Retraites, salaires, services publics... Les priorités de Lucie Castets, candidate de la gauche à Matignon

Invitée de la matinale de France Inter ce mercredi matin, Lucie Castets, candidate désignée mardi soir par le Nouveau Front Populaire (NFP) pour le poste de Première ministre, a détaillé ses priorités en cas d'accession à Matignon.
Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon.
Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon. (Crédits : Linkedin)

Lucie Castets dévoile son cap pour Matignon. La candidate du Nouveau Front populaire au poste de Première ministre était l'invitée de la matinale de France Inter ce mercredi matin, pour sa première prise de parole dans un média audiovisuel. La haute fonctionnaire à la mairie de Paris, âgée de 37 ans, engagée dans la défense des services publics mais inconnue du grand public, a fixé ses priorités pour le pays.

  • Abrogation de la réforme des retraites

Parmi elles, « il y a l'abrogation de la réforme des retraites, car c'est une réforme injuste », a-t-elle déclaré. « La priorité, c'est d'abord d'abroger le texte et ensuite il faudra donner la main aux partenaires sociaux, [...] notamment pour une conférence de financement pour savoir comment on financera l'abrogation de la retraite à 64 ans », a-t-elle détaillé. « Puis il faudra remettre certains sujets sur la table, notamment le sujet de la pénibilité du travail, des petites retraites etc. », a poursuivi Lucie Castets.

« Ça doit passer par des discussions avec les forces vives et les partenaires sociaux, et donc il faudra se donner le temps de construire cette réforme des retraites une fois l'abrogation actée ».

  • Revalorisation des salaires

Deuxième priorité évoquée par Lucie Castets : « la revalorisation des salaires dans leur ensemble, pour qu'on puisse vivre correctement de son travail ». « Ça comprend le Smic (à 1.600 euros net, NDLR) mais aussi le point d'indice des fonctionnaires », que le Nouveau Front populaire propose d'augmenter de 10%, a-t-elle rappelé.

« Aujourd'hui, on a un service public totalement désaffecté, les concours de la fonction publique n'attirent plus, et ça n'est pas seulement une question de salaires, c'est aussi une question de conditions de travail et de moyens », a ajouté la haute fonctionnaire.

« Pour vous donner un exemple, à l'issue de la campagne de recrutement de cette année pour les enseignants, il y a près de 3.200 postes qui ne sont pas pourvus dans le primaire et le secondaire », a-t-elle déploré. « Très concrètement, les enfants qui vont arriver à l'école en septembre n'auront pas tous un enseignant face à eux ».

  • « Retour » des services publics

Actuellement directrice des finances et des achats à la ville de Paris, Lucie Castets est l'une des figures de proue du collectif « Nos services publics », résolument opposé à la politique du gouvernement sortant pour la fonction publique. Pour elle, « c'est une question de moyens et de vision ».

« S'agissant des moyens, oui les moyens ont augmenté très à la marge, mais il est documenté très largement que les moyens sont insuffisants pour répondre aux besoins de nos concitoyens, on le voit chaque jour à l'hôpital, dans les cours de justice, à l'école », a-t-elle affirmé.

« C'est aussi une question de vision. Progressivement, on a détruit le sens de service public, et on a privé le service public de son objectif principal qui est de servir le public, et répondre aux besoins des gens », a-t-elle dénoncé. Lucie Castets a déploré une « survalorisation du fonctionnement du secteur privé » et une « externalisation massive de certaines missions qui étaient entièrement dévolues à l'Etat ». « Je pense que les gens attendent massivement un retour des services publics dans notre société », a-t-elle dit.

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  • Lutte contre la criminalité financière

Interrogée par une auditrice sur la criminalité financière, Lucie Castets a par ailleurs regretté que « les effectifs ont été réduits en matière de lutte contre la fraude fiscale ».

« Même des rapports d'inspection internes à l'Etat montrent qu'en matière de lutte contre la criminalité financière de grande ampleur, la criminalité dite à col blanc, [ils] sont insuffisants pour faire face à l'ampleur du problème ».

La candidate de la gauche pour Matignon propose donc de « se fixer un objectif politique clair qui est : "On lutte pour faire revenir des recettes dans les caisses de l'Etat" ». « Il s'agit d'un enjeu de justice sociale et de justice fiscale, et il est absolument fondamental de montrer aux gens qu'on lutte efficacement contre ces phénomènes », a-t-elle affirmé.

  • Impôt sur les plus riches

Côté recettes, « le programme du Nouveau Front populaire propose d'intégrer, de faire rentrer des recettes grâce à une réforme fiscale de grande ampleur », a rappelé Lucie Castets. La candidate de la gauche cible « les personnes les plus riches, les grandes entreprises », et propose « le rétablissement d'un ISF, l'étalement de l'impôt de manière plus juste, donc une contribution plus juste des gens en fonction de leurs moyens ».

