PODCAST Comment l’IA réinvente le recrutement

HISTOIRES ECONOMIQUES. Comment une agence d'intérim française a automatisé le recrutement et divisé par 30 le nombre d'appels nécessaires pour trouver le bon profil, grâce à l'intelligence artificielle. Écoutez chaque mardi 6h48 la chronique "Histoires Economiques" de Philippe Mabille dans le 5/7 de France Inter présenté par Mathilde Munos.
Philippe Mabille
(Crédits : DR)


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Cela paraît fou mais les RH deviennent un des cas d'usage de l'intelligence artificielle générative les plus prometteurs. Jusqu'ici, les entreprises regardaient ChatGPT avec intérêt mais scepticisme.

Mais cela pourrait changer très vite dans le recrutement si l'on en croit l'exemple de GoJob, une agence d'intérim française qui a entraîné un assistant virtuel baptisé Aglaé chargé de faire le travail de sélection à la place des recruteurs. Et les performances sont étonnantes puisque le temps de recrutement est passé de quelques jours à quelques minutes...

Grâce à un tri automatisé des CV, Aglaé source les bons candidats et s'assure via un échange de SMS que la personne choisie possède les bonnes qualifications et est disponible pour la mission d'intérim. Précisons quand même car c'est la loi : le candidat est informé qu'il parle avec une IA...

Selon le Patron de GoJob, « avant il fallait passer 100 appels pour trouver le bon candidat. Désormais,  trois coups de fil suffisent »... Il l'assure : une seule personne avec ce chatbot peut faire le travail de 200 recruteurs.

Le dirigeant de GoJob assure que ça ne supprimera pas de postes de recruteurs

Car cette nouvelle technologie a doublé son volume de commandes et que ses effectifs vont continuer de croître. Mais si ces chiffres sont exacts, on peut se poser la question. Il y a aussi un autre danger : l'IA Aglaé tourne sur le modèle d'Open AI, la maison mère de ChatGPT, détenue par l'américain Microsoft. Or, GoJob a constaté des biais culturels notamment parce que cette IA applique la règle de la discrimination positive en vigueur aux Etats-Unis. Le chatbot demande donc à la personne son origine éthnique, ce qui ne se fait pas en France. GoJob est donc en train de migrer vers le modèle de Mistral, la star française de l'IA, qui permet d'échapper à ce biais.

Une bonne nouvelle pour Mistral

La startup française démontre ainsi sa capacité à trouver des débouchés industriels. Mistral vient de réaliser une nouvelle levée de fonds de 600 millions d'euros, un montant record pour une aussi jeune entreprise en France.

Mais c'est encore très peu à l'échelle mondiale alors que les stars américaines de l'IA obtiennent des financements dix fois supérieurs.

Et cela va très vite, surtout en Californie. La Tribune a fait un reportage dans la Silicon Valley et raconte comment San Francisco est en train d'être rebaptisée la Cerebral Valley, en attirant les meilleurs cerveaux mondiaux de l'intelligence artificielle. Et ce sans avoir besoin d'une IA pour les recruter...


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Philippe Mabille
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