Le prix des fruits et légumes baisse en 2024, sans compenser l'inflation des années précédentes

En moyenne, les prix des fruits et légumes conventionnels ont reculé respectivement de 5 et 9%. Une bonne nouvelle, mais qui ne compense pas la flambée des prix des années précédentes.
Le prix de la carotte conventionnelle a lui aussi baissé de 14%, et les tomates grappe qui affichaient 2,57 euros en moyenne sont passées à 1,78 euro, soit une décrue de prix de 31% en 2024.
Le prix de la carotte conventionnelle a lui aussi baissé de 14%, et les tomates grappe qui affichaient 2,57 euros en moyenne sont passées à 1,78 euro, soit une décrue de prix de 31% en 2024. (Crédits : Peter Summers)

Après une augmentation de 25% entre 2021 à 2023, le prix des fruits et des légumes a reculé en 2024 par rapport à l'année précédente, selon les relevés annuels de l'association de défense des consommateurs Familles rurales. Du 7 au 22 juin, 118 relevés de prix ont été effectués dans les rayons des hypermarchés, supermarchés, discounters et magasins spécialisés bio de 42 départements français.

Baisse générale et contre exemple

En moyenne, les prix des fruits et légumes conventionnels ont reculé respectivement de 5 et 9% et celui des légumes issus de l'agriculture biologique ont perdu 3%. Les citrons, jaunes « conventionnels » (c'est-à-dire non issus de l'agriculture biologique) par exemple, sont 19% moins cher qu'en juin 2023, le prix de la carotte conventionnelle a lui aussi baissé de 14%, et les tomates grappe qui affichaient 2,57 euros en moyenne sont passées à 1,78 euro, soit une décrue de prix de 31%.

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Si les fruits et légumes coûtent effectivement moins cher cette année qu'un an plus tôt, il existe tout de même des contre-exemples, comme le concombre, l'abricot ou la laitue. La faute - pour le concombre notamment -, à un marché déséquilibré. La production française de concombres a, certes, progressé de 4 % en 2024 sur un an, mais en mai 2024 les prix des concombres sont supérieurs de 53% à ceux de mai 2023, selon Agreste, le service de la statistique du ministère de l'Agriculture. Les mauvaises météos, les phénomènes parasitaires et la présence toujours nombreuse de légumes espagnols sur le marché pourrait expliquer ces phénomènes de compensation.

Pas de rattrapage de l'inflation

Coté « bio », les fruits sont 2% plus coûteux que l'année précédente. Un chiffre biaisé à lui seul par la forte augmentation du prix des cerises : 22% sur un an.

« En la retirant, le prix moyen des fruits bio baisse de 4% », observe Familles rurales.

Si ces baisses sont réjouissantes pour les consommateurs, elles ne compensent pas le phénomène d'inflation de ces dernières années. Et la tendance sur le long terme est préoccupante aux yeux de l'association : sur dix ans, « le prix des fruits a augmenté de près de 50% et celui des légumes de plus de 67% », pendant que « le salaire moyen par tête n'a progressé que de 22% ».

L'an dernier, tandis que Familles rurales appelait à une « meilleure régulation des marges », le président de la principale organisation représentative des entreprises de transformation alimentaire (Ania), Jean-Philippe André avait averti : « On ne reviendra à mon avis jamais aux prix de 2019. »

Baisse de la consommation

En outre, Familles rurales s'inquiète d'une « baisse préoccupante de la consommation de fruits et légumes », de l'ordre de 8% entre 2020 et 2023 « quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle ».

Un consommateur français souhaitant suivre la recommandation de santé publique de manger au minimum 400 grammes de fruits et légumes par jour, devrait dépenser entre 66 euros (en ne choisissant que les fruits et légumes les moins onéreux produits en agriculture conventionnelle) et 241 euros en mangeant « tout bio », selon les calculs l'association.

(Avec AFP)

Commentaires 8
à écrit le 23/07/2024 à 19:04
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"Le prix des fruits et légumes baisse en 2024, sans compenser l'inflation des années précédentes" A l'évidence l'érosion du pouvoir d'achat des français est une constante et il semble que les ponctionnaires de l'économie cuisinent autant qu'ils...

à écrit le 23/07/2024 à 16:09
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Heureusement que les prix n’ont pas été bloqués comme certains voulaient le faire

le 26/07/2024 à 4:13
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"Heureusement que les prix n'ont pas été bloqués comme certains voulaient le faire" Malheureusement l'état n'a pas protégé les personnes fragiles qui se sont fait avoir par l'inflation commerçante. Bien au contraire, l'état aurait du jouer so...

à écrit le 23/07/2024 à 15:21
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J'attends que soit rendu obligatoire l'indication : "cultivé hors sol" ou "cultivé en pleine terre".

à écrit le 23/07/2024 à 14:51
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Sur les marchés conventionnels de producteurs et chez les marchands de fruits et légumes de Montpellier , les prix n'ont fait qu'augmenter. Dans les halles de la ville, les niveaux des prix sont hors normes. Les abricots et les pêches sont rares et ...

à écrit le 23/07/2024 à 14:29
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Greedflation: "Nom commun. (Économie). Augmentation des prix de vente qui n'est pas justifiée par une augmentation des coûts de production, dans un contexte d'inflation qui permet de masquer l'augmentation des marges". Et après les tous bouffeurs de ...

à écrit le 23/07/2024 à 12:47
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Selon ces chiffres le "tout bio" serait quatre fois plus cher que l' "agriculture conventionnelle". Cela ne correspond pas au message qu'on ne cesse de nous faire avaler selon lequel les produits bio seraient "seulement un peu" supérieurs.

à écrit le 23/07/2024 à 9:47
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Tomates grappes: Définition - Petites boules rouges cultivées sous serre à temperature contrôlée. Culture hors sol hydroponique sur substrat synthetique alimentée par de l'eau et des engrais chimiques ...Un avantage, "culture" nécessitant peu de trai...

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