Lucie Castets demande à Macron de la « nommer » Première ministre

Lucie Castets n'est toutefois pas prête d'accéder à Matignon. Emmanuel Macron a balayé mardi soir le nom de la candidate de la gauche, proposé une heure plus tôt par le Nouveau Front populaire. « Il est faux de dire que le Nouveau Front populaire aurait une majorité, quelle qu'elle soit », a-t-il répondu. « La question n'est pas un nom. La question, c'est quelle majorité peut se dégager à l'Assemblée », a-t-il ajouté. Selon lui, « personne ne peut appliquer son programme ».

La haute fonctionnaire a demandé ce mercredi au président de prendre « ses responsabilités » et de la « nommer » Première ministre, déplorant « l'inconséquence » et le « déni de démocratie » du chef de l'Etat. « Le moment est grave et on ne peut pas ajourner ce type de décision », a-t-elle insisté, alors que le chef de l'Etat a indiqué qu'il ne nommerait pas de nouveau gouvernement avant la fin des JO « mi-août ».

Lucie Castets a par ailleurs assuré qu'« une coalition avec le camp présidentiel est impossible du fait de nos désaccords profonds ». « Il n'y a pas de coalition possible entre des personnes qui pensent qu'il faut financer davantage les services publics et ceux qui pensent qu'il est urgent de réduire les moyens. Il n'y a pas d'accord possible entre ceux qui veulent que chacun paie sa juste part d'impôts et ceux qui proposent plutôt des allégements d'impôts aux personnes les plus favorisées », a-t-elle martelé.

Commentaires 29
à écrit le 18/08/2024 à 11:50
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OK, elle commence par l'abrogation de la reforme des retraites, donc elle est incompétente

le 20/08/2024 à 19:43
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La réforme a été faite pour régler les problèmes de déséquilibre qui commenceront à se poser en 2035;

à écrit le 18/08/2024 à 10:31
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Les Riches paient déjà beaucoup d’impôts. Si elle veut les faire payer encore plus les derniers Riches quitteront la France, car beaucoup ont déjà quittla la France. Je rajoute que la France serait le seul pays à faire un impôt sur la Fortune. I...

à écrit le 18/08/2024 à 10:27
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Les Riches paient déjà beaucoup d’impôts. Si elle veut les faire payer encore plus les derniers Riches quitteront la France, car beaucoup ont déjà quittla la France. Je rajoute que la France serait le seul pays à faire un impôt sur la Fortune. I...

à écrit le 08/08/2024 à 11:11
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Avec Lucie Castets à Matignon, les fonctionnaires et les territoriaux vont se réjouir : retraite à 40 ans, travail à 32h annuel, salaire à 5 000€ net, et maintien d’un service public inefficace… Voilà les priorités de la candidate de la gauche. Pour ...

à écrit le 06/08/2024 à 17:13
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Mais, c'est le même programme qu'au Venezuela !

à écrit le 28/07/2024 à 12:19
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La "Marie-Antoinette" guillotinée de la cérémonie d'ouverture des JO, c'est â elle ou à Mathilde Panot qu'elle ressemblait ?

à écrit le 28/07/2024 à 10:21
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"Retraites, salaires, services publics... Les priorités de Lucie Castets" Par contre ,dans la priorité des francais, il y avait aussi ,l"immigration, l'insécurité ,un oubli surement.

à écrit le 27/07/2024 à 10:38
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Les français ne sont pas si stupides….ils n’en veulent pas ,car ils savent quel désastre économique, politique, institutionnel, social, sociétal est capable de faire la gauche au pouvoir, alors l’extrême gauche style LFI, on imagine !!!! Merci, on a ...

à écrit le 26/07/2024 à 8:46
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Impôts, taxes et chômage, on a déjà vécu ça avec François Hollande! Mais qu'attendre d'une championne du parisianisme, haut fonctionnaire à la Mairie de Paris qui est un modèle d'inneficacité des services publiques et a augmenté de 60% la taxe fonci...

à écrit le 25/07/2024 à 16:44
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son obstination la mènera tout droit vers le chemin de la réussite du moins à l écouter ! aujourd'hui les carreaux faïence de renaissance sont brisés !

à écrit le 25/07/2024 à 16:18
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Tout cela, c'est du blabla puisqu'elle ne sera jamais première Ministre. Nommer une proche du député Thomas Portes suite à ces propos sur les sportifs israéliens serait une provocation.

