Le prince William, tout le poids de la Couronne sur ses épaules

Après l’annonce du cancer de Charles III, l’hériter du trône semble plongé dans un mauvais épisode de « The Crown ».
Pauline Delassus
Le 5 décembre, à Buckingham Palace, lors de la réception annuelle du corps diplomatique.
Le 5 décembre, à Buckingham Palace, lors de la réception annuelle du corps diplomatique. (Crédits : © JULIEN BURTON/BESTIMAGE)

Ce 7 février, William se tient seul dans un salon d'apparat du château de Windsor quand résonne le God Save The King. À quoi pense l'ombrageux prince de Galles en entendant l'hymne de la royauté britannique ? À la reine Élisabeth, grand-mère tant aimée, disparue il y a plus d'une année ? Au roi Charles III, son père, qui vient d'annoncer son retrait de la vie publique le temps de soigner un cancer ? À sa propre destinée, qui, peut-être, pourrait s'accélérer ? Son visage reste impassible, il sourit, sans flancher, en remettant titres et médailles à des citoyens méritants. Le soir même, smoking noir et nœud papillon, il pose pour les photographes et plaisante aux côtés de l'acteur Tom Cruise, à Londres, lors d'un gala de charité au profit de la London Air Ambulance, cause chère au cœur du prince de 41 ans qui fut pilote d'hélicoptères de secours.

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« Never complain, never explain », la devise de la famille royale prend ces jours-ci tout son sens. Depuis le début de l'année, l'héritier du trône semble plongé dans un (mauvais) épisode de The Crown, se retrouvant seul en première ligne pour assurer les fonctions de représentation de la royauté. La Couronne, c'est lui désormais, pour un temps donné en tout cas.

Un « hiver horribilis »

Élisabeth II connut, en 1992, une « annus horribilis ». En cause ? Deux divorces royaux, des révélations croustillantes de l'incontrôlable Diana et un incendie de château. Ses descendants, eux, vivent cette année un « hiver horribilis ». Le 16 janvier, Kate Middleton, l'épouse si populaire du prince, a subi une intervention chirurgicale à l'abdomen, selon les mots du palais de Kensington. Après douze jours d'hospitalisation, lors desquels aucune information n'a fuité, laissant libre cours aux spéculations et délires complotistes, la princesse s'est retirée dans sa demeure de Windsor, en convalescence, et devrait y rester jusqu'à Pâques. Coup dur pour William et leurs trois enfants, George, Charlotte et Louis, mais aussi pour la « firme », l'entreprise familiale royale dont l'efficacité et le rendement reposent principalement sur les apparitions publiques des altesses les plus renommées. Le glamour aristo et le flegme souriant de l'impeccable Kate vont cruellement manquer dans les mois qui viennent...

Deuxième choc, le 6 février : un communiqué officiel de Buckingham Palace annonce que le roi Charles III, 75 ans, souffre d'« une forme de cancer » détectée à la suite d'une opération de la prostate. Lui aussi sera absent de la scène publique dans les prochaines semaines, pour une période indéterminée, seulement neuf mois après son couronnement. Une régence, dont les conditions de mise en place sont strictes, n'est pas envisagée, le souverain, soigné à domicile, étant toujours à même de remplir ses fonctions étatiques. Entre-temps, Sarah Ferguson, la rousse et sympathique duchesse d'York, ex-femme du prince Andrew, restée très proche des Windsor, a révélé avoir développé un cancer de la peau. Enfin, le prince Edward, dernier frère de Charles, a annoncé lui aussi, sans donner de raison, renoncer pour quelques jours à ses devoirs officiels.

Soutenir en tout point le monarque

Reste la reine Camilla, évidemment présente au chevet de son royal époux, appréciée du public et engagée dans de nombreuses activités caritatives, mais freinée par des problèmes de mobilité. Autre personnalité valide, la princesse Anne, infatigable cavalière de 73 ans, qui cumule un nombre record d'engagements publics. Pour combler ce déficit dramatique de représentants monarchiques, le duc et la duchesse de Gloucester, cousins de la reine Élisabeth, qui ont presque 80 printemps, ont repris du service.

Décrit comme un homme complexe, au tempérament volcanique, soucieux d'être un père présent et affectueux, le prince de Galles est attaché aux traditions royales

C'est dire la pression qui pèse sur les épaules du prince de Galles. William, qui aurait hérité de la sensibilité de sa mère Diana, tout en étant préparé depuis l'enfance à régner, est décrit comme un homme complexe, au tempérament volcanique, soucieux d'être au quotidien un père présent et affectueux, priorité absolue à ses yeux. Attaché aux traditions royales, lui qui était plus proche de sa grand-mère que de son père, aimerait cependant les moderniser, dépoussiérer la cour de Buckingham, recruter dans son équipe de com des profils divers, s'entourer de professionnels issus de milieux éloignés de l'aristocratie. Beau programme, qu'il met du temps à mettre en place, tant sa mission première est de soutenir en tout point le monarque.

En ces temps difficiles, c'est de son frère Harry, exilé en Californie avec sa femme Meghan, dont il aurait besoin. Mais le prince est rancunier, et la confiance rompue ; il ne pardonne pas à son cadet d'avoir divulgué dans un documentaire et dans un livre confession les dessous peu flatteurs de leur clan. « Les Anglais attendent davantage de William, surtout en ce moment, indique une observatrice assidue de la monarchie. Il n'en fait pas assez, se concentre sur Kate et les enfants, mais maintenant il va devoir assurer. » Ses sorties publiques se comptent au nombre de quatre par mois en moyenne, toutes pour des engagements d'envergure, quand ses grands-parents, ses oncles, ses tantes et son père en cumulaient parfois quatre par jour. Le futur roi saura-t-il s'adapter comme son irremplaçable grand-mère ? Seule certitude : William répète aujourd'hui le rôle de sa vie.

Pauline Delassus
Commentaires 2
à écrit le 11/02/2024 à 8:26
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Pauvres riches ! On peut pas comprendre nous autres forcément... ^^

le 11/02/2024 à 13:10
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Bien oui, nous autre Gueux sans éducation n'y argent, nous ne pouvons pas comprendre... Reste que la monarchie s'est un problème anglais, et dieux merci , cela est épargné au peuple français...

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