a été trouvé dans une usine calcinée, à Halandri, près d'Athènes, selon les autorités. Un bouquet de fleurs blanches a été déposé en son hommage au milieu d'un chaos d'acier brûlé et de chaises et tables calcinées.

Le chef du gouvernement, Kyriakos Mitsotakis, a interrompu ses vacances pour rentrer dans la capitale dimanche. Après un conseil des ministres d'urgence, le Premier ministre a déclaré : « Nous faisons de notre mieux pour nous améliorer chaque année, mais les conditions malheureusement deviennent plus difficiles ».

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Mardi soir devant le parlement, environ 200 personnes ont manifesté leur colère. « Ils nous ont brûlé ! Gouvernement, ministres, vous êtes responsables de ce crime », pouvait-on lire sur une pancarte.

Soutien de l'Europe

La Grèce peut toutefois compter sur le soutien de l'Europe et de ses Etats membres dont six - France, Italie, République tchèque, Roumanie, Serbie, Turquie - ont annoncé l'envoi de renforts. Un premier contingent de 91 sapeurs-sauveteurs est parti ainsi de l'hexagone ce mardi à l'aube pour la Grèce, a constaté l'AFP.

Au total, près de 300 pompiers supplémentaires, ainsi que d'autres hélicoptères, véhicules d'incendie et camions-citernes, sont attendus ce jour en provenance des six pays, après l'appel à l'aide des autorités grecques, notamment l'activation du mécanisme de la protection civile de l'Union européenne.

« Ce soutien comprend deux avions de lutte contre les incendies en provenance d'Italie, un hélicoptère en provenance de France et un hélicoptère offert par la Serbie. En outre, des équipes de pompiers au sol sont déployées depuis la France, l'Italie, la Serbie, la Roumanie et la République tchèque. Des pompiers roumains, maltais et moldaves, déjà prépositionnés en Grèce, ont été parmi les premiers à intervenir », a résumé la Commission européenne dans un communiqué.

Côté grec, environ 700 pompiers, accompagnés de 200 véhicules et neuf avions, selon leur département, se sont retrouvés pour ce troisième jour d'affilée à lutter contre le feu.

La Grèce n'est pas la seule à avoir activé le mécanisme européen. Il en va de même pour l'Albanie également en proie à des feux qui se sont déclarés dans au moins onze zones montagneuses reculées du sud pays, selon Euronews. « L'aide apportée à l'Albanie comprend un avion militaire polyvalent roumain d'une capacité de 6 tonnes d'eau. L'avion sera déployé le 14 août », précise ainsi la Commission qui dit « suivre de près la situation et se tient prête à déployer une aide supplémentaire si nécessaire ».

Par ailleurs, d'autres régions d'Europe sont également aux prises avec la canicule actuellement, comme la France et l'Italie. Les scientifiques avertissent que les émissions de combustibles fossiles aggravent la durée, la fréquence et l'intensité des vagues de chaleur dans le monde.

(Avec AFP)

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