à écrit le 25/07/2024 à 9:22
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Quant on voit que la solution envisagée pour permettre d’obtenir un SMIC à 1.600 euros, le retour de la retraite à 62 ans et le renforcement des services publics consiste pour Lucie Castets, c’est-à-dire pour le NFP, à mettre en place un impôt sur le...

à écrit le 25/07/2024 à 8:51
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Elle demande à être nommée Premier Ministre ??? Encore une socialo qui marche sur la tête… Si elle avait déjà bossé dans le privé elle saurait qu’un candidat n’exige pas d’un futur employeur d’être embauché, c’est assez pitoyable comme attitude. De ...

à écrit le 25/07/2024 à 8:46
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Quant on voit que la solution envisagée pour permettre d’obtenir un SMIC à 1.600 euros, le retour de la retraite à 62 ans et le renforcement des services publics consiste pour Lucie Castets, c’est-à-dire pour le NFP, à mettre en place un impôt sur le...

à écrit le 25/07/2024 à 6:47
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Elle est aussi nulle que ceux qui l'ont désigné

à écrit le 25/07/2024 à 1:18
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En fait sur les retraites le sujet reste le même puisque elle explique qu'il faudra financer l'abrogation de 64 ans. Laisser ce sujet aux partenaires sociaux une histoire sans fin qui montre déjà un manque de courage devant les difficultés de finance...

à écrit le 24/07/2024 à 23:13
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Lucie Castets, directrice financier de la mairie de Paris. Quand on voit le résultat de la mairie qui croule sous les dettes, on voit la compétence du personnage.

à écrit le 24/07/2024 à 22:38
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Le NPF a beau arriver en tête mais personne n'a voulu un gouvernement NPF. Il faut que les modérés trouvent un terrain d'accord car des délires LFI les français n'en veulent pas. Alors, si les LR, Ensemble et autres modérés n'arrivent pas, au.mieux n...

à écrit le 24/07/2024 à 20:16
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si on ne savait pas que le but c'etait le chaos, la guerre civile tolerante et la coercition, comme ecrit dans le manifeste du parti communiste et dans Lenine, ca serait inquietant......la, tout le monde est rassure, on sait ou on va........mais bon,...

à écrit le 24/07/2024 à 19:55
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Pour les retraites il suffit d'imposer les cotisations proportionnelles pour une retraite forfaitaire ! ;-)

à écrit le 24/07/2024 à 19:50
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Décisions symboliques et idéologiques , le plus difficile sera de déshabituer les quémandeurs de tout poil venir faire la queue à Bercy et de repartir avec un chèque sans qu'il ne leur soit jamais rien demandé en contre partie ( subventions, marché...

à écrit le 24/07/2024 à 19:28
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Et où qu'ils vont trouver les "sous-sous"pour tout financer? Une seule solution: Les impôts. Why not? Mais il faut qu'ils détaillent précisément sur Qui et sur Quoi ils vont "taper". Les riches? Un peu...mais ce sera la grande majorité de ceux abond...

à écrit le 24/07/2024 à 19:17
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plusieurs choses interpellent . en premeier pourquoi le tripatouillage de gauche pour obtenir un job a lassemblé LFI ECOLO PS PC clame j'ai gagné ils ne savent pas compter la france dans sa grande majorite a voté a droite ils n'ont qu'a com...

à écrit le 24/07/2024 à 18:48
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La même politique depuis 40 ans, la même qui nous pousse inoxérablement vers le déclin et le surendettement. C'est ça le problème de la gauche: c'est l'incapacité de faire avec ce qu'on a et l'acceptation du chômage de masse, ça semble être pourtant ...

à écrit le 24/07/2024 à 17:51
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Il est temps de revaloriser sérieusement les carrières des hauts fonctionnaires : pour qu'on recrute les meilleurs et non plus des créatures désargentées (combien de fois le Smic ?) prêtes à se vendre aux élus les plus farfelus pour faire carrière

à écrit le 24/07/2024 à 17:27
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La France en passe de devenir l’Argentine, avec des sauvetages du FMI suivi de plan d’austérité. Les meilleurs jeunes se barrent. Quelques milliardaires qui se demanderont comment tirer qqch de ce pays tandis que l’état cherchera à maintenir quelques...

à écrit le 24/07/2024 à 17:01
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Il s'agit de faire au niveau national ce qui a été fait au niveau de la mairie de Paris: Toujours plus de dépenses et de déficit sans améliorer le quotidien des gens.

à écrit le 24/07/2024 à 16:45
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C'est clair : on commence par supprimer la retraite à 64 ans, et on cherche l'argent pour ça ensuite. Et on fait quoi si on ne trouve pas l'argent ? C'est bien beau de "faire payer les riches", mais on ne pourra y arriver qu'en baptisant "riches" ce...

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