France : la croissance repart plus fortement que prévu au deuxième trimestre

Après une hausse de 0,3% au premier trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a encore augmenté de 0,3% au deuxième trimestre. Une croissance tirée par le commerce extérieur et les investissements des entreprises alors que la consommation des ménages recule.
La consommation des ménages a reculé en volume en juin, diminuant de 0,5% par rapport au mois de mai.
La consommation des ménages a reculé en volume en juin, diminuant de 0,5% par rapport au mois de mai. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

[Article publié le mardi 30 juillet 2024 à 08h20 et mis à jour à 15h32] Le redémarrage se fait toujours poussif. Ce mardi, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a annoncé une hausse du produit intérieur brut (PIB) de la France de 0,3% au deuxième trimestre. Cette hausse est plus forte que celle anticipée par des économistes interrogés par Reuters, qui tablaient sur une hausse de 0,2%, après 0,3% (révisé) de croissance au premier trimestre.

Cette première estimation de la croissance est conforme à celle de l'INSEE et à la Banque de France, avec une anticipation de 0,3% conforme au niveau de croissance effectif.

Bruno Le Maire s'est rapidement félicité de ces résultats : « Je veux saluer cette excellente performance de l'économie française », a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances démissionnaire à des journalistes, soulignant que la croissance cumulée sur 2024 atteignait déjà 1% et pourrait donc dépasser cette prévision gouvernementale sur l'ensemble de l'année.

« Cette performance durable et solide nous distingue des autres grands pays européens, en particulier de l'Allemagne », a-t-il ajouté.

Dans le détail, entre avril et juin, l'activité économique a été soutenue par le commerce extérieur et un rebond des investissements des entreprises, a indiqué mardi l'Insee. A l'inverse, la consommation des ménages a reculé en volume en juin, diminuant de 0,5% par rapport au mois de mai, avec un repli notamment de la consommation d'énergie (-1,9%) et de la consommation alimentaire (-0,7%). Cette baisse de la consommation des ménages en juin fait suite à un rebond de 0,8% lors du mois précédent, revu « fortement à la baisse de 0,7 point » par rapport à ce que l'Insee avait initialement annoncé fin mai. Sur un an, la consommation des ménages est en baisse de 1%.

Lire aussiCroissance, chômage : la Banque de France assombrit ses prévisions pour 2025

Une croissance faible dans toute la zone euro

Après un repli de 0,1% au quatrième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) des 20 pays partageant l'euro a crû de 0,3% sur la période janvier-mars, par rapport aux trois mois précédents, selon l'estimation publiée ce vendredi par Eurostat. En rythme annuel, la croissance s'est même établie à 0,4%.

Parmi les acteurs fragiles de la zone euro, l'Allemagne souffre tout particulièrement. Le pays a enregistré au deuxième trimestre une baisse de 0,1% de son produit intérieur brut (PIB), signe du marasme persistant que connaît la première économie européenne, a indiqué ce mardi l'office national des statistiques. Au cours du premier trimestre de cette année l'activité économique avait progressé de 0,2% par rapport au trimestre précédent.

La plus grande économie de la zone euro a connu des difficultés pendant la majeure partie de l'année 2023, son secteur industriel étant embourbé dans une profonde récession due à des ventes à l'exportation anémiques. La demande s'est toutefois redressée ces derniers mois, suggérant que l'économie allemande et celle de la zone euro dans son ensemble pourraient connaître un début de reprise.

Lire aussiInflation en zone euro : les trois points chauds que la BCE va surveiller en 2024

De son côté, la croissance espagnole est restée élevée. Le PIB espagnol a ainsi progressé de 0,8% au deuxième trimestre, grâce au dynamisme des exportations et à une consommation des ménages solide, selon une estimation provisoire publiée ce mardi par l'Institut national des statistiques (INE). Cet objectif, qui place l'Espagne dans le peloton de tête des économies les plus dynamiques de la zone euro, est proche des attentes du FMI, qui parie sur une hausse du PIB de 2,4%, et de la Banque d'Espagne, qui table sur 2,3%.

Enfin, l'Italie a vu son produit intérieur brut (PIB) augmenter de 0,2% au deuxième trimestre par rapport au précédent, grâce à la bonne tenue du secteur des services, a annoncé ce mardi l'Institut national des statistiques (Istat). L'acquis de croissance pour l'année en cours s'est établi à 0,7%. Le gouvernement de Giorgia Meloni avait abaissé en avril ses prévisions de croissance pour l'ensemble de l'année, tablant sur une hausse du PIB de 1%, suivie de 1,2% en 2025.

Vers une année 2024 au ralenti?

Et l'activité économique devrait rester du même acabit au deuxième semestre. Sur le Vieux continent, la Banque centrale européenne anticipe une croissance de 0,6% en 2024, contre 0,8% prévu en décembre.

En France, l'OCDE prévoit une croissance à 0,7% pour 2024, tandis que la Banque de France voit cette dernière augmenter de 0,8% et même de 1% pour le gouvernement.  Et l'Insee voit encore plus haut et table sur une hausse de 1,1% cette année.

En revanche, l'activité devrait accélérer moins vite que prévu en 2025 à 1,2% contre 1,5% précédemment (-0,3 point). S'agissant de 2026, la croissance devrait bondir de 1,6% contre 1,7% auparavant (-0,1 point). « Notre scénario central est celui d'une sortie de l'inflation sans récession qui permet une reprise de la consommation en 2025 et 2026 », a déclaré Olivier Garnier, directeur général de la Banque de France, lors d'un point presse le 11 juin dernier.

