France : la production industrielle repart, après avoir été plombée par la crise de l'énergie

La production industrielle de la France a progressé de 0,5% en avril après avoir reculé en février et mars. Une progression qui corrobore la reprise de l'activité économique constatée le mois dernier.
Sur l'ensemble des trois derniers mois (février à avril), la production industrielle a progressé de 0,3% par rapport aux trois mêmes mois de 2023, et la production manufacturière seule de 0,7%.
Sur l'ensemble des trois derniers mois (février à avril), la production industrielle a progressé de 0,3% par rapport aux trois mêmes mois de 2023, et la production manufacturière seule de 0,7%. (Crédits : Reuters)

Les chefs d'entreprise vont pouvoir souffler. La production industrielle de la France a rebondi en avril, progressant de 0,5% par rapport à mars a annoncé ce mercredi l'Insee.

Ces hausses succèdent à des reculs respectifs de 0,2% en février et 0,4% en mars, chacun révisé en amélioration de 0,1 point, a indiqué l'Institut national de la statistique et des études économiques. A noter aussi, la seule production manufacturière a augmenté de 0,4% en avril.

Sur l'ensemble des trois derniers mois (février à avril), la production industrielle a progressé de 0,3% par rapport aux trois mêmes mois de 2023, et la production manufacturière seule de 0,7%.

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Le transport et l'agroalimentaire en recul

Dans le détail, en avril, la production a augmenté de nouveau dans le groupe « industries extractives, énergie, eau » (+1,2% après +0,8% en mars). Elle a nettement rebondi dans ceux des biens d'équipement (+2,7% après -1,3%) et des « autres produits industriels » (+0,9% après -0,4%).

À l'opposé, la production s'est repliée dans les matériels de transport (-2,6% après +2,1%): elle recule dans les « autres matériels de transport » (-4,8% après +3,5%) mais augmente dans l'automobile (+0,9% après +0,1%). La production recule encore dans les industries agroalimentaires (-0,8% après -0,5%) ainsi que dans la cokéfaction et le raffinage (-0,6% après -4,7%).

De février à avril, la production est en hausse sur un an dans les « autres produits industriels » (+2,0%) et les industries agroalimentaires (+0,7%). Elle augmente nettement dans la cokéfaction et le raffinage (+16,8%). À l'opposé, elle est en baisse dans les matériels de transport (-4,7%), les industries extractives, énergie, eau (-1,7%) et les biens d'équipement (-1,8%).

Les énergo-intensifs plombés par la crise de l'énergie

L'Insee met en avant dans cette publication la problématique des branches « intensives » en consommation d'énergie.

« Dans le contexte de prix élevés de l'électricité et du gaz facturés aux entreprises compte tenu des contrats négociés en 2022 et 2023 pour 2024, elles sont particulièrement exposées à la hausse de leurs coûts de production, susceptible de peser sur leur production », relève l'Institut.

Pour ces branches, la production des trois derniers mois (février à avril) « reste ainsi en net retrait par rapport à celle du deuxième trimestre 2021 », le dernier trimestre avant que les prix de l'énergie n'augmentent fortement.

C'est particulièrement le cas dans la sidérurgie (-27,7%), les produits chimiques de base (-12,6%), la fabrication de pâte à papier, papier et carton (-9,6%) et la fabrication de verre et articles en verre (-9,4%).

L'activité économique repart dans l'Hexagone

Le rebond de la production industrielle va de pair avec la reprise de l'activité économique constatée en avril. L'indice PMI composite définitif de S&P Global, qui combine les données des secteurs des services et de l'industrie manufacturière, s'affiche à 50,5 en avril contre 48,3 le mois précédent et une première estimation à 49,9 pour le mois d'avril. Or, la barre des 50 sépare croissance et contraction de l'activité.

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Ce constat est surtout dû à l'activité des services qui est repassée en territoire positif en avril, une première depuis près d'un an, sur fond d'amélioration de la demande. L'indice HCOB/S&P Global des services auprès des directeurs d'achat, dans sa version définitive, s'est établi à 51,3, contre 48,3 en mars. Il avait été initialement estimé pour le mois d'avril à 50,5. Le sous-indice de l'emploi dans le secteur des services est passé à 53,2 contre 51,5 le mois précédent, signe d'un optimisme soutenu quant à l'avenir.

« L'amélioration des conditions de financement, notamment la baisse des coûts d'emprunt et la demande plus forte des clients, sont les principales raisons évoquées pour expliquer une meilleure activité économique dans le secteur des services », analysait Norman Liebke, économiste chez Hamburg Commercial Bank, début mai.

Une croissance quasi atone au premier trimestre

Si les voyants de l'économie française semblent repasser au vert en avril, ce n'était pas le cas les précédents mois.

Le produit intérieur brut (PIB) de la France a progressé de 0,2% au premier trimestre de 2024, selon des résultats détaillés publiés vendredi par l'Insee. L'activité a été soutenue par le commerce extérieur, mais la consommation des ménages a été moins forte que prévu.

Cette hausse du PIB entre janvier et mars marque surtout un ralentissement par rapport à la croissance de 0,3% enregistrée au quatrième trimestre 2023, revue en hausse de 0,2 point, a précisé l'Institut national de la statistique, qui a procédé à un changement d'année de référence pour le calcul des comptes nationaux. La croissance pour l'année 2023 est également relevée, passant de 0,9% à 1,1%.

Pour le reste de l'année, l'OCDE a légèrement relevé début mai sa prévision, la faisant passer à 0,7% contre 0,6% en février. Mais selon les prévisions économiques de l'organisation internationale, publiées jeudi, en 2024, la consommation et l'investissement publics français devraient tout de même ralentir sous l'effet des mesures de rigueur budgétaire.

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 05/06/2024 à 12:08
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ça va faire presque 1 an que les prix de l'énergie sont revenus à leur niveau d'avant guerre en Ukraine...

à écrit le 05/06/2024 à 11:38
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Ouais, Bof...la routine. L'économie ça va, ça vient. Pascal Praud sur Cnews à sans doute un avis éclairé 🤣

à écrit le 05/06/2024 à 11:24
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Et c'est pénible d'entendre toujours que la productivité des français est mauvaise, un chimère alors que le contexte économique est catastrophique générant une multitude de facteurs la plombant cette productivité. Nos dirigeants sont nuls mais ce n'e...

le 05/06/2024 à 19:32
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Ce n'erst pas une chimère, c'est la triste réalité. Faible niveau technologique et mauvaise qualité, dues à un manque d'investissements, en particulier dans la Ret D, et du faible niveau des ingénieurs en FRANCE. On n'est pas bon en PISA. C'est larg...

le 06/06/2024 à 9:27
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Et comme tu arrives à dissocier tout cela ? Une chienne n'y retrouverait pas ses chiots alors je vois pas comment tu peux tirer cette conclusion dans un contexte d'effondrement économique. C'est totalement incohérent et j'exècre l'incohérence.

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