Russie : le plus gros producteur de diamants sanctionné par l'Union européenne

Le groupe public Alrosa, et son PDG, Pavel Marinychev figurent désormais sur la liste noire européenne des entités et personnalités, sous le coup des sanctions résultant de l'invasion russe en Ukraine. Celles-ci prévoient notamment un gel des avoirs dans l'Union européenne. Il s'agit du 12e paquet de sanctions de l'UE.
Les Vingt-Sept ont ajouté Alrosa, le plus gros producteur de diamants dans le monde, et son patron Pavel Marinychev, à sa liste noire des entités et des personnalités (Photo prise le 25 février 2021, lors d'une présentation du groupe Alrosa à Moscou).
Les Vingt-Sept ont ajouté Alrosa, le plus gros producteur de diamants dans le monde, et son patron Pavel Marinychev, à sa liste noire des entités et des personnalités (Photo prise le 25 février 2021, lors d'une présentation du groupe Alrosa à Moscou). (Crédits : Reuters)

Le triste anniversaire du déclenchement de la guerre en Ukraine approche à grands pas. Lancé le 24 février 2022 par la Russie, le conflit se poursuit, aussi bien sur le front militaire, diplomatique et qu'économique. Illustration dans cette dernière catégorie avec cette annonce de l'Union européenne ce mercredi : la mise en place de nouvelles sanctions contre le géant russe du diamant, le groupe public Alrosa, et son PDG. Une décision qui s'inscrit dans le cadre d'un paquet de sanctions, adopté en décembre dernier.

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Les Vingt-Sept ont ainsi ajouté Alrosa, le plus gros producteur de diamants dans le monde, et son patron Pavel Marinychev, à la liste noire des entités et des personnalités. Les mesures prévoient essentiellement un gel des avoirs et une interdiction de séjour dans l'UE.

Selon l'UE, Alrosa, qui produit 90% des diamants russes, « constitue une part importante d'un secteur économique fournissant de substantiels revenus au gouvernement » russe.

Un commerce qui finance la guerre en Ukraine ?

Sollicité par l'agence de presse Reuters, Alrosa n'a pas répondu. Ces dispositions européennes concernent les diamants naturels ou synthétiques et les bijoux. La sanction est entrée en vigueur le 1er janvier. Celles décidées à l'encontre des diamants russes taillés dans des pays tiers entreront en vigueur en septembre prochain. Il s'agit du douzième paquet de sanctions de l'UE depuis l'invasion russe de l'Ukraine, il y a presque deux ans maintenant.

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Dans les faits, Moscou est accusé de financer une partie de sa guerre contre l'Ukraine, grâce au commerce lucratif de diamants. Celui-ci représente un chiffre d'affaires d'environ quatre à cinq milliards de dollars par an. La Belgique a levé ses réticences sur ces sanctions, décidées par les pays du G7, et proposé des solutions, notamment par le biais d'un système de traçage pour les rendre efficaces sans pénaliser sa propre industrie, florissante à Anvers (nord-ouest).

De son côté, la Russie, bien décidée à poursuivre le conflit en Ukraine, malgré les sanctions, avait acté dès la fin septembre 2023 une hausse considérable de son budget militaire. Le pays a revendiqué avoir enrôlé 385.000 nouveaux soldats dans son armée depuis le début de l'année 2023, après avoir mobilisé 300.000 réservistes en septembre 2022.

La Russie exporte désormais son pétrole... en Asie

La Russie a presque totalement redirigé ses exportations de pétrole vers la Chine et l'Inde, engrangeant des recettes à un niveau comparable à celui de 2021, a annoncé fin décembre son vice-Premier ministre de l'Energie, Alexandre Novak. Selon lui, la Russie, visée par une multitude de sanctions occidentales en raison de son offensive en Ukraine, notamment sur ses hydrocarbures, vend aujourd'hui 45-50% de son pétrole à la Chine et 40% à l'Inde.

« Si, auparavant, nous fournissions à l'Europe 40 à 45% du volume total des exportations de pétrole et de produits pétroliers, nous nous attendons à ce que ce chiffre ne dépasse pas 4 à 5% d'ici la fin de l'année », a-t-il expliqué dans une interview à la chaîne de télévision russe Rossia 24.

Il s'était alors félicité que, malgré les restrictions imposées par les Occidentaux, qui veulent un plafonnement du prix de vente du pétrole russe, « le complexe énergétique et pétrolier russe se soit développé avec succès en 2023 ».

« Beaucoup de gens veulent acheter du pétrole et des produits pétroliers russes. Il s'agit de pays d'Amérique latine, de pays africains et d'autres pays de la région Asie-Pacifique », a vanté le vice-Premier ministre de l'Energie.

Selon lui, les recettes pétrolières et gazières de la Russie s'élèveront à près de 9.000 milliards de roubles (environ 88 milliards d'euros) en 2023. Pour rappel, l'industrie des hydrocarbures représente 27% du PIB (produit intérieur brut) de la Russie et leur vente à l'étranger environ 57% des exportations totales du pays, a-t-il ajouté.

La Russie avait décidé fin novembre, de concert avec les autres pays de l'Opep+ (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés), dont l'Arabie saoudite, d'accentuer sa réduction de production de pétrole afin de stimuler les prix. Un moyen pour Moscou d'augmenter ses recettes issues de la vente des hydrocarbures.

Pour ce qui est du gaz, le vice-Premier ministre de l'Energie a affirmé que le gigantesque projet Arctic LNG 2 avait démarré malgré les sanctions américaines qui mettaient en péril son lancement. Selon des médias, le géant gazier russe Novatek, qui détient 60% du mégaprojet, a invoqué plus tôt en décembre le cas de « force majeure », une clause juridique qui permet aux entreprises de suspendre les livraisons en raison de facteurs indépendants de leur volonté.

La Russie, qui produit actuellement 8% du gaz naturel liquéfié (GNL) mondial, prévoit d'atteindre 15 à 20% d'ici 2035, soit un niveau de production d'environ 100 millions de tonnes par an, a indiqué Alexandre Novak.

(Avec agences)

Commentaires 5
à écrit le 05/01/2024 à 6:48
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Pas sûr que cette mesure bidon des technocrates de Bruxelles va raccourcir la guerre et diminuer les morts Ukrainiens.

à écrit le 04/01/2024 à 1:09
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L'ardoise finale sera payee par les europeens. Quel aveuglement.

à écrit le 03/01/2024 à 21:32
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Un jeu dangereux comme le piratage des biens des oligarchies russes basé sur aucune loi internationale.

le 04/01/2024 à 8:53
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Effectivement ,je ne me souviens pas des sanctions internationales contre les US quand ils ont envahi l'Irak sur de fausses preuves.

à écrit le 03/01/2024 à 18:31
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C'est sur que ça va aider à la solution du conflit. Comme klaxonner derrière une benne à ordures aide à avancer plus vite...

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