Islande : l'éruption volcanique se poursuit mais semble se stabiliser

Une éruption volcanique a démarré au sud de la capitale islandaise Reykjavik ce lundi. Elle se poursuit ce mardi avec une puissance qui paraît décliner. Mais l'institut météorologique islandais rappelle qu'une activité qui diminue « n'est pas une indication de la durée de l'éruption ».
La péninsule de Reykjanes avait été épargnée par les éruptions volcaniques pendant huit siècles jusqu'en mars 2021.
La péninsule de Reykjanes avait été épargnée par les éruptions volcaniques pendant huit siècles jusqu'en mars 2021. (Crédits : STRINGER)

Pour la quatrième fois en presque trois ans, l'Islande connaît une éruption volcanique. Elle a démarré ce lundi 18 décembre à 22h17 (GMT) sur la péninsule de Reykjanes, dans un secteur situé au sud de la capitale Reykjavik, à la suite d'un tremblement de terre survenu vers 21h00, a indiqué l'institut météorologique islandais (IMO).

Dans la nuit, des images des médias locaux, dont les caméras sont installées à proximité du volcan Fagradalsfjall depuis des semaines, ont montré la lave orange incandescente jaillissant vigoureusement d'une fissure. Celle-ci mesure environ quatre kilomètres de long, selon l'institut. Il l'avait auparavant estimée à environ 2,8 km, soit une longueur trois fois plus importante que lors de la dernière éruption, l'été dernier.

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Reste que la puissance de l'éruption « semble plutôt diminuer », a écrit l'IMO sur son site internet. Mais cela ne signifie pas qu'elle va bientôt se terminer.

« Que l'activité diminue déjà n'est pas une indication de la durée de l'éruption, mais plutôt du fait que l'éruption se stabilise », a précisé l'institut, relevant qu'une tendance similaire avait été observée au début des éruptions précédentes.

Une éruption attendue depuis un mois

Cette nouvelle éruption a eu lieu à trois kilomètres du village de Grindavik. « Nos pensées vont (...) à la population locale, nous espérons le meilleur, mais il est clair qu'il s'agit d'une éruption considérable », a écrit sur Facebook la Première ministre islandaise, Katrín Jakobsdóttir.

Pas de risque néanmoins sur le plan humain puisque ce village était déjà évacué... depuis le 11 novembre dernier. L'état d'urgence avait en effet été déclaré à ce moment-là dans la région suite à des centaines de séismes enregistrés. Ils avaient été provoqués par le déplacement du magma sous la croûte terrestre, un signe potentiellement avant-coureur d'une éruption volcanique. Les 4.000 habitants avaient donc été évacués par précaution. « Aucun pays n'est mieux préparé aux catastrophes naturelles que l'Islande », avait alors affirmé quelques jours plus tard la cheffe du gouvernement islandais.

Pas de perturbations dans le ciel

Du côté du secteur aérien, rien à déclarer à l'horizon actuellement. Si le code couleur de l'aviation était passé au rouge, il est rapidement repassé à l'orange en l'absence de nuage de cendres, a indiqué l'IMO.

« Pour le moment, il n'y a aucune perturbation aux arrivées ou aux départs à l'aéroport de Keflavik », a précisé durant la nuit sur son site internet l'opérateur des aéroports islandais ISAVIA, le trafic étant relativement faible à cette heure tardive.

Une grève des contrôleurs aériens, prévue justement ce mardi, devrait cependant avoir quelques incidences pour de nombreux voyageurs.

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Une éruption « pas touristique »

Toutes les routes autour de Grindavík sont fermées et doivent le rester au cours des prochains jours, a annoncé la police sur Facebook, précisant que la population ne court aucun danger en l'état actuel.

Cette nouvelle éruption « n'est pas une éruption touristique et vous devez l'observer de très loin », a toutefois prévenu le chef de la protection civile et de la gestion des urgences en Islande, Vídir Reynisson, à la télévision publique locale RUV.

Une précision de mise car les précédentes éruptions sont devenues des attractions touristiques majeures, attirant près de 680.000 visiteurs, selon l'Office du tourisme islandais.

L'activité volcanique reprend après 800 ans de sommeil

Jusqu'en mars 2021, cela faisait huit siècles que la péninsule de Reykjanes avait été épargnée par les éruptions volcaniques. Depuis, il y en a eu deux autres, en août 2022 et juillet 2023. Signe, pour les volcanologues, d'une reprise de l'activité volcanique dans la région. Le nouveau cycle dans cette péninsule pourrait durer des dizaines d'années selon eux.

Plus globalement, l'Islande est reconnue en Europe comme la région la plus volcanique. Le pays compte 33 systèmes volcaniques considérés comme actifs. Les géologues estiment qu'un tiers de la lave émise sur Terre depuis le Moyen-Age y a été produite.

Une des éruptions les plus célèbres est celle du volcan au nom presque imprononçable, Eyjafjallajökull, dans le Sud de l'île, en 2010. Elle avait été à l'origine de la plus forte perturbation du trafic aérien en temps de paix, un titre depuis effacé des tablettes par la pandémie de Covid-19. D'autres volcans, comme Askja dans les hauts plateaux inhabités du centre de l'Islande, ont récemment montré des signes d'activité. Et un des volcans les plus redoutables du pays, Katla, près de la côte Sud est en sommeil depuis 1918. Une pause inhabituellement longue suggérant un prochain réveil.

(Avec AFP)

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