« Une partie de la révision est liée aux hypothèses des prix de l'énergie. Les prévisions des prix de l'énergie sont revues à la hausse », avait-il expliqué. L'indice général des prix à la consommation a, certes, marqué le pas en 2023 et devrait continuer à ralentir en 2024 et 2025, mais « des à-coups sur l'énergie » sont anticipés en raison d'effets de base par rapport à 2023.

L'autre facteur qui pèse est la rigueur budgétaire. Pressé par un déficit plus élevé que prévu, à 5,5% du PIB au lieu de 4,9% en 2023, le gouvernement a annoncé une salve d'économies de 20 milliards d'économies en 2024 et au moins 20 milliards d'euros en 2025. « Sur 2024, on a pris en compte les mesures déjà annoncées. Et pour 2025 et 2026, on a pris un ajustement structurel primaire de 0,6 point de PIB », avait précisé à La Tribune, Olivier Garnier. Or, dans le programme de stabilité, les mesures sont évaluées à « 0,8% de PIB en 2024, 1,2% en 2025 et 0,6% de PIB ». Ce qui signifie que la panoplie des mesures prises en compte par la Banque de France est moins importante que celle de Bercy envoyée aux instances bruxelloises. Autant dire que cette politique budgétaire restrictive pourrait encore venir assombrir les chiffres de croissance si ces mesures sont appliquées.

La croissance américaine repart contre toute attente

Alors que le premier trimestre 2024 semblait présenter les signes d'un ralentissement, dépassant finalement les attentes, le deuxième a marqué un sursaut inattendu de la croissance Outre-Atlantique, portée par la consommation et l'investissement.

En effet, entre avril et juin, la progression du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis s'est de nouveau accélérée, à 2,8% en rythme annualisé, contre 1,4% au premier trimestre, selon la première estimation du département du Commerce, publiée le 25 juillet. Une surprise pour les analystes qui anticipaient une accélération plus modeste, à 1,9% pour la période entre avril et juin, selon le consensus publié par briefing.com.

(Avec AFP)

Commentaires 13
à écrit le 30/07/2024 à 20:00
Signaler
Faut pas exagérer tout de même......o.3%, c'est minusulement bas, non?

à écrit le 30/07/2024 à 15:54
Signaler
Maintien de la croissance et baisse du chômage, reindustrialisation, recette parfaite pour réduire la dette plus rapidement. Mais attention au choix du premier ministre. Il faut croiser la période d.exercice de Xavier Bertrand en tant que Ministre du...

à écrit le 30/07/2024 à 15:52
Signaler
Maintien de la croissance et baisse du chômage, reindustrialisation, recette parfaite pour réduire la dette plus rapidement. Mais attention au choix du premier ministre. Il faut croiser la période d.exercice de Xavier Bertrand en tant que Ministre du...

à écrit le 30/07/2024 à 15:21
Signaler
Tant mieux pour cette nouvelle économique dans un paysage plutôt très gris

à écrit le 30/07/2024 à 14:10
Signaler
C'est la preuve que la politique menée par Emmanuel Macron est la bonne.

le 31/07/2024 à 8:32
Signaler
C'est la meilleure même un véritable génie ! Un Mozart de la finance à - 600 milliards quand même oui monsieur ! Le roi de la dette ! Cela va bien mieux d'ailleurs depuis qu'il ne confond plus la Guyane avec une île... ^^

à écrit le 30/07/2024 à 11:54
Signaler
0,3%! quand les médias sont aux mains des milliardaires ça donne ça

à écrit le 30/07/2024 à 10:58
Signaler
Que le ministre arrête ses glorioles le déficit de 2023 qu'il n'avait pas vu ne donne pas crédit à ses pompeuses sorties. Le quoi qu'il en coûte sans méthode est aussi à mettre à jour son crédit d'une explosion de la dette. Il restera le ministre de...

à écrit le 30/07/2024 à 10:15
Signaler
De quelle " croissance " s' agit il ? Plus sûrement de celle de la consommation parce que pour ce qui est de la productivité on ne peut pas dire que cela va fort ... Alors encore " l' illusion d' une croissnce " Quand va t on enfin voir les problème...

à écrit le 30/07/2024 à 10:09
Signaler
0.3%... ok. "Les faits sont têtus il est plus facile de s'arranger avec les statistiques" Mark Twain

à écrit le 30/07/2024 à 9:39
Signaler
avec 175 milliards de déficit en prévision, ben il me paraît difficile du coup a l'image du budget de l'élysée, , l'impression que cela ne changera rien alors que nous avons le Mozart de la finance ! Je vis demander aux commerçants parisiens ce qu...

à écrit le 30/07/2024 à 9:25
Signaler
Mauvaise croissance obtenue par la demande et la dette, quant au commerce extérieur il est en berne depuis plus de 20 ans avec des déficits chroniques, date des 35 heures, et ne fait qu'alimenter notre fragilité aux importations et directement soumis...

à écrit le 30/07/2024 à 8:50
Signaler
La surveillance de ce genre de "thermomètre" ne vous donnera même pas le ressentie mais une réponse à vœux "pieux" médiatique !

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.