Pour les achats publics, Biden veut aller encore plus loin sur le "Buy American Act"

Par latribune.fr  |   |  359  mots
Joe Biden, 46e président des Etats-Unis. (Crédits : Evelyn Hockstein)
Alors que la loi de 1933 prévoit que tous les produits achetés par l'administration fédérale soient fabriqués à hauteur de 55% sur le sol américain, Washington souhaite augmenter ce minimum progressivement jusqu’à 75%. L'administration assure que ces nouvelles règles n'auraient "pas d'impact sur (les) partenaires commerciaux" des Etats-Unis.

Alors que les priorités de du président américain pour « réinventer » l'économie du pays prennent le contre-pied de celles de Donald Trump, Joe Biden poursuit la logique de l'"America First" de son prédécesseur sur la scène internationale. L'administration américaine entend ainsi durcir les règles de la commande publique, pour favoriser les entreprises des Etats-Unis, selon un projet rendu public mercredi.

Actuellement, la loi "Buy American Act" de 1933 prévoit que tous les produits achetés par l'administration fédérale soient fabriqués "de manière substantielle" aux Etats-Unis, autrement dit que 55% de la valeur de leurs composants ait été créée sur le sol américain. La Maison Blanche veut aller plus loin et augmenter cette proportion à 60% dans un premier temps, puis à 75% dans un second temps, afin d'éviter que l'argent public n'aille à des biens fabriqués en grande partie à l'étranger.

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Prix préférentiels sur les produits "made in America"

D'autre part, Washington souhaite mettre en place un barème de prix préférentiels pour certains produits et composants jugés stratégiques, et produits aux Etats-Unis, afin d'éviter des pénuries de biens importés. La pandémie a mis en lumière la très grande dépendance de la plupart des pays développés pour des produits stratégiques, qu'il s'agisse de matériel médical ou de semi-conducteurs, importés le plus souvent d'Asie.

Néanmoins, un haut responsable de l'administration américaine a assuré que ces nouvelles règles n'auraient "pas d'impact sur (les) partenaires commerciaux" des Etats-Unis. Peu après son arrivée à la Maison Blanche, Joe Biden avait déjà annoncé son intention de privilégier les produits "Made in America", dans la ligne de ce que souhaitait Donald Trump.

L'administration fédérale américaine indique dépenser chaque année 600 milliards de dollars en achats de biens et services, dont la moitié environ pour des produits manufacturés.

(Avec AFP)