JO 2024 : Air France-KLM anticipe une baisse de ses recettes cet été à cause de « l'évitement » de Paris

Air France-KLM a prévenu ce lundi que ses recettes vont pâtir des Jeux olympiques organisés cet été à Paris. Le groupe indique avoir constaté « un comportement significatif d'évitement » de la capitale française par la clientèle internationale, alors qu’il espérait profiter de l’événement pour voir son activité augmenter.
Cet avertissement intervient alors qu’Air France-KLM a connu un début d'année 2024 difficile, perdant 522 millions d'euros au premier trimestre.
Cet avertissement intervient alors qu’Air France-KLM a connu un début d'année 2024 difficile, perdant 522 millions d'euros au premier trimestre. (Crédits : STEPHANIE LECOCQ)

[Article publié le lundi 1er juillet 2024 à 11h22 mis à jour à 13h57] Les Jeux olympiques ne font pas que des heureux, même chez les acteurs du tourisme. Le groupe aérien Air France-KLM estime carrément que ses recettes vont pâtir cet été de la tenue de cette grande messe sportive dans l'Hexagone. « Le trafic au départ et à destination de la capitale française est inférieur à celui attendu de et vers d'autres grandes villes européennes », indique le groupe français dans un communiqué ce lundi.

Les raisons sont doubles. Outre « un comportement significatif d'évitement de Paris » des voyageurs étrangers, Air France-KLM remarque que « les volumes de voyages au départ de Paris vers d'autres destinations sont également inférieurs à la moyenne habituelle de la période juin-août ». Pour le groupe, « les résidents français semblant reporter leurs vacances après la fin des Jeux olympiques ou envisager des options de voyage alternatives ».

« En conséquence, Air France-KLM anticipe à ce stade un impact négatif sur ses recettes unitaires compris entre 160 et 180 millions d'euros pour la période allant de juin à août », est-il précisé.

Malgré cet avertissement sur résultats, Air France-KLM assure que « cet événement n'a à ce stade aucun impact sur les perspectives du groupe en matière de capacité », le nombre de sièges offerts à sa clientèle. Il affirme aussi que « les volumes de voyages à destination et en provenance de la France devraient se normaliser après les Jeux Olympiques, avec des niveaux de demande encourageants enregistrés pour la fin du mois d'août et le mois de septembre ».

Suite à cette annonce, l'action Air France à la Bourse de Paris a chuté de 3,65% à 11h50, à 7,92 euros, touchant son plus bas historique. Le tout dans un marché en hausse de 1,15%.

Rendez-vous manqué

Cet avertissement intervient alors qu'Air France-KLM a connu un début d'année 2024 difficile, perdant 522 millions d'euros au premier trimestre en raison de la hausse de ses coûts et des tensions géopolitiques, malgré des passagers plus nombreux et payant leurs billets plus cher. En conséquence, le groupe a lancé un plan d'économies dont un « gel des embauches de personnel administratif et non opérationnel ».

Lire aussi« L'été 2024 sera un défi » estime le directeur général d'Air France-KLM Ben Smith

Dans ce contexte, la compagnie Air France espère tout de même profiter du projecteur des Jeux olympiques et paralympiques pour mettre en valeur ses services - notamment dans l'accueil des passagers handicapés et à mobilité réduite - et son image de marque. Elle a pour cela consenti d'importants efforts à l'occasion de la manifestation - dont elle est l'un des partenaires officiels - en embauchant des centaines de saisonniers et en insistant sur le soin apporté au transport des athlètes et de leurs équipements. La compagnie pense transporter environ 20% des sportifs attendus pour les JO et même 35% de ceux des paralympiques.

Sachant, qu'en parallèle, l'activité se poursuit. La compagnie a d'ailleurs doublé son nombre d'appareils de réserve pour garantir la robustesse de ses opérations comme l'annonçait Anne Rigail, la directrice générale d'Air France, lors du Paris Air Forum. Elle estimait encore en juin que sa compagnie atteindrait cet été « le niveau d'activité » de 2019 « pour la première fois depuis la période Covid ».

L'annonce de ce lundi laisse à penser que cela pourrait ne pas être le cas. Pour éclaircir ce flou ambiant, le groupe a promis de donner davantage de détails sur ses projections d'activité pour l'été lors de la publication de ses résultats semestriels, le 25 juillet prochain.

Lire aussiJO 2024 : SNCF, Air France, ADP... les opérateurs de transport sont « prêts » à accueillir athlètes et visiteurs

Les JO, entre effet repoussoir et d'aubaine

Le groupe aérien n'est en tout cas pas le seul à avoir fait le constat d'un certain « effet repoussoir » lié à la tenue des JO.

« Nous ne pouvons que confirmer un phénomène d'évitement de Paris pour la période des JO », a indiqué à l'AFP la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam), qui représente le secteur aérien français.

Les projections d'Air France-KLM sont d'ailleurs cohérentes avec celles de l'Observatoire économique du tourisme parisien. Il a récemment prédit, pour juillet, une chute de 14,8% des arrivées internationales par rapport à 2023, et de 16,4% par rapport à 2019. De son côté, le taux de réservation hôtelier pour les 10 premiers jours de juillet atteignait, au 17 juin, « en moyenne 60% », soit « un recul d'une dizaine de points par rapport à l'année dernière ».

Et en plus de voir moins de monde que d'habitude déferler dans la capitale, « on a plus de départs en Île-de-France » durant les Jeux comparé à d'ordinaire, a récemment indiqué Didier Arino, directeur général du cabinet Protourisme. « 40% des partants envisagent un voyage à l'étranger alors qu'habituellement on est plutôt autour de 33% », a-t-il ajouté. Mais la prudence est de mise : le choix de l'étranger peut aussi s'expliquer par « le retour des vols et notamment des vols à bas prix », a-t-il souligné, et « toujours une volonté de soleil qui se retrouve dans le choix des destinations ».

Un récent sondage du comparateur de voyages Kayak.fr a par ailleurs montré que 17% des personnes interrogées comptent profiter de la période des Jeux pour partir en vacances et se déconnecter complètement.

Lire aussiJO 2024 : comment Uber se prépare à la déferlante de touristes

Reste que les JO attirent toutefois également. « 8% des répondants envisagent de se rendre à Paris pour vivre l'excitation » de cet évènement, révèle le sondage de kayak.fr. En particulier en Île-de-France où ce chiffre monte à 29%. Mais pas uniquement puisque 12% des personnes interrogées en Côte d'Azur souhaitent également venir à Paris pour l'occasion. Sur les sondés, 30% prévoient en outre de rester chez eux et de regarder les compétitions à la télévision.

Au total, les retombées liées aux Jeux olympiques et paralympiques attendues dans le secteur du tourisme pour Paris et l'Île-de-France sont chiffrées entre 1,4 et 3,6 milliards d'euros, selon le Centre de droit et d'économie du sport (CDES). L'impact dépendra notamment du nombre de billets vendus pour les épreuves. Parmi les 12,4 à 14 millions de billets jugés « commercialisables », au minimum 77% devraient trouver preneur pour les JO et au moins 62% pour les Jeux paralympiques, anticipe l'organisme.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 01/07/2024 à 19:40
Signaler
On.comprend aussi un peu les voyageurs étrangers. Surtout s'ils apprennent que le ministre de l'intérieur c'est Ciotti !😂

à écrit le 01/07/2024 à 17:53
Signaler
Eh ben, quand on voit le prix des hôtels a paris faut être totalement idiot... l ibis dd cdg affiche des chambres à €270....euhhhhh déjà à 90€ c'est hors de prix mais là c'est du racket...intra murs, c'est pire...j'espère sue ces jeux seront les ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.