Après un été rythmé par la réouverture de l'économie, le moral des chefs d'entreprise en cette rentrée est resté au même niveau qu'en juillet. Selon la dernière Grande consultation des entrepreneur (CGE) réalisée par OpinionWay pour La Tribune, CCI France et LCI, l'indicateur qui mesure la confiance à l'égard de l'économie chez les chefs d'entreprise s'établit à 96 en septembre. Alors que le confinement du mois d'avril avait plongé le moral des dirigeants au plus bas, l'optimisme a grimpé en flèche au moment de la levée des barrières sanitaires en mai avant de retomber à l'été. Si la confiance a regagné du terrain, elle est encore loin d'avoir retrouvé sa moyenne de long terme située à 100. Concernant le niveau d'activité, 50% des personnes interrogées affirment que leur entreprise travaille autant qu'à la même période il y a un an. 24% indiquent qu'ils travaillent plus. Enfin, 27% déclarent un repli de leurs affaires par rapport à septembre 2020. De fait, les effets de la crise sanitaire continuent de perturber fortement les chaînes d'approvisionnement dans l'industrie et une partie des services. Si l'accélération de la vaccination a insufflé un vent d'optimisme sur l'économie tricolore, la levée progressive des aides publiques pourrait faire des dégâts avant la fin de l'année dans certains secteurs fortement secoués par les vagues épidémiques.
Des perspectives peu favorables selon les chefs d'entreprise
Concernant les perspectives, les dirigeants interrogés semblent moins optimistes. L'indicateur qui prend en compte les niveaux de confiance sur les projections pour l'économie française est en chute libre depuis le début de l'été. La proportion d'entrepreneurs confiants est passé de 45% à 35% en quelques mois. Cette évolution est relativement similaire concernant l'économie mondiale.
En revanche, les chefs d'entreprise semblent plus optimistes sur l'avenir de leur entreprise. Ils sont ainsi 76% à être confiants dans l'avenir de leur société contre 73% en juillet. Surtout, la proportion de chefs d'entreprise optimistes au mois de septembre rejoint des niveaux proches de ceux enregistrés avant l'arrivée du virus en Europe.
Une majorité prévoit un maintien des emplois
Sur le front de l'emploi, la catastrophe tant redoutée n'a pas eu lieu. Les chiffres du chômage ne montrent pas de flambée des inscriptions à Pôle emploi malgré l'ampleur de la crise sanitaire. Dans les douze prochains mois, 86% des patrons interrogés prévoient de maintenir leurs effectifs. 13% anticipent des embauches et seulement 1% ont prévu de réduire leurs effectifs. Parmi les secteurs qui prévoient d'embaucher, la construction (14%) et les services arrivent en tête (13%). Viennent ensuite l'industrie (12%) et le commerce (12%). Les différents instituts de prévision (Insee, Banque de France) tablent sur une relative stabilité du chômage à la fin de l'année 2021 autour de 8%.
Télétravail : les dirigeants fortement opposés
Alors que la pandémie laissait penser à certains que le télétravail allait s'installer dans la durée, ce modèle d'organisation est loin d'être plébiscité par les directions. Les résultats de l'enquête montrent que 87% des états-majors interrogés affirment qu'ils ne proposeront aucun jour de télétravail dans les mois à venir. Parmi les répondants, 68% indiquent que les tâches des salariés ne sont pas compatibles avec le travail à distance.
A l'opposé, 13% indiquent qu'ils proposeront au moins une journée de télétravail par semaine. Sur ce total, 5% pensent suggérer 1 journée et 7% sont prêts à proposer deux jours par semaine. Enfin, seulement 1% des dirigeants se disent prêts à accorder trois jours hebdomadaires. "Les entreprises du secteur des services, à l'activité plus souvent compatible avec le télétravail, sont les plus nombreuses à vouloir en proposer (19% contre 8% dans le commerce notamment). Les entreprises comptant 10 salariés ou plus envisagent aussi plus souvent de le faire : 29% contre 10% des entreprises comptant 1 à 9 salariés" indiquent les auteurs du baromètre.
(*) Méthode : Étude réalisée auprès d'un échantillon de 605 dirigeants d'entreprise. Les entretiens ont été réalisés par téléphone du 8 au 17 septembre. La représentativité de l'échantillon a été assurée par un redressement selon le secteur d'activité et la taille, après stratification par région d'implantation