Législatives : inquiets des résultats, les patrons prévoient des reports d'investissements, alerte la CPME

Une étude publiée par la Confédération des PME, ce jeudi, révèle que six patrons sur dix, inquiets des résultats des élections législatives, prévoient des reports d'investissements et de recrutements.
Une étude de la CPME, présidée par François Asselin, dévoile ce jeudi les inquiétudes des patrons à l'approche des élections législatives.
Une étude de la CPME, présidée par François Asselin, dévoile ce jeudi les inquiétudes des patrons à l'approche des élections législatives. (Crédits : Reuters)

Le résultat des élections législatives est scruté de près par les petits patrons. Selon une étude publiée ce jeudi par la CPME, près de six patrons sur dix prévoient de reporter leurs investissements ou leurs recrutements en cas de victoire du Nouveau Front populaire (NFP) aux législatives, et 36% si le Rassemblement national (RN) se hisse au pouvoir.

Plus étonnant, 12% d'entre eux disent qu'ils reporteront leurs projets d'investissements ou de recrutements, si la majorité présidentielle venait à conserver le pouvoir à l'issue du scrutin législatif organisé les 30 juin et 7 juillet prochain, rapporte l'enquête de la CPME, réalisée en ligne auprès de 1.066 chefs d'entreprise du 20 au 24 juin. Pour rappel, la CPME fédère 239.000 entreprises, employant plus de 3 millions de salariés.

Lire aussiRetraites : un sujet explosif au coeur des législatives anticipées

Le Smic à 1.600 euros, une proposition « mal perçue »

Plusieurs mesures économiques proposées par la coalition de gauche du Nouveau Front populaire (NFP) sont fustigées par les sondés, à commencer par la hausse du Smic à 1.600 euros net par mois, celle-ci alourdissant les charges. Dans cette hypothèse, 14% des entrepreneurs, ayant au moins un salarié, prédisent qu'ils cesseront leur activité, 27% qu'ils licencieront, et 50% qu'ils répercuteront ces hausses salariales sur leurs prix de vente.

« Seul un dirigeant sur 10 (10%) serait en capacité d'absorber ce surcoût dans ses marges », a souligné la CPME dans un communiqué.

Par ailleurs, les chefs d'entreprises sont aussi à une très large majorité (83%) à être opposés à la diminution du temps de travail hebdomadaire à 32 heures. « Seuls 12% d'entre eux y sont favorables pour les seuls métiers pénibles, comme le propose le Nouveau Front populaire », précise l'étude.

Lire aussiLégislatives : au Medef, le grand écart fiscal des candidats

Autre thème sur lequel les patrons montrent les dents : l'abaissement de l'âge légal de départ à la retraite. Une mesure prônée tant par le NFP que par le RN, et à laquelle 82% des sondés disent être opposés. Les patrons considérant que la situation des finances publiques de l'Hexagone ne le permet pas.

La réforme de l'assurance chômage divise

La réforme de l'assurance chômage détaillée par le Premier ministre, Gabriel Attal, fin mai, dans les colonnes de La Tribune Dimanche, apparaît très clivantes chez les patrons. D'après l'étude de la CPME, la mesure recueille autant d'opinions favorables que défavorables. Cette réforme prévoit notamment l'allongement de la durée de travail pour être indemnisé, et un raccourcissement de la durée d'indemnisation des chômeurs.

Les avis sont en revanche plus favorables concernant une indexation des pensions (70% n'y sont pas opposés) et des salaires (50% y sont favorables).

Lire aussiLégislatives : l'extrême confusion du programme économique du RN

De manière générale, dans ce climat anxiogène, la baisse de l'activité économique demeure le sujet prioritaire pour 47% des chefs d'entreprise interrogés, ainsi que la stabilité politique (35%), et le maintien de la paix civile (29%). Surtout, 8 patrons sur 10 estiment qu'une hausse des dépenses publiques présenterait un risque de faillite pour la France et de « mise sous tutelle du FMI », selon la CPME.

(Avec AFP)

Commentaires 6
à écrit le 27/06/2024 à 18:53
Signaler
Quand on entend un report d'investissement, il faut comprendre une sortie de la salle du casino sur la pointe des pieds car au pays de la McKronie tout est promis mais rien n'est dû ! ;-)

le 27/06/2024 à 22:52
Signaler
Au pays de la Macronie ? Ça fait 30 ans que le système ne fonctionne plus par clientélisme politique de tous bords .. Bardella s y adonnera aussi .. on reproduit les mêmes schémas de castes sociales politiques : Lr Gauche Rn étc .. aucun ascenseur s...

le 28/06/2024 à 9:36
Signaler
Il suffit de regarder l'évolution de la dette sur la période des cents dernières années pour voir que nous sommes proche d'une guerre. A chaque guerre, les marchés ont placé un maximum d'argent en achetant de la dette garanti par l'état, et cerise su...

à écrit le 27/06/2024 à 15:44
Signaler
En 1981 il y avait les mêmes craintes tout comme avec les cohabitations mais cela n'été que passager "business as usual" les affaires continuent !!!

le 27/06/2024 à 15:55
Signaler
En 1981 la France avait le franc et 22% de dette/pib. 43 ans de pillages ont détruit la marge de manœuvre.

le 27/06/2024 à 18:08
Signaler
@Adieu BCE. Effectivement. Et un pillage en règle de part et d'autre!

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.