Chine et Corée du Sud renouent le dialogue pour « renforcer la confiance mutuelle »

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a appelé à de meilleures relations entre la Chine et la Corée du Sud, à l'issue de discussions à Pékin avec son homologue sud-coréen Cho Tae-yul. Dans le même temps, les tensions dans la région s'accentuent.
Wang Yi, ministre chinois des Affaires étrangères, a espéré que Séoul traiterait « correctement et prudemment » les questions liées à Taïwan et respecterait la politique « d'une seule Chine ».
Wang Yi, ministre chinois des Affaires étrangères, a espéré que Séoul traiterait « correctement et prudemment » les questions liées à Taïwan et respecterait la politique « d'une seule Chine ». (Crédits : BERNADETT SZABO)

Chine et Corée du Sud renouent avec le dialogue. Le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Cho Tae-yul, est à Pékin, lundi et mardi, ce qui n'était pas arrivé depuis six ans pour un diplomate sud-coréen. Son homologue chinois, Wang Yi, a profité de sa visite pour appeler les deux parties à « se comprendre et se respecter, à renforcer la communication et les échanges, à éliminer les malentendus et à renforcer la confiance mutuelle ».

De son côté, Cho Tae-yul a quant à lui déclaré à Pékin que de meilleures relations étaient dans « l'intérêt commun » des deux pays et que Séoul souhaitait également renforcer la confiance mutuelle, selon l'agence officielle Chine nouvelle.

Mais la question de Taïwan ne pourra pas passer inaperçue alors que les incidents se multiplient entre l'île et Pékin. La Chine considère Taïwan comme une partie de son territoire à reprendre un jour, par la force si nécessaire. Dans ce contexte, Wang Yi a encore espéré que Séoul traiterait « correctement et prudemment » les questions liées à Taïwan et respecterait la politique « d'une seule Chine ».

Car en avril, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol avait déclaré que les tensions à propos de Taïwan étaient dues à des « tentatives visant à modifier le statu quo par la force ». Après quoi Pékin a officiellement protesté, ce que Séoul a considéré comme un « manque grave de courtoisie diplomatique ».

De fortes tensions

Par ailleurs, les tensions s'accentuent dans la région : alors que la Corée du Nord, alliée de Pékin, multiplie les menaces nucléaires, la Corée du Sud s'est encore rapprochée de son vieil allié américain. Son service de renseignement, le NIS, a par ailleurs accusé début mai Pyongyang d'ourdir des attaques « terroristes » contre des ambassades et des expatriés sud-coréens, ce qui a amené Séoul à relever son niveau d'alerte pour ses représentations diplomatiques dans cinq pays.

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La visite du ministre sud-coréen intervient, qui plus est, avant un sommet tripartite avec le Japon, prévu fin mai, pour tenter d'apaiser les inquiétudes de Pékin quant à l'approfondissement des liens de sécurité entre Washington, Tokyo et Séoul. Le dernier sommet de ce type a eu lieu en 2019. Pour le préparer, les ministres des Affaires étrangères de la Chine, du Japon et de la Corée du Sud se sont rencontrés en novembre 2023 dans la ville portuaire sud-coréenne de Busan. Pékin s'était alors inquiété du fait que Washington renforce ses partenariats avec le Japon et la Corée du Sud.

Un incident diplomatique entre le Japon et la Corée du Sud

Ce sommet pourrait aussi être perturbé par une protestation officielle du Japon survenue après qu'un leader de l'opposition en Corée du Sud s'est rendu sur des îlots au cœur d'un contentieux territorial entre les deux pays. « Il est totalement inacceptable et extrêmement regrettable que le leader d'un parti d'opposition sud-coréen ait débarqué à Takeshima, en dépit des demandes répétées du Japon de s'abstenir », a critiqué mardi le porte-parole de l'exécutif nippon Yoshimasa Hayashi.

Après la fin de la colonisation japonaise de la péninsule de Corée (1910-1945), Séoul a pris le contrôle de facto de ces îlots situés en mer du Japon, mais Tokyo considère qu'il s'agit là d'une occupation illégale. Au-delà du côté très politique de ce contentieux, ces îles sont aussi un enjeu économique pour la pêche et la prospection sous-marine. « La revendication de souveraineté du Japon sur Dokdo revient à affirmer que ses horribles crimes de guerre (en Corée, NDLR) étaient justifiés », a déclaré lundi sur X Cho Kuk, chef du tout récent parti d'opposition Reconstruire la Corée, qui a gagné 12 sièges au Parlement lors des dernières élections législatives dans le pays en avril.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 30/05/2024 à 14:05
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J'ai lu «Un siècle chinois» de Jean Tuan (C.L.C. Éditions). C'est un récit passionnant illustré de photos remarquables. Il fait découvrir l'évolution de la Chine à travers le parcours du père de l'auteur. Chinois arrivé en France en 1929, il exercera...

à écrit le 14/05/2024 à 10:12
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Ne manquez pas de lire "Terres rares" de Jean Tuan chez C.L.C. Éditions. Un récit épicurien et érudit qui dévoile les menaces que la Chine fait peser sur le monde. Écrit par un observateur attentif et sans parti-pris de la Chine. Lecture édifiante ...

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