![Gabriel Attal, le 28 mai à l'Assemblée nationale.](https://static.latribune.fr/full_width/2387318/gabriel-attal-le-28-mai-a-l-assemblee-nationale.jpg)
Gabriel Attal a prévu de convier les ministres de plein exercice de son gouvernement à venir dîner demain à Matignon afin de tirer les conclusions des résultats des élections européennes, la veille. Mardi, il recevra les parlementaires de la majorité pour un cocktail dînatoire. Devra-t-il se livrer à une grande opération de remobilisation des troupes si le score est cruel pour la liste Renaissance-MoDem-Horizons ? Quel qu'il soit, le Premier ministre, lui, ne veut pas se laisser abattre. « On va continuer à avancer sur nos priorités : l'éducation, le travail, la justice des mineurs, dit un de ses proches. L'idée n'est pas de changer de cap. »
Gabriel Attal aura terminé cette campagne fatigué. Vendredi encore, il était aux côtés de Valérie Hayer, la tête de liste macroniste, à Saint-Denis-d'Anjou, en Mayenne. Au final, ces trois dernières semaines, il se sera beaucoup mobilisé, comme le chef de l'État le lui avait demandé. « Avec son bon débat face à Jordan Bardella, il ne pourra pas être tenu pour responsable d'une défaite », anticipe un ministre qui l'aime bien. Mais dans la majorité, tout le monde partagera-t-il la même mansuétude ? En janvier, quand Emmanuel Macron avait choisi Gabriel Attal pour Matignon, c'était afin de mettre sa popularité au service de la majorité dans la perspective du combat des européennes. Au sein de l'équipe de Valérie Hayer, on a relevé que le décrochage de la candidate a commencé après l'annonce, lors du 20 Heures de TF1 le 27 mars, par le Premier ministre d'une réforme de l'assurance chômage.
Des initiatives de François Bayrou et d'Édouard Philippe
Aujourd'hui, même en cas de lourd revers, personne n'imagine le locataire de Matignon être menacé d'éviction. Le chef de l'État n'a pas envie de se séparer de lui. En 2014, François Hollande n'avait-il pas conservé Manuel Valls, qu'il venait de nommer Rue de Varenne, après la lourde défaite socialiste aux européennes ? De son côté, Gabriel Attal pense être un point d'équilibre de la majorité, alors que celle-ci pourrait demain connaître de violentes secousses. À Matignon, on se prépare à des initiatives de François Bayrou et d'Édouard Philippe.
Le Premier ministre réfléchit lui aussi de son côté à celle qu'il pourrait proposer d'ici quelques semaines au président. Chef de la majorité, il entend bien suivre de très près le devenir de Renaissance. Le mandat de celui qui a la charge du parti présidentiel, Stéphane Séjourné, arrive à son terme à l'automne. Dans le mail envoyé par Matignon aux parlementaires de la majorité pour les convier au cocktail dînatoire de mardi, une précision n'est pas passée inaperçue. « Cette invitation est valable pour vous-même et un collaborateur », est-il indiqué. La manière de faire est inédite. Elle peut permettre de se constituer des troupes. Pour l'avenir, cela peut toujours servir.