Plus de 40.000 morts à Gaza, les discussions se poursuivent au Qatar en vue d'une trêve

Les Etats-Unis ont salué jeudi le « début prometteur » des discussions à Doha qui doivent se poursuivre ce vendredi en vue d'une trêve dans la bande de Gaza. La pression de la communauté internationale s'intensifie pour éviter une extension de la guerre au Moyen-Orient.
Après une attaque israélienne à Gaza.
Après une attaque israélienne à Gaza. (Crédits : Ramadan Abed)

[Article publié jeudi 15 août à 15h34 et mis à jour le 16 août à 8h45]

La communauté internationale retient son souffle. Les pourparlers doivent se poursuivre ce vendredi à Doha (Qatar) au 11e mois du conflit dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne a annoncé avoir « éliminé plus de 17.000 terroristes » depuis le 7 octobre 2023.

Après des mois de pourparlers infructueux, les nouvelles discussions se déroulent, à l'appel des médiateurs - Qatar, Etats-Unis et Egypte -, pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu dans cette guerre, déclenchée par une attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre. Selon le mouvement islamiste, la guerre a déjà fait plus de 40.000 morts dans le territoire palestinien.

Le directeur de la CIA William Burns et les chefs des services de renseignements extérieurs (Mossad) et intérieurs (Shin Beth) israéliens y ont pris part aux discussions. Le Hamas n'y a pas participé.

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain John Kirby, a quant à lui évoqué un « début prometteur » mais souligné qu'il restait « beaucoup de travail à faire ».

Les obstacles « peuvent être surmontés et nous devons parvenir à une solution », a-t-il ajouté.

Un cessez-feu pour éviter l'extension du conflit

Le président américain Joe Biden a estimé qu'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza pourrait permettre d'éviter une attaque de l'Iran qui a menacé Israël d'un « châtiment sévère » en riposte à l'assassinat, imputé à Israël, du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran le 31 juillet.

« Je ne peux pas dire là que quelque chose les a fait changer d'avis », a confié John Kirby à propos d'une éventuelle riposte iranienne. « Il y a quelques jours, nous avions des informations » selon lesquelles « une attaque pourrait venir dans les jours à venir » et « nous les avons toujours ».

Le risque d'une escalade militaire a redoublé après l'assassinat d'Ismaïl Haniyeh et celui, le 30 juillet, de Fouad Chokr, le chef militaire du mouvement libanais Hezbollah, tué dans une frappe revendiquée par Israël près de Beyrouth. Outre l'Iran, ses alliés - le Hamas, le Hezbollah et les rebelles yéménites houthis -, ont menacé d'y riposter.

Les discussions de Doha sont « cruciales pour la stabilité mondial », a estimé le chef de la diplomatie britannique David Lammy. Son homologue français Stéphane Séjourné a jugé « nécessaire » un cessez-le-feu dan la bande de Gaza pour garantir la paix au Moyen-Orient.

Vers une trêve de six semaines ?

Les pourparlers de Doha se basent sur un plan annoncé le 31 mai par le président américain qui prévoit dans une première phase une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de la bande de Gaza et de la libération d'otages - emmenés dans ce territoire au moment de l'attaque du 7 octobre -, en échange de celle de prisonniers palestiniens.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a plusieurs fois répété qu'il continuerait la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007 et est considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Le mouvement palestinien, qui a dit son refus de participer à de nouvelles discussions, a réclamé l'application du plan annoncé par Joe Biden. Si les discussions visent « à fixer un calendrier pour mettre en œuvre ce qui a été présenté et accepté par le Hamas, alors nous y participerons », a déclaré Oussama Hamdane, un responsable du Hamas. « Si les médiateurs parviennent à forcer (Israël) à accepter cela, nous participerons (aux discussions). Mais, jusqu'à présent, il n'y a rien de nouveau ».

« Tout accord doit aboutir à un cessez-le-feu global, à un retrait (israélien) complet de Gaza, (et) au retour des personnes déplacées », a à cet égard réaffirmé, également jeudi soir, à Doha, un haut responsable du Hamas, Hossam Badran.

Encore 111 otages à Gaza

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés à partir de la bande de Gaza dans le sud d'Israël ont lancé une attaque qui a entraîné la mort de 1.198 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 111 sont toujours retenues dans ce territoire palestinien, dont 39 déclarées mortes par l'armée.

En riposte, l'armée israélienne a déclenché des bombardements aériens intenses puis une offensive terrestre dans la bande de Gaza qui ont fait au moins 40.005 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, qui ne donne pas le détail du nombre des civils et des combattants tués.

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Outre des destructions colossales dans ce territoire palestinien assiégé par Israël, la guerre a entraîné le déplacement de la quasi-totalité de ses 2,4 millions d'habitants.

Commentant le bilan des morts palestiniens, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, a déclaré : « La journée d'aujourd'hui marque une étape sombre pour le monde entier ».

Jeudi, les bombardements israéliens sur la bande de Gaza se sont poursuivis, faisant au moins six morts, d'après des secouristes.

« (...) Pourquoi Netanyahu a-t-il envoyé une délégation aux pourparlers (de Doha) alors que nous sommes tués ici. Cessez (les hostilités) et négociez », a lancé de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, Mohammed al-Balwi, un Palestinien, après une frappe israélienne meurtrière.

A Tel-Aviv, des centaines d'Israéliens ont manifesté pour appeler leur gouvernement à conclure un accord qui permettrait la libération des otages. De son côté, le président israélien Isaac Herzog a « fermement condamné » une attaque jeudi soir de colons juifs contre un village palestinien de Cisjordanie occupée ayant fait un mort et un blessé grave, selon l'Autorité palestinienne, et qualifié ces violences de « pogrom ».

Les Etats-Unis fustigent les violences commises par des colons juifs

La Maison Blanche a qualifié jeudi d' « inacceptables » les violences de colons juifs sur des civils palestiniens en Cisjordanie occupée, après une attaque ayant fait un mort et un blessé grave selon l'Autorité palestinienne.

« Les attaques par des colons violents contre des civils palestiniens en Cisjordanie sont inacceptables et doivent cesser », a déclaré dans un communiqué un porte-parole du Conseil de sécurité nationale, organe rattaché à la Maison Blanche.

Le porte-parole a exhorté également les autorités israéliennes à prendre les mesures nécessaires pour « protéger toutes les communautés ». « Cela comprend d'intervenir pour mettre fin à de telles violences, et de faire rendre des comptes aux auteurs de telles violences », a-t-il ajouté.

Selon le ministère de la Santé palestinien, l'attaque, ayant visé la localité de Jit, entre les villes de Naplouse et Qalqilya, a fait un mort, Mahmoud Abdel Qader Sadda, âgé de 23 ans, tombé « sous les balles de colons ». Un autre Palestinien a été blessé grièvement par un tir à la poitrine, a ajouté le ministère.

Sollicité par l'AFP, un porte-parole de l'armée israélienne a indiqué que vers 19h (heure de Paris) « des dizaines de civils israéliens, dont certains masqués, [étaient] entrés dans [...] Jit, [avaient] incendié des véhicules et des infrastructures dans la zone, et lancé des pierres et des cocktails Molotov ».

 (Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 16/08/2024 à 8:35
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Bref ! L'antisémitisme n'est que la victimisation des bourreaux !

à écrit le 15/08/2024 à 17:00
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Tant qu'il n'y aura pas de regulation de la natalite dans cette partie du monde, la guerre continuera

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