Bruno Le Maire « déterminé à avancer » sur une taxation mondiale des plus riches

Par latribune.fr  |   |  544  mots
Bruno Le Maire a relativisé la portée de l'opposition américaine sur une taxation mondiale des plus riches. (Crédits : Sarah Meyssonnier)
Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire s'est dit vendredi « déterminé à avancer » sur une taxation mondiale des plus riches, en dépit de l'opposition affichée la veille par son homologue américaine à des négociations internationales sur ce thème.

Bruno Le Maire persiste et signe. Le ministre de l'Économie, en réponse à une question de l'AFP en marge du G7 Finances à Stresa dans le nord de l'Italie, s'est dit vendredi « déterminé à avancer » sur une taxation mondiale des plus riches.

La veille, à peine arrivée à Stresa, la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen s'était prononcée contre « une négociation fiscale internationale » sur ce projet défendu par le Brésil à l'occasion de sa présidence du G20 et soutenu par la France.

« Je ne suis pas favorable à des négociations internationales qui impliqueraient que tous les pays acceptent de le faire et de redistribuer les recettes entre les pays, éventuellement sur la base du climat et des dommages subis du fait du climat », a déclaré Janet Yellen. « Il est clair que le président Biden et moi-même sommes attachés à la progressivité de l'impôt. Nous estimons que la charge fiscale pesant sur les hauts revenus et les entreprises est trop faible », a-t-elle fait valoir devant la presse.

L'administration Biden a ainsi proposé pour le budget 2025 un impôt minimum de 25% pour les « 0,01% les plus riches, ceux dont la fortune est supérieure à 100 millions de dollars ».

Le Maire relativise la portée de l'opposition américaine

Bruno Le Maire a tenu à relativiser la portée de l'opposition américaine : « C'était la même chose que disaient les Etats-Unis quand il s'agissait de taxer les géants du numérique (...) Au bout du compte, nous avons réussi à trouver un accord », a-t-il argué. « Nous avons eu la même question sur la taxation minimale (...) il y a eu des désaccords. Nous avons surmonté ces désaccords. Nous avons désormais une taxation du digital, une taxation minimum pour l'impôt sur les sociétés qui est en place », a-t-il poursuivi. « Je souhaite que ce soit la même chose parce que c'est la pièce manquante du puzzle », a-t-il ajouté.

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 « Mon ambition a toujours été une réforme globale du système fiscal international: le digital, qui échappe à la taxation, l'impôt minimal sur les sociétés pour éviter l'évasion fiscale et la taxation des plus riches », a-t-il conclu.

Un impôt qui pourrait rapporter 250 milliards de dollars

Le gouvernement brésilien s'est inspiré des travaux menés par l'économiste français Gabriel Zucman sur la taxation des plus riches. Selon ce dernier, si les 3.000 milliardaires de la planète payaient au moins l'équivalent de 2% de leur fortune en impôts sur le revenu, cet impôt mondial pourrait rapporter 250 milliards de dollars supplémentaires.

Emmanuel Macron a aussi jugé jeudi qu'un impôt mondial sur les riches est « bien plus pertinent qu'un impôt français ou européen ». « C'est une bonne question à l'échelle de la planète de dire que nous avons besoin de plus d'équité », a affirmé le président français sur la chaîne américaine CNBC, jugeant « qu'une taxe sur la richesse (était) un bon débat mondial ». Au sein du G20, Paris et Brasilia ont reçu le soutien officiel fin avril de l'Allemagne, l'Espagne et l'Afrique du Sud.

 (Avec AFP)