Présidentielle américaine : après sa condamnation, Trump lève des sommes démentes auprès de ses soutiens

Reconnu coupable de 34 chefs d'accusation lors de son procès, l'ancien président et candidat aux élections américaines, a levé des millions en 24 heures. Des points en plus pour le Républicain dans la course aux dons.
Depuis sa condamnation, Donald Trump remplit ses caisses pour son duel face à Joe Biden.
Depuis sa condamnation, Donald Trump remplit ses caisses pour son duel face à Joe Biden. (Crédits : Brendan McDermid)

Touché mais pas coulé. Depuis sa condamnation, Donald Trump remplit ses caisses pour son duel face à Joe Biden en inondant ses partisans d'appels aux dons à la tonalité incendiaire. « Ils veulent me mettre en prison pour 187 ans », « j'ai besoin de savoir que vous êtes à mes côtés! », a déclaré l'ancien président et actuel candidat.

Au terme de six semaines de débats au tribunal de Manhattan, un jury a reconnu Donald Trump coupable de 34 chefs d'accusation de falsifications comptables pour des paiements fin 2016 à l'ancienne actrice de films X Stormy Daniels pour qu'elle taise une relation sexuelle qu'elle dit avoir eue avec lui en 2006. Trump nie cependant toujours catégoriquement cette relation.

Et juste après le verdict, les électeurs de Donald Trump ont commencé à recevoir de premiers courriels. « Je suis un prisonnier politique ! », « Il faut que Joe Biden regrette de s'en être pris à nous ! », a-t-il lancé dans un message, assorti d'une photo de lui le poing levé. Avant d'inviter ses « patriotes » à faire un don de 20, 47, 100 ou 3.300 dollars à sa campagne pour la Maison Blanche. Puis des SMS où il promet à ses électeurs : « JE NE ME RENDRAI JAMAIS! ».

Le candidat républicain à la présidentielle de novembre a par ailleurs averti sur Fox News dimanche qu'une peine de prison « serait compliquée pour le public à accepter. Vous savez, à un certain moment, il y a un point de rupture ». Ces propos ont une résonance particulière dans un pays encore marqué par l'attaque du Capitole le 6 janvier 2021, lorsque des partisans de Trump ont tenté d'empêcher la certification de la victoire électorale de son rival démocrate Joe Biden.

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Plus de 50 millions de dollars en 24 heures

Une rhétorique qui fait néanmoins de l'effet. Selon l'équipe de campagne de Donald Trump, le républicain, candidat à un second mandat à la tête des Etats-Unis, a récolté plus de 53 millions de dollars rien qu'en dons en ligne dans les 24 heures après son verdict à New York. L'avalanche de SMS et courriels n'a pas cessé depuis. Et les dons continuent de pleuvoir.

Dans la vie électorale américaine, l'argent, loin d'être un tabou, est bien vu pour le camp qui en amasse le plus. C'est aussi une source indispensable d'autant que 2024 s'annonce comme le cycle électoral le plus coûteux de l'histoire du pays. Donald Trump et Joe Biden sont donc engagés depuis des mois dans cette course aux dollars, partageant régulièrement des communiqués sur l'état de leurs finances.

Course aux dons

« La course aux dons est un bon baromètre pour mesurer l'énergie des plus fidèles partisans d'un candidat », affirme Jeff Milyo, professeur à l'université du Missouri et expert en financement électoral.

« C'est exactement pourquoi on constate une hausse de la collecte de fonds chez les partisans de Trump en réaction au verdict du procès: ils sont indignés et l'expriment en faisant des dons », explique-t-il à l'AFP.

Ces sommes folles servent à financer les déplacements des candidats, à rémunérer leurs équipes, à commander des sondages ou, et peut-être surtout, à payer des publicités télévisées. Mais elles ne suffiront pas, selon Jeff Milyo, à changer fondamentalement le duel entre les deux candidats, qui pourrait se jouer à quelques dizaines de milliers de voix.

« La course va être très serrée », affirme l'économiste. « Et aucun montant dépensé en frais de campagne d'ici le mois de novembre n'y changera quoi que ce soit ».

En France, Biden continuera à distance son duel avec Trump

Joe Biden s'est envolé mardi pour la France, où il va saluer l'héroïsme des troupes américaines en 1944, vanter les alliances des Etats-Unis et plaider pour la démocratie: autant d'occasions de forcer le contraste avec Donald Trump. Car les alliés des Etats-Unis craignent, en cas de victoire de son prédécesseur républicain en novembre, un nouveau virage isolationniste.

Le programme du président américain en France témoigne de cette volonté de se distinguer le plus possible de son adversaire. Dimanche, Joe Biden ira ainsi déposer une gerbe au cimetière américain du Bois Belleau (Aisne), en hommage aux soldats tombés pendant la Première Guerre mondiale.

En 2018, Donald Trump avait renoncé à s'y rendre, officiellement à cause du mauvais temps. Il craignait, selon des propos rapportés au magazine The Atlantic par des témoins, que la pluie ne dérange sa coiffure. Et aurait dit : « Pourquoi devrais-je aller dans ce cimetière ? Il est rempli de "losers" (perdants) ».

Joe Biden, lui, se rendra jeudi dans un autre cimetière américain célèbre, celui de Colleville-sur-Mer, en Normandie, et il y rencontrera des vétérans. Avant de participer, le même jour, à la cérémonie internationale commémorant le débarquement allié du 6 juin 1944, à Omaha Beach. Puis il sera reçu vendredi à Paris par Emmanuel Macron, avec au programme une cérémonie d'accueil, une parade militaire et un déjeuner de travail, avant des déclarations conjointes à la presse.

La journée sera conclue par un dîner d'Etat, une manière pour le président français de rendre la politesse, lui qui avait bénéficié du même traitement à Washington en décembre 2022. Les deux dirigeants doivent selon la Maison Blanche faire des annonces sur la coopération dans la zone Asie-Pacifique, la transition énergétique et l'énergie nucléaire.

Entre la commémoration du « D-Day » et les fastes de l'Elysée, le président américain a réservé la journée du vendredi pour s'adresser à ses compatriotes. Il prononcera un discours sur la démocratie et la liberté depuis la Pointe du Hoc, un promontoire pris d'assaut par les « Rangers » américains pendant l'une des plus féroces batailles du Débarquement.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 05/06/2024 à 12:40
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Cette condamnation était à coup sûr une bénédiction pour Trump, quelle évidence que cela allait galvaniser son électorat. On se demande presque si ses avocats n'ont pas sciemment laisser ces pantins de juges le rendre coupable. Pas besoin d'être un f...

à écrit le 05/06/2024 à 9:12
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Ou l'on mesure toute la puissance des médias et surtout des réseaux sociaux entre partisans, partis pris, intégristes, adorateurs, desinformateurs, jusqu'au boutistes, bas du front...qui sont une menace permanente pour les démocraties et la sécurité ...

le 05/06/2024 à 10:38
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Et oui, ceux qui ne pensent pas comme moi sont des affreux.

le 05/06/2024 à 12:46
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Et nous n'en sommes qu'en l'an deux de l'IA : nos démocraties sont fichues avec le tsunami qui arrive... Des millions de robots qu'il sera impossible de distinguer d'un citoyen vont inonder tous les espaces numériques, téléphones, mails, réseaux soci...

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