Soupçonnée de fraude fiscale, une filiale d'Amazon se voit saisir 121 millions d'euros par la justice italienne

Le parquet de Milan a mis sous séquestre plus de 121 millions d'euros appartenant à une filiale italienne d'Amazon, soupçonnée de fraude fiscale. L'affaire n'est pas un cas isolé.
Ce qui ressort de l'enquête, écrivent encore les procureurs, est un système « pyramidal » dont Amazon Italia Transport est au sommet.
Ce qui ressort de l'enquête, écrivent encore les procureurs, est un système « pyramidal » dont Amazon Italia Transport est au sommet. (Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)

Le parquet de Milan a annoncé, ce mardi, que des perquisitions étaient en cours dans la région de Milan et Turin (nord), en raison de la mise sous séquestre « de plus de 121 millions d'euros » d'une filiale italienne d'Amazon. Cette filiale - nommée Amazon Italia Transport selon la presse italienne - est soupçonnée de « fraude fiscale complexe »

La justice a lancé une enquête sur « un mécanisme illégal de factures concernant des opérations juridiquement inexistantes » comportant « l'utilisation de faux documents », selon un communiqué du parquet. Concrètement, le parquet soupçonne l'entreprise d'avoir utilisé plusieurs intermédiaires dans ses activités de transports et livraisons de produits.

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Ces intermédiaires auraient « systématiquement évité de verser la TVA », ainsi que les contributions dues par l'employeur pour ses employés. Ce qui ressort de l'enquête, écrivent encore les procureurs, est un système « pyramidal » dont Amazon Italia Transport est au sommet. Interrogé par l'AFP, Amazon n'a pas réagi dans l'immédiat.

Le nœud de l'enquête se concentrerait sur la gestion du « dernier kilomètre », selon le quotidien italien Il Fatto Quotidiano.

Le dernier kilomètre

Ce concept du dernier kilomètre décrit, en logistique, le dernier segment de la chaîne de livraison d'une commande, depuis un centre de distribution ou un magasin, jusqu'au client. La logistique du dernier kilomètre est généralement gérée par une multitude d'acteurs comme des messageries, des coursiers, des transporteurs etc. Ce qui laisse de nombreuses possibilités de fraudes sur les marges.

Ainsi cette saisie de 121 millions d'euros de la filiale d'Amazon se fait dans la continuité de celle annoncée par le procureur de Milan, Paolo Storari, contre l'entreprise de logistique GXO, le 2 juillet dernier. Cette dernière, avait vu la justice se saisir de 84 millions d'euros qui étaient en sa possession, en raison de fraude fiscale. Le magistrat

Paolo Storari, procureur de Milan, connu notamment pour son combat contre la mafia, mène de nombreuses campagnes contre les entreprises soupçonnées de fraude fiscale et de mauvaises conditions de travail.

L'UE fait pression sur Amazon avec le Digital services act (DSA)

Il reste 3 jours à Amazon pour répondre à la Commission européenne sur ses mesures prises en matière de transparence des systèmes de recommandations. Le 5 juillet dernier, Bruxelles avait demandé au géant américain des « informations supplémentaires » d'ici le 26 juillet, afin de vérifier qu'il se pliait bien aux nouvelles règles de l'UE sur les services numériques (DSA).

Le règlement de l'UE sur les services numériques (DSA), entré en vigueur en février, encadre les risques associés à ces algorithmes permettant d'orienter les utilisateurs vers des contenus personnalisés. Le DSA oblige par ailleurs les grands acteurs du numérique à tenir un registre des annonceurs permettant de consulter les campagnes publicitaires actuellement en cours sur leurs plateformes. L'exécutif européen demande également à Amazon des explications « sur la conception, le développement, le déploiement, les essais et la maintenance de l'interface en ligne » de ce registre publicitaire.

Une vingtaine d'autres grandes plateformes, dont AliExpress, Google Shopping, Facebook, X ou Instagram, sont aussi soumises par l'UE à des contrôles renforcés dans le cadre de cette directive.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 23/07/2024 à 19:44
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Il est grand temps de mettre cette boîte hors d Europe comme les gafam d ailleurs .. on s en portera mieux et on importera moins de c… de chine …

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