Crise Israël-Iran : tensions apaisées après une attaque de représailles, les États-Unis renforcent leur soutien à Israël

Par latribune.fr  |   |  786  mots
(Crédits : Reuters)
Les tensions entre l'Iran et Israël semblent s'apaiser après une attaque de représailles attribuée à Israël, dont Téhéran a minimisé l'impact. Les États-Unis ont renforcé leur soutien à Israël en approuvant une aide militaire de plusieurs milliards de dollars. La région reste toutefois sous haute tension, en particulier à Gaza où les affrontements se poursuivent.

Israël et l'Iran se sont éloignés d'une escalade samedi, après une attaque de représailles attribuée à Israël, dont Téhéran a minimisé la portée. Cette semaine a été marquée par des tensions au plus haut au Moyen-Orient depuis le début de la guerre à Gaza.

La Russie trouble le jeu

Israël, engagé dans un bras de fer avec l'Iran et en pleine offensive contre le Hamas à Gaza, a reçu un nouveau soutien des États-Unis. La Chambre des représentants a approuvé une aide militaire de plusieurs milliards de dollars pour Israël. La présidence palestinienne a dénoncé une agression, tandis que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué une « défense de la civilisation occidentale ».

Le président américain Joe Biden a qualifié cette aide « d'aide cruciale, au rendez-vous de l'Histoire ». Cependant, la Russie estime que cette aide attribuée à Israël, comme à l'Ukraine et à Taïwan, « va exacerber les crises mondiales ».

Israël poursuit ses frappes sur Gaza

L'armée israélienne a mené des dizaines de frappes sur la bande de Gaza assiégée, dont une a tué neuf membres d'une même famille, dont des enfants, à Rafah, dans le sud du territoire.

Les tensions au Moyen-Orient ont brusquement augmenté le 13 avril, lorsque l'Iran a mené une attaque sans précédent contre Israël avec 350 drones et missiles. Israël a promis de riposter, tandis que l'Iran a justifié son action en légitime défense après l'attaque meurtrière attribuée à Israël qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril.

Vendredi, des médias d'État iraniens ont annoncé que des détonations avaient été entendues près d'une base militaire du centre de l'Iran. Selon des médias américains, il s'agissait d'une opération israélienne en riposte à l'attaque iranienne. Un haut responsable auprès du Congrès américain a confirmé une attaque israélienne en Iran.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a relativisé samedi l'attaque menée dans la région d'Ispahan, la qualifiant d'insignifiante. Selon le Washington Post, l'attaque visait à montrer à l'Iran qu'Israël avait la capacité de frapper à l'intérieur de son territoire.

Le G7 réclame une « désescalade »

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a souligné après cette attaque que l'objectif de son pays et des autres membres du G7 était « la désescalade ». Cependant, l'expert politique iranien Hamid Gholamzadeh a prévenu que « la région est en feu et une guerre totale peut être déclenchée à tout moment ».

La guerre à Gaza se poursuit, où l'ONU redoute une famine généralisée. L'armée israélienne a frappé samedi plusieurs endroits à Rafah, où sont massés environ un million et demi de Palestiniens. Cette ville vit sous la menace d'une offensive terrestre qu'Israël a promis de lancer afin de vaincre le Hamas.

Samedi, l'armée a indiqué avoir frappé des « cibles terroristes », dont « une base de lancement à Beit Hanoun », dans le nord de Gaza, après l'interception d'un missile qui a visé la ville de Sderot, dans le sud d'Israël.

La guerre a aussi provoqué une flambée des violences en Cisjordanie occupée, où 14 personnes ont été tuées dans un raid israélien dans le camp de Nour-Shams, près de la ville de Tulkarem.

Dans ce contexte régional très tendu, une explosion nocturne sur une base militaire en Irak a fait un mort et huit blessés. Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient a rapidement annoncé que les États-Unis n'avaient "pas mené de frappes aériennes en Irak."

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a reçu samedi le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh. Il a appelé les Palestiniens à l'unité afin « d'apporter la réponse la plus forte à Israël ». Cette visite intervient au moment où le Qatar, qui piétine dans la négociation d'une trêve, dit vouloir réévaluer son rôle de médiateur. La Turquie, qui a des relations avec Israël et le Hamas, pourrait en profiter pour tenter de reprendre la médiation.

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Une « agression contre le peuple palestinien »

La présidence palestinienne a réagi samedi à l'approbation par la Chambre américaine des représentants d'une aide militaire de plusieurs milliards de dollars à Israël, la qualifiant d'« agression contre le peuple palestinien ».

Cet argent risque de « se traduire par des milliers de victimes palestiniennes dans la bande de Gaza » et en Cisjordanie, a déclaré Nabil Abu Rudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas, dénonçant une « escalade dangereuse ».

(avec agences)