Européennes : le Parti animaliste a les crocs

À moins d’un mois des élections européennes, le Parti animaliste compte se servir du sprint final pour se faire connaître du grand public. Et ne cache pas son ambition de faire élire des eurodéputés.
Hélène Thouy, coprésidente du parti et tête de liste pour la prochaine élection.
Hélène Thouy, coprésidente du parti et tête de liste pour la prochaine élection. (Crédits : © LTD / Stéphane Le Tellec/ABACA)

Véritable surprise des élections européennes de 2019, le Parti animaliste (PA) rêve plus grand pour le scrutin du 9 juin. Jusqu'à atteindre le seuil des 5 % de voix nécessaires pour débloquer des sièges au Parlement européen ? « C'est un score accessible que nous visons clairement, martèle Hélène Thouy, 40 ans, coprésidente du parti et tête de liste pour la prochaine élection. L'objectif est d'avoir des euro-députés pour défendre les animaux. »

Il y a cinq ans, pour sa première participation aux européennes, le mouvement fondé en 2016 et qui se veut « trans-partisan » avait récolté 2,2 % des voix, soit près de 500 000 électeurs. Au point de talonner une formation traditionnelle comme le Parti communiste français. Une note de la Fondation Jean-Jaurès publiée quelques mois après l'élection considérait même que l'arrivée dans le champ politique du PA n'était « pas un feu de paille », mais bien « l'illustration d'un phénomène de société plus profond ».

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Ce résultat avait permis à la classe politique française de prendre la mesure de l'attente sociétale autour de la question animale, assure-t-on du côté du Parti animaliste. « Cela avait créé un effet d'entraînement sur les autres formations politiques, insiste Muriel Fusi, juriste de profession et septième sur la liste. On considère que la loi de 2021 contre la maltraitance animale est arrivée dans l'hémicycle grâce à notre score en 2019. » Ce dernier était d'autant plus surprenant que la campagne du PA avait connu des fortunes diverses. Par manque de financements, le mouvement n'avait pu envoyer sa profession de foi aux citoyens français.

« Comme les électeurs ne l'avaient pas reçue, ils croyaient qu'on ne se présentait pas », raconte Hélène Thouy. Pire encore, certains bureaux de vote n'étaient pas dotés du bulletin estampillé Parti animaliste. Méconnue des Français, la règle veut que chaque mouvement finance sa propre propagande électorale : « On est en démocratie mais des partis le sont plus que d'autres », raille Muriel Fusi. « C'est un frein pour l'émergence de tous les courants », abonde la tête de liste. Sans compter une médiatisation presque inexistante, puisque le PA n'avait jamais été convié aux débats télévisés.

Son dernier atout : l'affiche de campagne

Cette année, les représentants du parti assurent qu'ils seront à même d'envoyer sa profession de foi aux électeurs, et que son bulletin de vote sera dans tous les bureaux. Les militants optent aussi pour des opérations de terrain, comme le tractage, afin de se faire connaître du grand public. Au rang des mesures proposées : la modification du modèle agricole de la PAC et la suppression des subventions fléchées vers l'agriculture intensive, ou encore la réduction de 50 % de la production et de la consommation de protéines d'origine animale.

La stratégie semble fonctionner. D'après le dernier sondage BVA pour RTL, le Parti animaliste est crédité de 3 % des intentions de vote. Pour poursuivre sa progression et combler son « déficit de notoriété », la formation compte sur son dernier atout : l'affiche de campagne. En 2019, le PA avait misé sur des photos de chats et de chiens. Cette année, il va « continuer à mettre en avant sa raison d'être : la cause animale », lancent les deux candidates. D'après nos informations, l'affiche devrait être dévoilée le 27 mai, jour du lancement officiel de la campagne électorale. Mais pour l'heure, l'animal totem est encore gardé secret.

Commentaires 6
à écrit le 12/05/2024 à 18:42
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Incapable de denoncer le halal!

le 16/05/2024 à 21:03
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Il s'agirait de lire un peu : " Les intérêts financiers et les traditions ne doivent pas prévaloir sur les intérêts des animaux. C’est pourquoi le Parti animaliste porte dans son programme l’interdiction de l’abattage sans étourdissement, et deman...

à écrit le 12/05/2024 à 18:01
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Les gendarmes de Haute-Vienne sont parvenus à identifier l’auteur présumé d’un acte de cruauté terrible sur un animal. Comme le relate France Bleu Limousin, un pêcheur avait découvert le corps sans vie d’une chienne dans un étang de Peyrilhac, près d...

à écrit le 12/05/2024 à 12:50
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Pendant ce temps : Des vaches couvertes d’excréments, un taureau à la corne cassée et sanguinolente, des vaches apeurées, serrées comme des sardines dans des box rouillés et insalubres, un mouton mort de chaud, le cadavre d’une génisse jeté par-de...

à écrit le 12/05/2024 à 12:29
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Face aux partis francophobes, francosceptiques et atlantistes, l'UPR de François Asselineau prône le FREXIT, la sortie de l'otan et la sortie de l'euro 🇲🇫🕊️📈🚀🙂

à écrit le 12/05/2024 à 9:13
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Un parti reposant pour l'oligarchie mais qui se repose sur une agro-industrie qui complètement déraillé, qui fait n'importe quoi qui massacre les animaux et empoisonne les végétaux. Donc parti qui a déjà beaucoup à dire mais autorisé car l'oligarchie...

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