Sur un an, la flambée de l'énergie provoquée par la guerre en Ukraine est violente. Les factures d'électricité des ménages dans l'UE ont crû de 20% sur un an au second semestre 2022, quand les factures de gaz ont bondi de 46%, d'après les données d'Eurostat publiées ce mercredi.
Eurostat insiste cependant sur les forts écarts de prix entre les pays, en fonction des différents mécanismes d'amortissement mis en place par les gouvernements européens pour protéger le pouvoir d'achat des ménages. Au total, la part des taxes dans les prix de l'électricité a ainsi été réduite de moitié par les pouvoirs publics en Europe.
Au second semestre, les pays ayant subi les plus fortes hausses d'électricité sur un an sont la Roumanie (+112%), la République tchèque (+97%), le Danemark (+70%), la Lituanie (+65%) et la Lettonie (+59%).
Les ménages français relativement épargnés
En revanche, l'Autriche, l'Allemagne, la Pologne et la Bulgarie n'ont enregistré que des augmentations de prix modérés de +4 à 5%. La France se situe largement sous la moyenne européenne avec une hausse annuelle de 9% au second semestre 2022, grâce aux dizaines de milliards d'euros du bouclier tarifaire sur l'électricité et le gaz.
Sur l'explosion des prix du gaz, les pays de l'Est, très dépendants du gaz russe, ont été les plus concernés : les tarifs ont triplé en République tchèque, bondi d'environ 160% en Roumanie et en Lettonie, et doublé en Lituanie comme en Belgique. Seuls deux pays (Croatie et Slovaquie) ont enregistré des hausses inférieures à 20%, selon Eurostat.
La flambée des prix du gaz et de l'électricité sont en effet indissociables, le prix de l'électricité étant indexé sur le coût de production de la dernière centrale utilisée pour équilibrer l'offre et la demande, le plus souvent une centrale au gaz. Or, les cours du gaz naturel se sont envolés depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie.