L'exécutif exclut un "coup de pouce" supplémentaire au Smic en 2019

Par latribune.fr  |   |  443  mots
(Crédits : Reuters)
Le Premier ministre Édouard Philippe, qui va recevoir à Matignon une délégation de "gilets jaunes", a fermé la porte à une éventuelle hausse du Smic pour 2019 - seule une "revalorisation légale" est prévue en janvier. Cela fait six ans que l'État n'a pas donné de coup de pouce au revenu minimum, c'était au lendemain de l'élection de François Hollande.

Interrogé par nos confrères de RMC ce mercredi 28 novembre sur le pouvoir d'achat - l'une des principales revendications des "gilets jaunes" qui manifestent depuis plus de 10 jours -, le Premier ministre Édouard Philippe a affirmé qu'il y aurait "une revalorisation du salaire minimum et ce sera la revalorisation légale". De fait, il a donc exclu tout "coup de pouce" et ce, avant même de consulter une délégation de "gilets jaunes".

"Notre politique, c'est pas de faire des coups de pouce au Smic, notre politique c'est de faire en sorte que le travail paye (...) Il y aura une revalorisation, la revalorisation légale (...) Il n'y aura pas de coup de pouce supplémentaire", a t-il déclaré, rappelant que les salaires nets ont augmenté en octobre avec la baisse des cotisations salariales.

Alors en effet, les cotisations salariales pour l'assurance chômage, déjà passées de 2,4% à 0,95% en janvier, ont complètement disparu depuis le 1er octobre, ce qui se traduit par une hausse du salaire net perçu à la fin du mois. Mais pour rappel, la baisse de la cotisation assurance chômage de janvier, ainsi que la suppression de la cotisation assurance maladie à cette date, avait été contrebalancée par une hausse de 1,7 point de la CSG à l'ensemble des revenus.

Pas de "coup de pouce" au Smic depuis 2012

Invité au même moment dans la matinale de France Info, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, a réagi dans la foulée à l'annonce d'Edouard Philippe. « Il faut exiger plus fort et plus nombreux une revalorisation importante du smic. » Depuis des années, ce dernier réclame un Smic à 1.800 euros bruts mensuel - une façon selon lui de calmer aujourd'hui la grogne "légitime" des gilets jaunes, qui s'apprêtent à nouveau à manifester ce samedi à Paris.

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L'État n'a plus accordé de coup de pouce au Smic depuis juillet 2012, au lendemain de l'élection de François Hollande à la présidence de la République. Selon le mécanisme de revalorisation automatique, le Smic avait progressé à hauteur de 1,23% le 1er janvier 2018 - passant de 9,76 euros à 9,88 euros brut/heure, soit 1.498,50 euros brut mensuels pour un temps plein.

Selon une étude du service statistiques du ministère du Travail publiée la semaine dernière, cette revalorisation a bénéficié à près de deux millions de salariés du secteur privé, ce qui représente 11,5% des salariés au total.

Selon l'Insee, en dix ans, le Smic horaire brut a augmenté de 16%, passant de 8,44 euros en juillet 2007 à 9,76 euros en 2017. Dans le même temps, les prix augmentaient de 12%.

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(avec AFP)