Niger : Paris appuie « avec fermeté » les efforts de la Cedeao pour faire échouer le putsch

Par latribune.fr  |   |  553  mots
Des manifestants se rassemblent pour soutenir les soldats putschistes a Niamey, la capitale du Niger. (Crédits : STRINGER)
Alors que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a « défini » vendredi les contours d’une « éventuelle intervention militaire », à l’issue de la réunion des chefs d’état-major du bloc ouest-africain à Abuja, le gouvernement français a affirmé ce samedi appuyer « avec fermeté et détermination » les efforts pour faire échouer la tentative de putsch au Niger. Les putschistes, eux, ont promis une « riposte immédiate » à « toute agression » de la part d’un pays de la Cedeao.

Samedi 5 août, la France a souligné qu'elle appuyait « avec fermeté et détermination » les efforts de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) pour faire échouer la tentative de putsch au Niger, à la veille de la fin d'un ultimatum de ce bloc ouest-africain, qui se dit prêt à intervenir militairement.

« Il en va de l'avenir du Niger et de la stabilité de toute la région », a souligné le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.

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Vendredi, les chefs d'état-major de la Cedeao ont « défini les contours » d'une « éventuelle intervention militaire » contre la junte nigérienne, même s'ils continuent de  privilégier la voie diplomatique, selon un responsable de l'organisation régionale, à l'issue de la réunion des chefs d'état-major du bloc ouest-africain à Abuja, la capitale du Nigeria.

« Tous les éléments d'une éventuelle intervention ont été élaborés lors de cette réunion, y compris les ressources nécessaires, mais aussi la manière et le moment où nous allons déployer la force », a déclaré à la presse le commissaire chargé des Affaires politiques et de la Sécurité, Abdel-Fatau Musah.

Ultimatum

Le 30 juillet, quatre jours après le coup d'Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, la Cedeao avait donné sept jours aux putschistes, soit jusqu'à dimanche soir, pour le rétablir dans ses fonctions, évoquant un recours à « la force ». Les putschistes ont promis une « riposte immédiate » à « toute agression » de la part d'un pays de la Cedeao.

Le Mali et le Burkina Faso, pays voisins du Niger dirigés par des militaires après des coups de force en 2020 et 2022, soutiennent la junte. Les deux pays, suspendus des instances dirigeantes du bloc ouest-africain, ont affirmé que toute intervention armée serait considérée « comme une déclaration de guerre » et entraînerait leur retrait de la Cedeao.

Une « menace crédible », selon le Quai d'Orsay

La « menace d'intervention militaire par une force régionale » est « crédible », a quant à elle prévenu samedi la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, sur franceinfo.« Les coups d'État ne sont plus de mise », a-t-elle affirmé, jugeant ces derniers « inacceptables ». « Il est temps d'y mettre fin », a-t-elle lancé.

Celle-ci a d'ailleurs reçu dans la matinée au Quai d'Orsay, le Premier Ministre de la République du Niger, Ouhoumoudou Mahamadou, a indiqué le ministère dans son communiqué, précisant que le chef du gouvernement était accompagné de l'ambassadrice du Niger en France, Aichatou Boulama Kane.

« La Ministre a réaffirmé le plein soutien de la France au président Bazoum, élu par le peuple nigérien, et à son gouvernement, qui sont les seules et uniques autorités légitimes du Niger », a-t-elle dit.

Alors que l'ultimatum expire dimanche, Paris « appelle solennellement les responsables de cette tentative de coup d'Etat à libérer le président Bazoum et tous les membres de son gouvernement, et à permettre le retour immédiat à l'ordre constitutionnel et démocratique », déclare enfin le Quai d'Orsay.

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(Avec AFP)