Aramco : les nouvelles actions achetées en majorité par des investisseurs étrangers

Le géant pétrolier Saudi Aramco a indiqué dimanche que la majorité des actions de sa deuxième offre publique a été vendue à des investisseurs internationaux. Cette levée de fonds devrait rapporter 11,2 milliards de dollars au royaume et financer des réformes économiques ambitieuses.
à des investisseurs de l'extérieur du Royaume », affirme la société dans un communiqué avant le début des échanges à la bourse saoudienne ce dimanche.
à des investisseurs de l'extérieur du Royaume », affirme la société dans un communiqué avant le début des échanges à la bourse saoudienne ce dimanche. (Crédits : Reuters)

Voilà de quoi remplir les caisses de l'Arabie saoudite. Les 1,545 milliard de nouvelles actions de Saudi Aramco ont trouvé preneur et ont été en majorité achetées par des investisseurs étrangers.

« La majorité des actions constituant la tranche institutionnelle de l'Offre a été attribuée à des investisseurs de l'extérieur du Royaume », affirme la société dans un communiqué avant le début des échanges à la bourse saoudienne ce dimanche. La cotation de cette nouvelle tranche d'actions devant commencer dans la journée.

Des sources proches du dossier ont confié à l'AFP qu'environ 58% des actions avaient été attribuées à des investisseurs internationaux, contre environ 23% lors de l'introduction en Bourse de 1,5% d'Aramco en 2019, levant 25,6 milliards de dollars dans la plus grande introduction boursière de l'histoire. Les sources, s'exprimant sous couvert d'anonymat, ont précisé qu'environ 70% des commandes hors marché local provenaient de l'Union européenne et des Etats-Unis, tandis que les autres provenaient du Japon, de Hong Kong et de l'Australie.

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11,2 milliards de dollars levés

Pour rappel, la monarchie du Golfe, qui détient 82% (et 16 autres pour-cent via le fonds souverain saoudien) avait introduit 1,5% d'Aramco à la bourse saoudienne en décembre 2019, levant 25,6 milliards de dollars dans la plus grande introduction boursière de l'histoire.

Or le joyau de l'économie saoudienne avait annoncé une deuxième vente d'actions la semaine dernière, correspondant à 0,64% du total des actions en grande partie détenues par l'Etat saoudien. A l'annonce de cette mise en vente, Aramco estimait leur prix entre 26,70 et 29 rials saoudiens. L'entreprise a donc choisi la fourchette basse, mais cela lui permettra tout de même de lever 11,2 milliards de dollars.

Environ 10% des actions ont été proposées aux particuliers, le reste allant aux investisseurs institutionnels.

« L'offre aux particuliers a été entièrement souscrite et a reçu un total de 1.331.915 souscripteurs », indique le communiqué. La cotation de cette nouvelle tranche d'actions devrait débuter dimanche. Le communiqué publié vendredi ne précise pas la part de la demande provenant des investisseurs étrangers.

Le titre Aramco avait clôturé la séance de jeudi - dernier jour de la semaine dans le royaume - à 28,30 rials (7,50 dollars), valorisant la compagnie à environ 1.830 milliards de dollars, contre 1.760 au prix de la nouvelle offre.

Une stratégie pétrolière

Cette nouvelle opération reflète la stratégie du prince héritier, Mohammed ben Salmane, le dirigeant de facto du royaume qui veut tirer profit des immenses richesses pétrolières du pays pour financer son ambitieux programme de réformes, Vision 2030. L'Arabie saoudite peine en effet à attirer les investissements nécessaires pour réduire la dépendance de son économie aux hydrocarbures.

Les fonds de la vente d'actions devraient donc contribuer à financer Vision 2030, le vaste programme de réformes économiques et sociales du prince héritier Mohammed ben Salmane, visant à diversifier l'économie saoudienne et à la préparer à l'ère post-pétrole. Parmi les projets du prince Mohammed, qui veut transformer le royaume conservateur en un centre d'affaires et de tourisme: Neom, une mégapole futuriste de 500 milliards de dollars en cours de construction dans le désert.

Cette opération « constituera un soutien matériel pour les finances publiques », expliquait à l'AFP fin mai, Justin Alexander, directeur du cabinet de conseil Khalij Economics. « Toutefois, il ne s'agit que d'une petite partie des dépenses requises pour les projets au cours des prochaines années (...) de sorte qu'il pourrait y avoir d'autres ventes d'actions », avait-il nuancé.

Recul des bénéfices

Premier exportateur mondial de brut, l'Arabie saoudite produit actuellement environ 9 millions de barils par jour (bpj), bien en dessous de sa capacité de 12 millions de bpj, en raison des coupes de production décidées pour soutenir les cours. Cette politique a pesé sur les bénéfices d'Aramco, qui ont baissé de 14,5% au premier trimestre sur un an, à 27 milliards de dollars.

De même, le PIB de l'Arabie saoudite a baissé de 1,8% sur un an au premier trimestre 2024 par rapport à 2023, selon l'Autorité générale des statistiques, en raison principalement du recul des activités pétrolières.

Le FMI a estimé en avril que, compte tenu des niveaux de production actuels, le seuil de rentabilité budgétaire de l'Arabie saoudite serait de 96,2 dollars le baril en 2024 - au-dessus des niveaux actuels de quelque 80 dollars. En conséquence, le ministère saoudien des Finances prévoit des déficits budgétaires jusqu'en 2026, en raison des dépenses élevées liées aux réformes.

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