Les campagnes de propagande de Séoul en Corée du Nord font craindre un risque d'escalade

La Corée du Sud a relancé dimanche ses campagnes de propagande par haut-parleurs en direction du Nord, Pyongyang lui envoyant encore des ballons d'immondices tout en promettant une « nouvelle riposte ».
La Corée du Sud « ramassera sans relâche des déchets de papier, et ce sera son travail quotidien » a menacé Kim Yo Jong, la puissante du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.
La Corée du Sud « ramassera sans relâche des déchets de papier, et ce sera son travail quotidien » a menacé Kim Yo Jong, la puissante du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un. (Crédits : via REUTERS)

Les tensions sont encore montées d'un cran entre les deux Corées. Séoul a relancé dimanche ses campagnes de propagande par haut-parleurs en direction du Nord, Pyongyang ripostant en lui envoyant plus de 300 ballons d'immondices.

Lors de ces campagnes, Séoul utilise d'immenses mégaphones pour diffuser notamment de la K-pop ou de la propagande antirégime dans des zones proches de la zone démilitarisée séparant les deux pays, qui restent techniquement en guerre. Ces diffusions de messages exaspèrent Pyongyang, qui a déjà menacé de viser les haut-parleurs avec son artillerie s'ils n'étaient pas éteints.

« Une nouvelle provocation de bas étage de la Corée du Nord »

La relance de la campagne sud-coréenne est « un prélude à une situation très dangereuse », déclaré Kim Yo Jong, la puissante sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, ajoutant que si Séoul « procède simultanément à la dispersion de tracts et à la diffusion par haut-parleur de provocations au-delà de la frontière, il sera sans aucun doute témoin de la nouvelle riposte » du Nord, selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA. La Corée du Sud « ramassera sans relâche des déchets de papier, et ce sera son travail quotidien », a-t-elle ajouté.

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« La Corée du Nord effectue une nouvelle provocation de bas étage avec des ballons d'immondices contre nos zones civiles » a écrit le maire de Séoul Oh Se-hoon sur Facebook. Selon l'armée sud-coréenne une grande partie des ballons-poubelles envoyés dans la nuit de dimanche à lundi ont rencontré des vents contraires. « Bien qu'ils aient lancé plus de 300 ballons, beaucoup d'entre eux ont volé en direction de la Corée du Nord », a indiqué l'état-major interarmées, ajoutant qu'une cinquantaine de ballons avaient atterri au Sud jusqu'à présent. Le dernier lot de ballons chargés d'ordures contenait des déchets de papier et de plastique, sans aucune matière toxique.

L'opposition sud-coréenne craint un risque d'escalade vers une guerre régionale

Le Parti démocratique (PD, opposition sud-coréenne) a critiqué le gouvernement de Séoul pour n'avoir pas fait davantage contre les envois de ballons par les militants sud-coréens, les accusant dimanche d'utiliser « 'la liberté d'expression' comme un moyen de compromettre la sécurité de notre peuple ». Le PD a également critiqué la reprise de la propagande par haut-parleurs, car « l'initiative du gouvernement pose un risque d'escalade vers une guerre régionale », selon un porte-parole.

« Il est fort possible que la reprise des messages par haut-parleurs conduise à un conflit armé » et que « la Corée du Nord reprenne ses tirs en mer Jaune ou qu'elle tire sur les ballons si le Sud en envoie à nouveau », a estimé auprès de l'AFP Cheong Seong-chang, directeur de la stratégie pour la péninsule coréenne à l'Institut Sejong.

La Corée du Nord aurait par ailleurs essayé de brouiller les signaux GPS pendant plusieurs jours fin mai, sans apparemment parvenir à entraver d'activité militaire sud-coréenne. « Il est probable que ce type de provocation apparaisse sous une forme beaucoup plus forte également en mer de l'Ouest » (mer Jaune), a ajouté Cheong Seong-chang.

Le président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, a suspendu mardi l'intégralité d'un accord militaire de détente conclu en 2018 avec la Corée du Nord, après l'envoi fin mai et début juin par Pyongyang de près d'un millier de ballons lestés de sacs plein de détritus, allant de mégots de cigarettes à des excréments d'animaux. La suspension totale de l'accord de 2018 permet à Séoul de reprendre les exercices de tirs réels et de relancer les campagnes de propagande contre le régime du Nord par haut-parleurs le long de la frontière. Selon Leif-Eric Easley, professeur à l'université Ewha de Séoul, les deux parties font désormais face à une situation risquée. « Séoul ne veut pas de tensions militaires à la frontière intercoréenne et Pyongyang ne veut pas que des informations extérieures menacent la légitimité du régime des Kim, note-t-il. « La Corée du Nord a peut-être déjà fait un mauvais calcul, car la démocratie sud-coréenne ne peut pas simplement bloquer les lancements de ballons des ONG comme le ferait une autocratie »

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 10/06/2024 à 21:55
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Étonnant, il me semblait pourtant que Trump avait réglé définitivement le problème en 2020 ?

à écrit le 10/06/2024 à 15:41
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Bref, la Corée du Sud ' c'est l'extrême droite , c'est l'extrême droite '!!! Rien à voir avec la Corée du Nord qui est bienveillante car pas ultra néo capitaliste medef mondialisé

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