Face aux gangs, la force internationale se déploie en Haïti, les Etats-Unis offrent leur aide financière

Alors que la force internationale menée par l'armée kenyane entame ses premières patrouilles dans la capitale haïtienne, les Etats-Unis ont annoncé une nouvelle aide humanitaire.
Les violences dans la capitale Port-au-Prince affectent la sécurité alimentaire et l'accès à l'aide humanitaire des Haïtiens.
Les violences dans la capitale Port-au-Prince affectent la sécurité alimentaire et l'accès à l'aide humanitaire des Haïtiens. (Crédits : Reuters)

En proie à une meurtrière guerre de gangs, Haïti, pays le plus pauvre du monde, recevra une nouvelle aide humanitaire de la part des Etats-Unis, a annoncé l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, à l'occasion d'une visite de la capitale Port-au-Prince. Cette dernière a également annoncé la livraison de véhicules blindés pour la mission multinationale chargée d'aider la police dépassée par la violence des gangs.

60 millions de dollars

Le montant de l'aide humanitaire se chiffre à 60 millions de dollars et celle-ci sera notamment destinée à l'aide alimentaire, alors que plus de 4 millions d'habitants souffrent d'une grave insécurité alimentaire. Concernant les véhicules blindés - alloués à la mission internationale multinationale d'appui à la sécurité (MMAS) -, il s'agira d'un « nombre important » de nouveaux véhicules qui s'ajouteront aux 16 véhicules déjà fournis depuis le début de l'année. Un acheminement qui pourrait être suivi d'autres livraisons similaires.

Le média haïtien Loopnews rapportait que, le samedi 6 juillet 2024, 4 véhicules blindés de type MRAP sont arrivés à l'aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince, ils seraient destinés à la MMAS.

Premières patrouilles

Cette mission, dont le déploiement de 200 soldats kenyans constitue le cœur du dispositif tactique, a réellement pris forme au cours des dernières semaines par le début des patrouilles au sein de la capitale. Plusieurs autres pays doivent également contribuer à cette mission autorisée par le Conseil de sécurité de l'ONU, qui devrait compter en tout 2.500 hommes.

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La situation - déjà compliquée en raison de la pauvreté, des gangs et d'un contexte politique instable -, s'est fortement détériorée fin février lorsque des gangs ont lancé des attaques coordonnées à Port-au-Prince, poussant au départ le Premier ministre contesté Ariel Henry. Les violences dans la capitale ont alors accéléré les risques pour la sécurité alimentaire et le manque d'accès à l'aide humanitaire, une grande partie de la ville étant aux mains de gangs accusés de meurtres, de viols, de pillages et d'enlèvements.

Organisation d'élections

A la suite du départ du Premier ministre, des autorités de transition ont été mises en place, avec pour lourde mission de rétablir la sécurité et d'organiser des élections. Linda Thomas-Greenfield a rencontré lundi ces autorités de transition, dont le nouveau Premier ministre, Garry Conille.

La représentante américaine a notamment appelé le gouvernement à nommer « rapidement » un conseil électoral « crédible » pour préparer des élections dans ce pays où aucun scrutin n'a eu lieu depuis 2016.

« Les Haïtiens méritent des élections libres et justes, et un gouvernement qui soit responsable devant le peuple », a déclaré l'ambassadrice devant la presse.

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