Guerre en Ukraine : Zelensky en visite à Bruxelles pour signer un accord de sécurité avec l'UE

Le président ukrainien profite d'une visite à Bruxelles ce jeudi pour signer un accord de sécurité avec l'Union européenne. Volodymyr Zelensky a estimé que ce texte constituait une étape vers « la paix et la prospérité » sur le continent, deux jours après l'ouverture des négociations pour que l'Ukraine devienne membre du bloc des vingt-sept.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déjà signé 17 accords de sécurité bilatéraux, notamment avec les États-Unis, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et le Japon.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déjà signé 17 accords de sécurité bilatéraux, notamment avec les États-Unis, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et le Japon. (Crédits : Brendan Smialowski)

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est ce jeudi à Bruxelles, en Belgique, pour assister à une réunion du Conseil européen. Un déplacement dont il va profiter pour « [rencontrer] les dirigeants de l'UE et de ses États membres et [mener] des entretiens bilatéraux », a-t-il indiqué dans un post sur le réseau social X.

« Nous signerons trois accords de sécurité, dont un avec l'UE dans son ensemble. Pour la première fois, cet accord consacrera l'engagement des 27 États membres à apporter un soutien considérable à l'Ukraine, indépendamment de tout changement institutionnel interne », a-t-il ajouté.

Des propos confirmés par le président du Conseil européen, Charles Michel. « Nous avons l'occasion de signer un accord de sécurité bilatéral supplémentaire avec l'Ukraine. C'est très important pour que nous puissions faire passer le message que nous avons l'intention de soutenir l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra », a-t-il indiqué.

L'Ukraine a déjà signé 17 accords de sécurité bilatéraux similaires, notamment avec les États-Unis, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et le Japon. Il s'y engagent à lui apporter une aide militaire, financière, humanitaire et politique, alors que l'armée ukrainienne, en manque de ressources, est en difficulté face aux troupes russes sur le front de l'Est. « Chaque étape franchie nous rapproche de notre objectif historique de paix et de prospérité dans notre maison européenne commune », s'est félicité le président ukrainien.

Zelensky toujours avec son bâton de pèlerin

Ce voyage du dirigeant ukrainien en Belgique survient quelques jours après l'ouverture de négociations formelles pour l'adhésion de son pays à l'Union européenne, plus de deux ans après le début de l'invasion russe.

« Merci à tous les dirigeants de l'UE pour ce résultat historique. Nous l'attendions depuis longtemps. C'est très important pour nous tous », a déclaré Volodymyr Zelensky, à son arrivée à Bruxelles.

Il a ajouté que « bien sûr » des discussions auront lieu « aujourd'hui (jeudi) avec les dirigeants (au sujet) des prochaines étapes » pour arriver à cette adhésion. Le chemin sera d'ailleurs encore long. L'ouverture de négociations n'est qu'une étape d'un processus ardu. « L'Ukraine sera un membre de l'Union européenne, et nous serons capables de tout achever avant 2030 », a ainsi promis mardi la vice-Première ministre ukrainienne, Ebba Busch.

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Volodymyr Zelensky compte en outre profiter de sa rencontre avec les dirigeants des pays de l'UE pour insister, comme il le fait régulièrement, sur le besoin de « défenses aériennes » de son pays face aux bombardements de la Russie. « Nous en avons besoin de toute urgence sur le champ de bataille », a-t-il encore appuyé devant la presse ce jeudi. Il réclame depuis des mois notamment plus de livraisons de moyens de défense antiaérienne Patriot, car pour lui, « la défense antiaérienne est la réponse » à « la terreur des missiles et des bombes qui aide les troupes russes à avancer sur le terrain » de l'Ukraine.

Confiance sur la pérennité de l'aide française

Volodymyr Zelensky a par ailleurs indiqué ce jeudi compter sur le maintien du soutien de la France après les élections législatives anticipées, qui pourraient entraîner un changement des forces à la tête du pays. D'après les différents sondages, le Rassemblement national (RN), régulièrement épinglé pour sa proximité avec le régime de Vladimir Poutine, sortirait en tête du scrutin, dont le premier tour aura lieu ce dimanche 30 juin.

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Le président ukrainien s'est toutefois dit convaincu que le nouveau gouvernement maintiendrait son soutien à l'Ukraine face à la Russie, dans un commentaire exclusif auprès de l'AFP. Saluant la France pour sa « solidarité inébranlable » depuis le début de l'invasion russe, Volodymyr Zelensky s'est dit aussi confiant sur le fait que ce nouvel exécutif conserverait son indépendance à l'égard de Moscou et demeurerait fidèle aux valeurs européennes.

Une chose est en tout cas sûre : la position au sujet de l'Ukraine du président du RN, Jordan Bardella, diffère de celle mise jusqu'à présent en place par Emmanuel Macron. Alors que l'actuel chef de l'État a ouvert en février le débat sur l'envoi en Ukraine de soldats occidentaux, Jordan Bardella y est opposé. Il n'est pas non plus favorable à la livraison de « missiles de longue portée » permettant à l'armée ukrainienne de frapper le territoire russe.

Sur ce point, Emmanuel Macron est au contraire d'accord pour que l'Ukraine puisse utiliser des armes occidentales afin de « neutraliser » les sites militaires servant à l'attaquer et aujourd'hui largement à l'abri car se trouvant sur le sol russe. Jordan Bardella a néanmoins affirmé lundi qu'il serait « extrêmement vigilant » face aux « tentatives d'ingérence de la Russie » s'il devient Premier ministre.

« Je considère la Russie comme une menace multidimensionnelle à la fois pour la France et pour l'Europe », a assuré le président du parti d'extrême droite.

La France n'est d'ailleurs pas le seul allié de Kiev dont le soutien pourrait être remis en question ces prochains mois. Une situation qui s'avérerait dangereuse pour l'Ukraine, extrêmement dépendante de l'aide occidentale et épuisée par deux ans de guerre avec son puissant voisin.

Une éventuelle victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle de novembre aux États-Unis fait en effet craindre une réduction, voire une interruption, de la cruciale aide militaire américaine à l'Ukraine. Face à ce risque, l'Otan a décidé à la mi-juin de prendre la main sur la coordination et la fourniture de l'assistance militaire occidentale aux Ukrainiens, une tâche jusqu'à présent assurée par Washington, pour l'ancrer dans la durée.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 28/06/2024 à 12:17
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Que 2 commentaires prorusses. C'est bizarre. Les finances de fermes à trolls sont-elle en diffculté?

à écrit le 27/06/2024 à 23:08
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Pourquoi continuer à l'appeler "président" ukrainien, alors que son mandat a échu le 20 mai 2024 ? Zelensky est un ex président, aujourd'hui illégitime.

à écrit le 27/06/2024 à 18:42
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"Guerre en Ukraine : Zelensky en visite à Bruxelles pour signer un accord de sécurité avec l'UE" "Zelensky toujours avec son bâton de pèlerin" Zelensky est-il réellement ukrainien ou roumain? On peut en douter au regard de son entreprise de...

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