La production industrielle française chute de 2,1% en mai

La production industrielle a chuté de 2,1% sur un mois en mai, a indiqué l'Insee ce vendredi dans un communiqué. En cause, certaines industries très énergivores, qui restent en deçà de leur niveau d'avant la crise inflationniste, mais également un possible biais statistique.
Le repli de la production industrielle française s'explique principalement par le recul de la production manufacturière (-2,7%). (Photo d'illustration)
Le repli de la production industrielle française s'explique principalement par le recul de la production manufacturière (-2,7%). (Photo d'illustration) (Crédits : Reuters)

La production industrielle a chuté de 2,1% sur un mois en mai, a annoncé l'Insee ce vendredi dans un communiqué. Sur les trois derniers mois (mars à mai 2024), cette production est en recul de 0,4% par rapport à celle des trois mêmes mois en 2023. Ce net repli s'explique principalement par le recul de la production manufacturière (-2,7%). Or, elle pèse plus de 80% de l'indice de la production industrielle. Ce dernier avait progressé de 0,6% sur un mois en avril, un chiffre revu en hausse de 0,1 point par rapport à la première estimation.

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Outre la production manufacturière, d'autres secteurs ont particulièrement contribué à la baisse globale de la production industrielle. Ainsi, les productions de biens d'équipement ont chuté de 4,6% sur un mois, les matériels de transport de 0,7% tandis que le secteur « textile, habillement, cuir et chaussures » accuse une lourde perte de 5,1%.

L'Insee relève enfin que la production industrielle demeure bien en dessous de son niveau de 2021 dans une série de branches très consommatrices d'énergie, pénalisées par l'envolée des coûts de l'électricité et du gaz, consécutive au déclenchement de la guerre en Ukraine.

« Pour ces branches, la production des trois derniers mois (mars à mai 2024) reste ainsi en net retrait par rapport à celle du deuxième trimestre 2021 (dernier trimestre avant que les prix de l'énergie n'augmentent fortement), notamment dans la sidérurgie (-26,0%), la fabrication de produits chimiques de base (-14,7%), la fabrication de verre et articles en verre (-12,4%) et la fabrication de pâte à papier, papier et carton (-11,2%) », détaille l'Institut.

Biais statistique

A l'inverse de la tendance globale, quelques branches ont su tirer leur épingle du jeu. La production a ainsi rebondi de 1,1% en mai dans la branche « industries extractives, énergie et eau », qui représente un peu moins de 20% de l'indice. Dans cette branche, c'est la production d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné ( en hausse de 1,4% ) qui explique ce rebond.

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Outre les causes structurelles, l'Insee invoque un biais statistique : « Cette année, le positionnement des jours fériés » et du vendredi 10 mai, coincé entre deux jours fériés et un weekend, « a pu amplifier les réductions d'activité en mai. » Aux yeux de l'institut, le 10 mai est, en effet, considéré comme un jour ouvré « normal ». Cependant, il est possible que de nombreux salariés de l'industrie aient fait le pont ce jour-là, contribuant ainsi à une production industrielle inférieure à la normale.

L'industrie allemande à la peine

Le calcul des indices de la production industrielle répond à un impératif national et européen. Par conséquent chaque Etat de l'UE doit publier ses statistiques. Outre-Rhin, les chiffres de la production du mois de mai, également publiés ce vendredi par l'office fédéral statistique, ont surpris les analystes. Ces derniers avaient prévu un léger gain de 0,2%. Ce sera finalement un recul de 2,5%. Sur un an, le recul de l'industrie allemande est encore plus marqué, à -6,7%. La production allemande est plombée par la construction et le secteur manufacturier.

« Après un début d'année encourageant, l'économie allemande n'a pas été en mesure de répondre aux attentes élevées et s'essouffle encore bien avant d'avoir atteint son plein régime », constate auprès de l'AFP Carsten Brzeski, économiste chez ING.

Les prochains mois ne s'annoncent pas meilleurs pour l'industrie, pourtant pilier du modèle allemand. La production « ne devrait se stabiliser qu'à mesure que le commerce mondial continue de se redresser et que la demande de produits industriels reprend progressivement », selon le communiqué.

Commentaires 3
à écrit le 06/07/2024 à 22:12
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Wait and see : il faut attendre le mois de juin avant de tirer des conclusions hâtives.

à écrit le 06/07/2024 à 11:11
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Comprends pas; la baisse de recettes entrainant l'aggravation du déficit datait de 2023 et on ne parle de baisse de production industrielle qu'en mai 2024.

à écrit le 05/07/2024 à 15:17
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Encore une mauvaise note pour Macron.

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