Déficit excessif : l'Etat a reçu « 3 milliards d'euros de recettes fiscales » de plus que prévu, veut rassurer Bruno Le Maire

Par latribune.fr  |   |  719  mots
Bruno Le Maire a assuré que l'Etat disposait de « 3 milliards d'euros de recettes fiscales excédentaires » par rapport à ses prévisions. (Crédits : Sarah Meyssonnier)
A trois jours du premier tour des élections législatives, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, veut rassurer sur le déficit budgétaire de la France. Ce dernier a annoncé, mercredi, que l'Etat a « 3 milliards d'euros de recettes fiscales excédentaires par rapport à ce qui a été prévu en mai 2024 ».

Bruno Le Maire veut rassurer. Alors qu'il était interrogé sur le dérapage du déficit public, le ministre de l'Économie a affirmé, mercredi, sur BFMTV, que l'Etat disposait de « 3 milliards d'euros de recettes fiscales excédentaires » par rapport à ses prévisions.

« Je peux déjà vous annoncer que nos recettes fiscales aujourd'hui sont bonnes. Au moment où je vous parle, nous avons 3 milliards d'euros de recettes fiscales excédentaires par rapport à ce qui a été prévu en mai 2024. C'est une bonne nouvelle », a-t-il indiqué.

Un dérapage dû au Covid et à l'inflation selon Le Maire

En 2023, le déficit public avait dérapé à 5,5% du PIB, plus que prévu par le gouvernement, qui avait attribué en début d'année ce dérapage à des recettes fiscales de 21 milliards d'euros plus faibles qu'espéré l'an dernier.

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« On a eu un accident. Je le reconnais bien volontiers. En 2023, tout le monde nous est tombé dessus. Il y a eu un accident de recettes, on est à 5,5 (% du PIB) au lieu d'être en dessous de 5 », a reconnu le ministre mercredi, alors que la France a été épinglée par la Commission européenne pour son lourd déficit public. « On a dépensé pour protéger face au Covid et à l'inflation, maintenant (...) c'est un moment où il faut rétablir les finances publiques. J'ai commencé à le faire et je compte bien poursuivre dans cette direction », avait-il aussi justifié, sur LCI, le 20 juin.

20 milliards d'euros d'économies

Critiqué pour ce dérapage par ses opposants politiques, le ministre a répété être déterminé à réduire le déficit dans les prochaines années.

« En 2024, nous avons pris les décisions nécessaires pour être à 5,1 (% du PIB). En 2025, nous devrions être à 4,1% (...) en 2027, nous serons à 3 », dans les limites prévues par la Commission européenne, a-t-il ajouté mercredi.

Pour ce faire, l'exécutif a déjà présenté son plan d'action. Il prévoit un effort budgétaire de 20 milliards d'euros supplémentaires en 2024, puis encore 20 milliards en 2025, excluant toute hausse d'impôts. Une ligne rouge qu'il a déjà répété la semaine dernière.

La France dans le viseur de l'UE

Ces sorties médiatiques du ministre de l'Economie ont lieu au moment où la Commission européenne ouvre la voie à des procédures pour déficits publics excessifs contre sept pays de l'UE, dont la France.

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Ces pays, qui incluent aussi l'Italie et la Belgique, ont dépassé l'an dernier la limite fixée à 3% du Produit intérieur brut (PIB) par le Pacte de stabilité, qui limite aussi la dette à 60% du PIB. Ils devront prendre des mesures correctrices pour respecter à l'avenir les règles budgétaires de l'Union européenne, sous peine de sanctions financières.

Formellement, l'exécutif européen proposera aux Etats membres d'ouvrir les procédures lors d'une prochaine réunion des ministres des Finances de l'UE, le 16 juillet. Ces règles ont été mises en sommeil après 2020 à cause de la crise économique liée au Covid, puis à la guerre en Ukraine. Elles ont été réformées et réactivées cette année.

La France a été la plupart du temps en procédure de déficit excessif depuis la création de l'euro au tournant des années 2000. Elle en était toutefois sortie après être revenue dans les clous sur son déficit en 2017.

Bruno Le Maire tacle à nouveau la gauche et le RN

Le ministre, qui ne se présente pas aux élections législatives, a par ailleurs présenté, mercredi, sur BFMTV, une nouvelle fois comme un épouvantail pour les finances du pays « la mise en place du programme du Rassemblement national ou du Nouveau Front populaire ».

« Soit ils mentent et ils ne feront pas ce qu'ils ont dit et ils feront des économies sur le dos des Français ou augmenteront les impôts pour tenir cet objectif sous les 3%. Soit ils ne mentent pas et ils seront, chiffres à l'appui, au dessus des 7 % de déficit dans les années qui viennent », a-t-il estimé.

 (Avec AFP)