La Chine post-Covid vise « au moins 6% » de croissance en 2021

Par AFP  |   |  527  mots
(Crédits : CARLOS GARCIA RAWLINS)
L'Empire du Milieu veut devenir un "pays socialiste moderne" avec une croissance plus qualitative reposant sur des industries à plus forte valeur ajoutée, a indiqué le Premier ministre.

Le Premier ministre chinois Li Keqianq a donné vendredi les grandes orientations économiques pour son pays, en ouverture de la session plénière annuelle du parlement, soumis au Parti communiste. La seconde économie mondiale vise une croissance "d'au moins 6%" cette année alors qu'elle continue à se remettre du choc épidémique de 2020. Une ambition modeste pour le pays au 1,3 milliard d'habitants. Pour rappel, sortie en forte récession en 2020, la France vise 5% de croissance cette année selon les prévisions de la Banque de France.

Aussi, le Fonds monétaire international (FMI) table pour sa part sur une croissance de 8,1% de la Chine.

L'objectif chinois permettrait au géant asiatique de revenir à son niveau de 2019 quand le pays avait dégagé 6,1% de croissance sur l'année.

Le coronavirus et les mesures de confinement sans précédent ont ensuite plombé l'activité: l'an dernier, Pékin s'était abstenu de fixer un objectif de croissance pour 2020, après un repli historique du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre (-6,8%).

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Rare pays en croissance en 2020

L'amélioration progressive des conditions sanitaires a toutefois permis à la Chine d'enregistrer une croissance positive l'an dernier (+2,3%), contrairement à la plupart des autres pays tombés en récession.

"Le fait que Li Keqiang annonce un objectif de croissance traduit un optimisme prudent" de Pékin quant à la situation actuelle, estime Larry Ong, du cabinet SinoInsider, basé aux Etats-Unis.

Li Keqiang s'est en revanche abstenu de donner un chiffre de croissance pour les cinq prochaines années, alors que les grandes orientations du prochain plan quinquennal doivent être présentées d'ici jeudi à l'Assemblée nationale populaire (ANP, le parlement chinois).

La Chine ambitionne de devenir un "pays socialiste moderne" avec une croissance plus qualitative reposant sur des industries à plus forte valeur ajoutée, a indiqué le Premier ministre.

Pour parvenir à cet objectif, le pays devra "améliorer sa capacité d'innovation dans des domaines clés", a prévenu Li Keqiang. Et le budget alloué à la recherche et développement augmentera de plus de 7% par an ces cinq prochaines années.

Un taux de chômage à 5,5%

Pékin se fixe comme objectif de créer cette année quelque 11 millions d'emplois, un chiffre identique à celui de 2019, avant la pandémie. Un critère qui ne renseigne en rien sur le nombre d'emplois détruits à cause de la crise.

La Chine vise également un taux de chômage à 5,5%, après 5,6% l'an dernier.

Là aussi, ce chiffre dresse un tableau incomplet de la conjoncture. En Chine, le chômage est calculé pour les seuls urbains, c'est-à-dire qu'il ne tient pas compte des près de 300 millions de travailleurs migrants, d'origine rurale, fragilisés par la crise.

Pour soutenir l'an dernier une économie en souffrance en pleine pandémie, la Chine avait creusé son déficit à 3,6% du PIB.

En 2021, ce ratio sera ramené autour de 3,2%, contre 2,8% en 2019.

Quant à l'inflation, l'objectif est fixé "autour de 3%", identique à celui de 2019 et légèrement inférieur aux 3,5% de l'an dernier.

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