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En pleine campagne des législatives, le moral des dirigeants plonge brutalement

L'optimisme des chefs d'entreprise a chuté brusquement de 9 points en un mois, selon la Grande consultation des entrepreneurs réalisée pour CCI France et La Tribune. Seuls 19% des dirigeants se disent confiants dans les perspectives de l’économie française pour les 12 prochains mois, soit 7 points de moins qu’en mai. En plein désarroi, beaucoup de chefs d'entreprise s'interrogent sur les perspectives économiques après les élections législatives anticipées.
Grégoire Normand
Le quartier de la Défense à Paris.
Le quartier de la Défense à Paris. (Crédits : Reuters)

L'électrochoc de la dissolution de l'Assemblée nationale continue de faire trembler les acteurs de l'économie française. A la veille du premier tour des élections législatives, l'inquiétude se propage à toute vitesse dans les milieux économiques et financiers. Passé l'effet de sidération, les entreprises et les ménages sont toujours plongés dans un épais brouillard à seulement quelques jours d'un vote crucial.

D'après la dernière Grande consultation des entrepreneurs réalisé par OpinionWay pour CCI France, La Tribune et LCI, l'indicateur qui mesure l'optimisme des chefs d'entreprise a plongé de 9 points entre mai et juin dernier pour s'établir à 82 points, soit un niveau inédit depuis fin 2023.

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Cette descente brutale de la confiance des patrons français témoigne d'une grande crainte sur la situation politique de la France. Dans une campagne éclair de trois semaines, les trois principaux blocs (RN, Renaissance et Nouveau Front populaire) ont présenté les grandes lignes de leurs programmes économiques en un temps record.

Devant le patronat la semaine dernière, les principaux candidats aux législatives ont voulu rassurer en donnant des gages de confiance. Mais l'incertitude qui plane au-dessus des politiques économiques à venir est loin de dissiper les craintes dans les cercles dirigeants inquiets de l'instabilité politique.

La confiance en chute libre

La déflagration engendrée par l'annonce de dissolution d'Emmanuel Macron risque de faire des dégâts. Interrogés sur l'avenir, 66% des directions estiment que cette situation politique aura un impact sur l'économie française. Au total, seuls 19% sont confiants sur les perspectives pour l'économie tricolore. Ce sont 7 points de moins en seulement un mois. Dans le détail, 56% affirment que cela aura des répercussions sur la consommation des biens et services. Dans le commerce, les dirigeants (62%) sont plus inquiets en proportion que dans les autres secteurs.

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Quant au niveau d'activité de leur entreprise, 45% pensent que la période d'instabilité aura des conséquences. Questionnés sur les projets engagés dans la transition écologique ou le numérique, 30% indiquent que le contexte politique aura également un impact. Enfin, le climat social à l'intérieur des entreprises pourrait changer, selon 21% des entreprises interrogées.

De fortes attentes dans le cadre des législatives

Sans surprise, la principale attente des chefs d'entreprise (72%) au lendemain des législatives est la baisse des prélèvements obligatoires et la simplification administrative. Viennent ensuite, mais loin derrière, la réduction du coût du travail et les incitations à l'embauche (48%).

Enfin, les dirigeants (30%) plaident en faveur d'un accès facilité aux financements et aux prêts. Après l'envolée de l'indice des prix et du durcissement des conditions financières, les entreprises espèrent retrouver du souffle avec le début l'assouplissement de la politique monétaire de la BCE.

La Banque centrale européenne a annoncé une première baisse des taux en juin. De nombreuses d'incertitudes planent toutefois sur le calendrier et l'ampleur des prochaines baisses. Toujours sur les attentes, une minorité de dirigeants (7%) espèrent une promotion et la facilitation des investissements étrangers en France. De même que très peu (7%) comptent sur un plus fort soutien à l'exportation malgré une balance commerciale toujours en berne.

