Egalim : seules 18% des communes respectent les seuils dans les cantines scolaires

À peine 18% des communes respectent les seuils de produits « durables » et « de qualité » fixés par la loi Egalim pour les repas servis dans les cantines scolaires, selon une enquête de l'Association des maires de France. Parmi les raisons qui expliquent ce retard, les difficultés d’approvisionnement et surtout le coût de ces produits.
82% des élèves scolarisés dans les écoles publiques fréquentent la cantine.
82% des élèves scolarisés dans les écoles publiques fréquentent la cantine. (Crédits : Reuters)

Mauvaises élèves, les cantines scolaires ? D'après les résultats de l'enquête 2023 réalisée par l'Association des maires de Frances (AMF), publiés ce mercredi, seules 18% des communes en France les approvisionnent en produits dits « durables » et « de qualité » à la hauteur des seuils réglementaires. À savoir au moins 50% en valeur d'achat, conformément à la loi Egalim de 2018, complétée par la loi Climat de 2021.

C'est un peu mieux, mais encore loin du compte, pour le bio : 37% respectent l'objectif d'au moins 20% de produits biologiques. En revanche, les communes sont en grande partie dans les clous concernant le choix de menu végétarien, comme prévu dans la loi Climat. 90% respectent cette mesure. Le cadre législatif les oblige à en proposer un au moins une fois par semaine. Option la plus répandue (79% des répondants). 7% des communes vont toutefois plus loin et en proposent quotidiennement.

Ces mesures ne sont néanmoins pas soumises à des sanctions particulières si elles ne sont pas atteintes.

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Des produits plus difficiles à trouver...

Pourtant, lors de la précédente édition de cette étude en 2020, « 36% des gestionnaires pensaient pouvoir respecter ces seuils au 1er janvier 2022 », peut-on lire dans le rapport. Parmi les raisons invoquées par les communes pour expliquer cette différence, et, plus globalement, le retard en la matière, 40% des répondantes citent des difficultés plus fortes pour s'approvisionner en raison de l'insuffisance de diversité ou de quantité dans l'offre et 38% à cause de contraintes logistiques.

« Parmi tous les produits classés IGP (ndlr : indication géographique protégée), AOP (ndlr : appellation d'origine protégée) ou label rouge, le plus facile à atteindre c'est le bio qui est très diversifié », a commenté Gilles Pérole, co-président de la commission alimentation et restauration scolaire de l'AMF.

Loin de se laisser abattre, les collectivités ont imaginé des solutions pour tenter de remédier à ces difficultés. Parmi les principales mesures mises en œuvre ou envisagées : « L'approvisionnement en produits locaux (cité par 48% des répondants) et la mise en place d'un projet alimentaire territorial pour impulser une dynamique locale associant les acteurs de la chaîne alimentaire (cité par 21 %) », est-il écrit. D'autres mesures ont été citées comme le groupement d'achats ou autre type de coopération et mutualisation (15%) ainsi que la formation et la réorganisation du personnel (14%).

... et surtout plus chers

Mais c'est surtout le coût de ces produits qui est pointé du doigt comme principal frein (56% des répondants). Près des deux tiers (64%) rencontrent d'ailleurs un surcoût financier lié à l'approvisionnement de ce type de produit. De 10% à 20% pour près de la moitié, voire de 20% à 30% pour le quart.

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Ainsi, le coût moyen d'un repas à la charge des communes est passé en trois ans de 7,63 euros à 8,49 euros du fait de la hausse des prix des matières premières, mais aussi des coûts de l'énergie et des frais de personnel. Si bien que 63% d'entre elles ont augmenté leurs tarifs. La hausse reste toutefois « majoritairement inférieure à 10% » avec un tarif demandé aux familles généralement compris « entre 1 et 5 euros », alors que 57% des communes sont confrontées à des impayés.

Au total, 82% des élèves scolarisés dans les écoles publiques fréquentent la cantine, majoritairement gérée en régie (48%).

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 20/06/2024 à 8:09
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Le lobby agro-industriel a des tentacules partout, c'est mort.

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