Nutrition animale : la startup nantaise Huddle Corp veut multiplier par 30 sa production en quatre ans

Deux projets industriels de l’Ouest figurent parmi les dix startup et PME lauréates du nouvel appel à projets national « première usine ». La jeune pousse Huddle Corp (Loire-Atlantique) spécialisée dans la nutrition animale a reçu un coup de pouce financier de 2,2 millions d'euros dans ce cadre.
Parmi les lauréats de l'appel à projets Première usine, se trouve le projet de la société Huddle Corp (Loire-Atlantique) spécialisée en nutrition animale.
Parmi les lauréats de l'appel à projets "Première usine", se trouve le projet de la société Huddle Corp (Loire-Atlantique) spécialisée en nutrition animale. (Crédits : Huddle Corp)

Depuis 2022, le gouvernement accompagne financièrement les startups et les PME innovantes à vocation industrielle dans le cadre de l'appel à projets « Première Usine ». Objectif : faciliter l'industrialisation de productions innovantes et stratégiques sur le territoire national. Ce dispositif, piloté par la Direction générale des entreprises et opéré par Bpifrance, a déjà soutenu 66 projets à hauteur de 293 millions d'euros de soutiens publics, et 900 millions investis au total dans les équipements productifs.

Le 23 mai dernier, une nouvelle salve de dix lauréats a été dévoilée pour 42 millions d'euros d'aides et 121 millions investis au global. Dont deux dans l'Ouest et seulement en Pays de la Loire. Parmi eux figure Huddle Corp (qui veut dire à la fois mêlée et partenariat) fondée par Abdeslam El Harrak et César Crétel et spécialisée dans la nutrition animale.

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Une technologie novatrice d'encapsulation

Cette deeptech créée à Clermont-Ferrand en 2018 s'est installée à Nantes en 2020, tout d'abord au sein du Technocampus Alimentation avant de déménager deux ans plus tard à Saint-Herblain, à l'est de la cité des Ducs de Bretagne, pour investir un site de 1.500 m2 qui a nécessité 1,4 million d'euros d'investissement. A l'origine de cette création, un constat.

« A l'époque, l'innovation dans la nutrition venait majoritairement de l'arrivée de nouveaux ingrédients et ne portait pas sur les procédés de transformation et de formulation. D'où la volonté de vouloir innover sur ces aspects pour mieux valoriser les ingrédients historiques et ceux en devenir. »

Après quatre années de recherche et développement, la jeune pousse a donc développé une nouvelle technologie de formulation d'aliments pour les animaux d'élevage, permettant d'augmenter la qualité des protéines animales, d'améliorer la condition des éleveurs et la durabilité des élevages. La commercialisation a démarré début 2023. « Nous apportons des solutions complémentaires et alternatives aux produits actuellement présents sur le marché et développés par des acteurs comme le Groupe Le Gouessant (Côtes-d'Armor) et Cargill (Paris La Défense). »

Aujourd'hui, l'aquaculture (marchés de la reproduction et des jeunes animaux comme les crevettes) est le premier domaine investi par Huddle Corp et ce, à l'échelle internationale. Après l'Europe, l'Asie (Thaïlande, Vietnam, Indonésie) et l'Amérique centrale et latine, elle se développe au Moyen-Orient. La société s'intéresse aussi au pet food (chiens et chats). Et, parmi ses axes de diversification figure le marché de la nutraceutique (vitamine, minéral) humaine.

Doper les capacités de production

Déjà lauréate de France relance, soutenue par le fonds Demeter (1,5 million d'euros) et par Bpifrance (1,5 million d'euros), et du concours d'innovation i-Lab (200.000 euros d'aide) financé par le Programme d'investissement d'avenir, Huddle Corp a cette fois-ci décroché un financement de 2,2 millions d'euros dans le cadre de l'appel à projets gouvernemental "Première Usine". Un nouveau soutien financier qui va lui permettre de passer au stade industriel et de « monter en capacité de production ». C'est tout l'enjeu du projet baptisé "Huddle Factory" séquencé sur quatre ans dont le budget global est chiffré à 10 millions d'euros. Le reste de l'investissement sera financé par emprunts bancaires et via une levée de fonds en equity « entre 4 millions d'euros à 6 millions d'euros », qui devrait être finalisée au début du second semestre 2024.

Aujourd'hui, l'équipement de 1.500 m2 (qui abrite les bureaux, l'activité industrielle et les laboratoires physico-chimie et microbiologie) a une capacité de 10 tonnes par an. « Mais cet outil est saturé », d'après César Crétel. L'objectif est de « pousser la production à 300 tonnes par an à horizon fin 2028, ce qui correspondra à un chiffre d'affaires d'une vingtaine de millions d'euros ». Dans la cadre de ce projet, une ligne industrielle entrera en service début 2026.

Doubler les effectifs

Si cet apport de 2,2 millions d'euros va permettre à l'entreprise de financier une partie des équipements (environ 3,5 millions d'euros au global), il va aussi contribuer à renforcer les effectifs.

« Nous allons monter en recrutements pour doubler les équipes d'ici à mi-2025. »

Concrètement, elles vont passer de 10 personnes à une vingtaine de salariés puis à une cinquantaine à horizon 2028. Parmi les profils recherchés : des ingénieurs industrialisation, des personnes chargées de la mise en service de la ligne de production ou encore des techniciens de production. Il est aussi prévu de booster la dynamique commerciale de l'entreprise et son service marketing.

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