Une majorité table sur une stabilité des effectifs

Malgré des clignotants au rouge, une vaste majorité d'entreprises (78%) tablent sur une stabilité de leurs effectifs. Confiantes, 15% prévoient même d'embaucher de la main-d'œuvre supplémentaire. C'est particulièrement le cas dans les entreprises de plus de 50 salariés (33%) et moins dans les petites entreprises (8%).

A l'opposé, seules 7% des entreprises envisagent de tailler dans leurs effectifs dans les prochains mois. C'est un point de moins qu'en mai. En dépit des perspectives économiques révisées à la baisse par la Banque de France en 2025, les entreprises demeurent paradoxalement optimistes sur leurs effectifs.

Méthode : Étude réalisée auprès d'un échantillon de 1.020 dirigeants d'entreprises comptant au moins un salarié. Les interviews ont eu lieu du 13 au 19 juin 2024, après les élections. L'échantillon a été interrogé par téléphone.

Grégoire Normand
Commentaires 12
à écrit le 28/06/2024 à 15:02
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Étonnant non ?

à écrit le 27/06/2024 à 17:57
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Les pauvres, ils craignent de ne plus être autant assistés par les subventions gargantuesques de l'État. Rappelons tout de même que le premier poste de dépense de l'État - en 2019, soit avant la Covid - se montait déjà à 190 milliards d'euros (i.e S...

le 27/06/2024 à 18:50
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Ces dernières années c'était open bar , chacun arrivait avec sa sébile et repartait avec un chèque , suffisait de demander pour être servi , spécialité du btp entre autre , ses représentants allaient voir le préfet pour qu'il obtienne des subvention...

à écrit le 27/06/2024 à 16:40
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Combien ont soutenu les gouvernements de Macron ?

le 27/06/2024 à 18:04
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C est pas nouveau ça fait 4 p ans sur le salariat s en prend plein la g.. la preuve : la valeur partagée des bénéfices reculent depuis 30 ans au bénéfices des actionnaires .. il est temps de rétablir un équilibre … là salaire e. Euros constatent à a...

le 27/06/2024 à 18:07
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C est pas nouveau ça fait 4 0 ans que le salariat s en prend plein la g.. la preuve : la valeur partagée des bénéfices reculent depuis 30 ans au bénéfices des actionnaires .. il est temps de rétablir un équilibre … le salaire en euros constant à au...

le 27/06/2024 à 18:07
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C est pas nouveau ça fait 4 0 ans que le salariat s en prend plein la g.. la preuve : la valeur partagée des bénéfices reculent depuis 30 ans au bénéfices des actionnaires .. il est temps de rétablir un équilibre … le salaire en euros constant à au...

à écrit le 27/06/2024 à 16:40
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Avec des propositions économiques pas crédibles et des dirigeants politiques pro Poutine, qui peut prétendre qu'il n'y aura pas un coup d'État venant de personnes qui voudraient remettre les pendules à l'heure ?

à écrit le 27/06/2024 à 16:35
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Il y a vraiment de quoi lorsqu'on peut être gouverné par des extrêmes et malheureusement les ouvriers seront les premiers qui en subiront les conséquences. On sait ce qu'on perd mais pas certain du tout qu'on gagne aux jeu des extrêmes.

le 27/06/2024 à 17:37
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@ cloclo - Personne ne gagne jamais au jeu des extrêmes .De la haine assurément.

à écrit le 27/06/2024 à 16:28
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Parce qu' ils étaient vraiment " optimistes " avant ? Rassurez moi, pas tout de même carrément ENTHOUSIASTES ( dans sa signification en grec ancien ! ) ... ?... ? ... ? Peut être un peu trop " euphoriques " ? ... Contentons nous de constater lucideme...

le 27/06/2024 à 16:39
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Et pourtant si ! Gouvernement pro-business, l'attractivité de la France, baisse des impôts. Tout cela remis en question.

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