Le déficit américain des échanges de biens et services avec le reste du monde a de nouveau augmenté en mai. Il a ainsi atteint 75,1 milliards de dollars, en hausse de +0,8% par rapport au mois précédent, selon les données publiées ce mercredi par le département du Commerce américain.
Cette augmentation est néanmoins moins marquée qu'attendu par les marchés, qui tablaient plutôt sur un déficit à 77 milliards de dollars, selon le consensus publié par briefing.com. Sur un an, le déficit commercial a progressé de 14,4 milliards de dollars, soit + 4,23%.
« Le déficit commercial s'est moins détérioré qu'attendu mais il s'agit du plus important observé depuis fin 2022 », a souligné dans une note la cheffe économiste de HFE, Rubeela Farooqi.
Il faut dire qu'en 2023, le déficit commercial des États-Unis était tombé à son plus bas depuis l'année 2020, lorsque le commerce international avait subi un coup d'arrêt à cause du Covid-19. Les exportations avaient atteint l'an dernier un niveau record, et le Mexique est devenu le premier partenaire commercial des États-Unis, devant la Chine qui s'affichait à cette place depuis plus de 20 ans.
La Chine, premier partenaire
Sur ce mois de mai néanmoins, c'est bien avec la Chine que les États-Unis enregistrent un déficit le plus important, à 23,9 milliards de dollars, uniquement pour les biens. L'union européenne reste en deuxième position, avec un déficit commercial bilatéral de 19,3 milliards, qui demeure principalement réparti sur les mêmes quatre pays : l'Allemagne, l'Irlande, l'Italie et la France. Enfin, le Mexique et le Vietnam demeurent parmi les plus importants déficits commerciaux dans les échanges bilatéraux américains, respectivement à 14,1 milliards et 10,1 milliards de dollars.
Concernant les biens uniquement, les importations de produits pharmaceutiques ont particulièrement ralenti ainsi que, dans une moindre mesure, les pièces et véhicules automobiles. À l'inverse, le pétrole et le carburant nucléaire sont en hausse, de même que les biens ménagers. Côté services, le transport et le tourisme restent sur une tendance positive.
Du côté des exportations, la baisse concerne en premier lieu les matières premières, dont le pétrole, et le secteur automobile. Du côté des services, le tourisme continue de progresser.
Des partenaires fiables
Les États-Unis n'ont en outre relevé aucune manipulation de devise en 2023 chez leurs principaux partenaires commerciaux, selon un rapport semi-annuel publié la semaine dernière par le département du Trésor. « Aucun des principaux partenaires commerciaux des États-Unis n'a manipulé le taux de change entre sa monnaie et le dollar américain dans le but d'empêcher des ajustements efficaces de la balance des paiements ou d'obtenir un avantage compétitif déloyal dans le commerce international », a-t-il précisé dans un communiqué.
Le Japon a néanmoins été ajouté à la liste des pays sous surveillance. Celle-ci compte également le Vietnam, l'Allemagne, la Malaisie, Singapour, Taiwan et la Chine. Cette dernière a d'ailleurs de nouveau été appelée, comme il le fait à chaque publication de rapport, à accroître sa transparence. Son « incapacité (...) à publier ses interventions en matière de change et le manque plus large de transparence autour des principales caractéristiques de son mécanisme de taux de change font de la Chine une exception parmi les grandes économies et justifie une surveillance étroite de la part du Trésor », détaille le Trésor.
Pour caractériser la manipulation, le Trésor regarde les pays dont la balance commerciale est largement excédentaire et qui interviennent sur le marché des changes pour empêcher leurs monnaies de s'apprécier, ce qui rendrait leurs exportations moins compétitives. La taille de l'excédent de leur compte courant est également observée.
(Avec AFP)