Tel-Aviv refuse toute trêve humanitaire

Alors que Tsahal affirme viser les combattants et les infrastructures du Hamas, les frappes tuent les civils par dizaines et détruisent aussi des institutions.
Le camp de Bureij bombardé, dans le centre de la bande de Gaza, jeudi.
Le camp de Bureij bombardé, dans le centre de la bande de Gaza, jeudi. (Crédits : © MAHMUD HAMS/AFP)

Les cris et la douleur des familles traversent les vidéos qui nous parviennent de Gaza. Depuis une semaine et le lancement de la « deuxième phase » des opérations militaires en représailles aux attaques terroristes du Hamas, bombardements et tirs de missiles sans précédent s'abattent sur l'enclave. Entrées d'hôpitaux et ambulance dans un convoi visées. École de l'UNRWA, l'organisation des Nations unies pour l'aide aux réfugiés palestiniens, où se sont abritées des dizaines de familles croyant se protéger, frappée. Selon le ministère de la Santé de Gaza, administré par le Hamas, 9 488 Palestiniens sont morts depuis, dont plus de 3 900 enfants.

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Dans un territoire où la moitié de la population a moins de 18 ans et 40 % moins de 14 ans, le nombre d'enfants tués depuis un mois n'est pas étonnant. Les frappes déciment aussi des familles entières. À Gaza, frères et sœurs adultes, oncles, cousins vivent souvent dans les mêmes immeubles, ou dans des bâtiments à côté. Régulièrement, ce sont 30, 40, parfois 50 personnes d'une même famille qui disparaissent d'un coup.

L'Institut français visé

Zakaria Shehab, professeur de français, a ainsi perdu 48 proches il y a deux semaines. Hier, ce père de famille de 37 ans a pleuré quand il a vu les bombardements sur l'université d'Al-Azhar. « Les salles de cours et le laboratoire de langues sont détruits, précise-t-il. C'est la fin de ma vie académique et de celle de mes étudiants. » Avant-hier, Zakaria Shehab avait eu un autre choc en apprenant que l'Institut français avait également été touché : « L'Institut était une richesse, notre ouverture sur le monde. Un lieu où se tenaient des débats, des fêtes, des expositions, mais aussi un endroit où on trouvait du réconfort quand le moral n'allait pas. » Pour lui, la destruction de ces lieux de savoir et d'échanges culturels est une volonté de « rendre la vie impossible à Gaza ». L'établissement français, déjà évacué, a été visé mardi dernier. C'est Tel-Aviv qui a prévenu Paris. Selon nos informations, les Israéliens auraient affirmé que des combattants du Hamas s'y trouvaient et qu'ils avaient dû riposter à leurs tirs. Vendredi, le ministère français des Affaires étrangères a en tout cas officiellement « demandé aux autorités israéliennes de [lui] communiquer sans délai par les moyens appropriés les éléments tangibles ayant motivé cette décision ».

Alors que Benyamin Netanyahou a refusé l'idée d'une « pause humanitaire » demandée par les États-Unis tant que les 241 otages n'auront pas été libérés, la France a proposé de réunir une conférence internationale humanitaire ce jeudi matin à Paris. Organisation éventuellement d'un pont maritime avec Chypre ou la Grèce pour acheminer de l'aide, coordination avec les ONG à Gaza et dans les pays alentour, mobilisation de bailleurs de fonds... Paris, dont le ton s'est durci face aux opérations terrestres israéliennes, veut reprendre la main au niveau diplomatique.

Commentaires 2
à écrit le 05/11/2023 à 10:02
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Ils vont tout raser pour rendre cette terre inhabitable, c'est la seule solution qu'ils ont face à un ennemi l'Iran et ses affidés qui veut leur extermination Enfin on voit bien au travers des manifestations avec quelques milliers de participants q...

à écrit le 05/11/2023 à 8:26
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C'est à cause de leur défense !

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