Système U prend le gouvernement de vitesse et lance son propre « panier anti-inflation »

Le distributeur met en place à partir de ce 1er février un panier de « 150 produits à prix coûtant » dans ses magasins Hyper U et Système. Et ce « pour une durée indéterminée ». Une opération commerciale qui intervient alors que le gouvernement discute avec le secteur d'un « panier anti-inflation » de 50 produits qui pourrait servir de base de comparaison entre enseignes aux consommateurs. L'Exécutif espère le lancer début mars.
L'inflation des produits alimentaires a atteint +13,2% sur un an en janvier.
L'inflation des produits alimentaires a atteint +13,2% sur un an en janvier. (Crédits : Reuters)

Alors que le gouvernement parle depuis plusieurs semaines de mettre en place un « panier anti-inflation », Système U a décidé de prendre les devants en lançant dès ce 1er février « 150 produits à prix coûtant pour une durée indéterminée ». Ils seront vendus sans plus de marge que celle prévue par la loi, dans les magasins Hyper U et Système U. Dans le lot se trouve de « la farine, des pâtes, de la mayonnaise, de l'huile, du café, du miel, du thon, ou encore des yaourts, lait, pain de mie ou burgers », énumère le président, Dominique Schelcher. L'ensemble de ces produits sont de marque distributeur, c'est-à-dire des produits dont l'enseigne est propriétaire de la marque.

Pour justifier ce départ en solo, le dirigeant explique que, depuis le début de l'année civile, « on sent que ça se tend en termes de pouvoir d'achat, avec un coup d'accélérateur sur les dépenses contraintes, prix de l'énergie ou des assurances, carburants », détaille-t-il.

Ce n'est pas la première opération commerciale mise en place par un acteur de la distribution. Depuis que l'inflation a fait son retour en tête des préoccupations des Français, le secteur multiplie les opérations, prix bloqués, bouclier anti-inflation, dont le but est d'attirer ou de fidéliser des clients, face à une inflation alimentaire de 13,2% sur un an en janvier.

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Le gouvernement planche sur un « panier anti-inflation »

Une initiative saluée par l'exécutif. Elle « va dans le sens du projet gouvernemental d'un panier de produits essentiels du quotidien vendus au meilleur rapport qualité prix », a réagi dans un message à l'AFP Olivia Grégoire. Le gouvernement planche en effet actuellement sur un « panier anti-inflation » qui pourrait servir de base de comparaison entre enseignes. Le projet s'oriente vers une liste d'une cinquantaine de produits répondant aux besoins d'une famille moyenne française avec enfants, « et qui seraient à prix bas et non pas à prix coûtant », a précisé Olivia Grégoire lundi sur Europe 1. Il y aura, a priori, des produits alimentaires et non-alimentaires, du frais, des produits congelés, de l'épicerie, mais également des produits de propreté ou d'hygiène. Des produits bio devraient faire partie du panier.

Côté calendrier, la ministre a indiqué qu'elle proposait aux distributeurs « une action collective, ensemble, à partir du mois de mars » et pour trois mois. Libre aux enseignes d'accepter ou non. Elle entend néanmoins « poursuivre les discussions avec les autres enseignes pour que ce dispositif puisse très vite donner sa pleine mesure ».

Le quatrième distributeur en France derrière E.Leclerc, Carrefour et Intermarché « ne sort pas des discussions avec le gouvernement », a également assuré Dominique Schelcher. « On continue à s'y inscrire, par contre on pense qu'il y a urgence pour le pouvoir d'achat et que le 1er mars (ndlr : date à laquelle le gouvernement espère faire aboutir son « panier anti-inflation) est encore loin », a-t-il expliqué dans un entretien à l'AFP. Dès que le gouvernement aura mis en place cette mesure, « on extraira 50 produits des 150 » pour composer le panier anti-inflation devant servir à comparer les enseignes, a assuré Dominique Schelcher.

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Un seul panier mais beaucoup de difficultés

Olivia Grégoire ne l'a pas caché en début de semaine : « entre l'idée et l'action, c'est toujours compliqué ». Écueil principal à l'aboutissement de ce panier anti-inflation, l'impossibilité pour le gouvernement d'encadrer trop rigoureusement les prix. « Le gouvernement ne peut pas être trop directif et doit laisser de la liberté sinon on enfreint les règles en matière de concurrence », explique ainsi Dominique Schelcher.

Il se révèle ensuite impossible de déterminer précisément la liste des produits qui composeraient ce panier, à nouveau pour des questions de concurrence. Le gouvernement entend plutôt laisser aux enseignes « le choix de chaque produit répondant à une unité de besoin », détaille le cabinet d'Olivia Grégoire à l'AFP.

L'entourage de la ministre espère être fixé cette semaine sur les enseignes qui s'engageront à lancer leur panier anti-inflation dans le cadre fixé par le gouvernement.

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(Avec AFP)

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