Les opérations de sauvetage pour retrouver le président de l'Iran à bord d'un hélicoptère accidenté sont toujours en cours

Incertitude sur le sort du président iranien après un accident d'hélicoptère. Un appareil transportant d'Ebrahim Raïssi et son ministre des Affaires étrangères s'est écrasé dimanche alors qu'il survolait une zone montagneuse par un épais brouillard à l'issue d'un déplacement à la frontière entre l'Iran et l'Azerbaïdjan.
Considéré comme un ultraconservateur, Ebrahim Raïssi avait été élu le 18 juin 2021 dès le premier tour d'un scrutin marqué par une abstention record pour une présidentielle et l'absence de concurrents de poids.
Considéré comme un ultraconservateur, Ebrahim Raïssi avait été élu le 18 juin 2021 dès le premier tour d'un scrutin marqué par une abstention record pour une présidentielle et l'absence de concurrents de poids. (Crédits : Iran's Presidency/WANA (West Asi)

D'intenses recherches se poursuivaient dimanche soir dans le nord-ouest de l'Iran pour retrouver l'hélicoptère transportant le président Ebrahim Raïssi qui a été victime d'un « accident », selon des responsables et des médias officiels. « Un accident est survenu avec l'hélicoptère transportant le président » dans la région de Jofa, dans la province de l'Azerbaïdjan oriental, a indiqué la télévision d'État. Les recherches étaient rendues très difficiles par les « conditions météorologiques défavorables », a indiqué le ministre de l'Intérieur Ahmed Vahidi à la télévision d'État, en évoquant un « atterrissage brutal » de l'appareil sans donner de détails. L'ayatollah Khamenei a appelé, dans un discours devant des familles de membres des Gardiens de la révolution, les Iraniens à ne « pas s'inquiéter » après l'accident du président Raïssi, le président ultraconservateur en poste depuis près de trois ans.

« Le peuple iranien ne devrait pas s'inquiéter, il n'y aura pas de perturbation » pour le pays, a déclaré le dirigeant, en disant « espérer que Dieu ramènera le président et ses compagnons dans les bras de la « nation ». « Priez tous pour la santé de ces serviteurs », a-t-il ajouté

Le président Raïssi, âgé de 63 ans, se trouvait à bord de l'appareil en compagnie du ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, du gouverneur de la province et du principal imam de la région, selon l'agence Irna. L'appareil faisait partie d'un convoi de trois hélicoptères transportant la délégation présidentielle, dont deux ont atterri sans encombre à Tabriz, la grande ville du nord-ouest, d'où Ebrahim Raïssi devait rejoindre Téhéran. Toujours incertaine plusieurs heures après la disparition de l'hélicoptère, l'évolution de la situation était suivie avec attention à l'international, notamment aux Etats-Unis, un pays qui n'entretient pas de relations diplomatiques avec l'Iran.

« Nous suivons de près les informations faisant état d'un possible atterrissage brutal d'un hélicoptère transportant le président et le ministre iranien des Affaires étrangères », a indiqué un porte-parole de la diplomatie à Washington.

Crash ou atterrissage brutal ?

La télévision d'État iranienne diffusait en début de soirée des images montrant plusieurs membres du Croissant-Rouge iranien marchant dans un épais brouillard dans la zone de recherches avant la tombée de la nuit. Le lieu de l'accident serait situé dans la forêt de Dizmar, près de la ville de Varzaghan dans la région de Jolfa au cœur d'une zone montagneuse peu peuplée. « Plus de 20 équipes de secours dotées d'un équipement complet, notamment de drones et de chiens de sauvetage", avaient "été envoyées sur place », selon Irna. Le vice-président Mohammad Mokhber a quitté Téhéran en fin d'après-midi pour rejoindre Tabriz en compagnie de plusieurs ministres, selon le porte-parole du gouvernement. C'est lui qui prendrait les fonctions de président en cas de décès d'Ebrahim Raïssi, en attendant la tenue d'une élection présidentielle dans les 50 jours.

Le président iranien s'est rendu dimanche dans la province de l'Azerbaïdjan orientale, où il a notamment inauguré un barrage en compagnie du président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, à la frontière entre les deux pays. Le président azerbaïdjanais a proposé dimanche son aide à l'Iran. « Nous prions (...) pour le président Ebrahim Raïssi et la délégation qui l'accompagnait », a déclaré sur X (ex-Twitter) Ilham Aliev. « En tant que pays voisin, amical et fraternel, l'Azerbaïdjan est prêt à apporter toute sorte de soutien », a-t-il souligné. L'Irak a également proposé dimanche à l'Iran voisin de l'aider dans ses efforts de recherche et de sauvetage.

Un ultraconservateur

Considéré comme un ultraconservateur, il avait été élu le 18 juin 2021 dès le premier tour d'un scrutin marqué par une abstention record pour une présidentielle et l'absence de concurrents de poids. Toujours coiffé de son turban noir et vêtu d'un long manteau de religieux, il avait succédé au modéré Hassan Rohani, qui l'avait battu à la présidentielle de 2017 et ne pouvait plus se représenter après deux mandats consécutifs. Ebrahim Raïssi est sorti renforcé à l'issue des législatives qui se sont tenues en mars, premier scrutin national depuis le mouvement de contestation qui a secoué l'Iran fin 2022 à la suite du décès de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict de la République islamique.

Le président iranien s'était alors félicité d'« un nouvel échec historique infligé aux ennemis de l'Iran après les émeutes » de 2022. Né en novembre 1960 dans la ville sainte chiite de Machhad (nord-est), Ebrahim Raïssi a effectué l'essentiel de sa carrière dans le système judiciaire, en étant notamment procureur général de Téhéran puis procureur général du pays. Il figure sur la liste noire américaine des responsables iraniens sanctionnés par Washington pour « complicité de graves violations des droits humains », des accusations balayées comme nulles et non avenues par les autorités de Téhéran.

Âgé de 60 ans, Hossein Amir-Abdollahian a été nommé à la tête de la diplomatie iranienne par le président Raïssi en juillet 2021. Farouche soutien des groupes pro-Iran au Moyen-Orient, ce diplomate a été proche du puissant général Qassem Soleimani, le chef de la force Qods des Gardiens de la Révolution tué en Irak en 2020 par une frappe américaine.

Commentaires 7
à écrit le 20/05/2024 à 8:55
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Comme quoi, quand on veut, l'information circule bien ! ;-)

à écrit le 20/05/2024 à 8:38
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"il survolait une zone montagneuse par un épais brouillard" C'est bon le ciel est vraiment dégagé maintenant ! ^^

à écrit le 20/05/2024 à 7:50
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Et de deux ! ^^

à écrit le 19/05/2024 à 22:14
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Je ne vais pas pleurer l'assassin de femmes qui ne souhaitent que vivre libre je ne vais pas avoir de compensation pour celui qui tue les artistes je vais pas pleurer celui qui préfère nourrir les dictateurs et privé de pain une partie du grand peu...

le 20/05/2024 à 0:55
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"pour celui qui tue les artistes" Le rap ou l'art de chaparder la musique des autres par le copier-coller de mélodies de 30 secondes tout en dégobillant des inepties sur un ton agressif. A l'évidence nous n'avons pas la même définition de l'a...

le 20/05/2024 à 8:40
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Ben oui une information majeure, certainement la plus importante depuis la guerre en Ukraine et le massacre à Gaza, il vaut mieux pas trop la mettre en évidence hein... :-) Enfin je suis partisan du silence plutôt que de l'hypocrisie.

à écrit le 19/05/2024 à 21:50
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Comme quoi, ton pire ennemi, c'est toi même

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