Défaillances d'entreprises : malgré un niveau au plus haut depuis neuf ans, la France pourrait éviter le « mur de faillites » en 2024

Le nombre de défaillances d'entreprises a atteint le chiffre de 17.088 procédures ouvertes au premier trimestre 2024, selon une étude du groupe Altares - l'immobilier et les PME étant les plus impactés - mais l'augmentation ralentit légèrement sur un an.
Parmi le total des défaillances au premier trimestre 2024, on retrouve 154 PME de plus de 50 salariés.
Parmi le total des défaillances au premier trimestre 2024, on retrouve 154 PME de plus de 50 salariés. (Crédits : Stephane Mahe)

Mauvaise nouvelle pour l'économie française : le nombre de défaillances d'entreprises a atteint, au premier trimestre 2024, son plus haut niveau depuis neuf ans. 17.088 procédures ont ainsi été ouvertes entre janvier et mars, soit un record depuis le premier trimestre 2015 qui en avait compté 18.134, selon une étude du groupe Altares. En outre, la barre symbolique des 60.000 défauts sur 12 mois a été franchie en février.

« Avec plus de 17.000 défauts, sur les trois premiers mois de 2024, la moyenne de la décennie pré-Covid pour un premier trimestre (16.700) est dépassée », constate Thierry Millon, directeur des études d'Altares.

Pour rappel, les défaillances avaient chuté à des niveaux historiquement bas durant la crise sanitaire grâce aux mesures de soutien aux entreprises prises par l'exécutif (prêts garantis par l'Etat, chômage partiel, report d'échéances fiscales...), mais leur nombre est reparti à la hausse depuis le début de 2022.

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Les PME particulièrement impactées

Une situation difficile qui affecte particulièrement les PME (petites et moyennes entreprises - moins de 500 employés). Parmi ces défaillances, on y retrouve 154 PME de plus de 50 salariés, ce qui est un plus haut depuis le 1er trimestre 2013 (156).

« Plus de 1.400 (défauts) concernent des PME dont une sur dix emploie plus de 50 salariés », précise ainsi Thierry Millon qui constate qu'il s'agit de « PME fragilisées par une dette désormais trop lourde dans une conjoncture trop faible ».

Parmi les secteurs les plus concernés, on retrouve, sans surprise, celui de l'immobilier, mais aussi les activités liées à l'équipement du foyer, note l'étude. Un constat que dresse également la Banque de France. En mars, l'institution notait, en effet, que « l'augmentation la plus importante des défaillances concerne le secteur des activités immobilières (+43,7% sur un an), qui en a comptabilisé 2.126 ».

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Enfin, l'étude souligne que l'Île-de-France, avec quelque 4.000 défauts, enregistre son pire premier trimestre depuis 20 ans (+30% de défaillances). Certaines régions comme les Hauts-de-France (+6% de défaillances) ou la Nouvelle Aquitaine (+10%) semblent, elles, un peu plus épargnées que les autres.

Un constat encourageant sur un an

Néanmoins, le constat est plus positif lorsqu'il est dressé douze mois. En effet, s'il y a bien une augmentation du nombre de défauts sur un an au premier trimestre, la hausse s'élève à +19,4%, soit la moins forte depuis deux ans. Pour rappel, ils avaient augmenté de 43,6% en 2023 et de 34,6% en 2022.

Autre signe encourageant : « Les très jeunes entreprises résistent mieux », note l'étude, avec un nombre de défaillances en augmentation de 5,9% seulement.

Plusieurs activités repassent dans le vert par ailleurs, comme les activités de services à la personne, de restauration, de commerce de bouche.

« À l'instar de l'inflation, le rythme des défaillances semble lui aussi vouloir ralentir à l'entame du printemps », indique Thierry Millon. Ainsi, « à la faveur d'une conjoncture qui redeviendrait progressivement un peu plus accommodante, l'année 2024 s'achèverait sur un nombre de défaillances, sauvegardes comprises, en hausse de 10%, proche donc des 64.000 procédures », résume le directeur des études d'Altares, estimant qu'il s'agirait alors « d'un nombre élevé, mais pas d'un mur de faillites ».

(Avec AFP)

Commentaires 7
à écrit le 11/04/2024 à 10:37
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Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.

à écrit le 11/04/2024 à 10:11
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ça part du principe ou ceux qui donnent des informations tronquées comme des chiffres qui n'ont rien a voir avec la réalité, pourrait effectivement penser que l'économie réelle ne serait pas de fait des destructions de valeurs réelles une réalité su...

le 11/04/2024 à 14:32
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Il y a aussi l'idéologie car pour des droitard, une entreprise zombie vaudra toujours mieux que des fonctionnaires fussent-ils d'élite...

à écrit le 11/04/2024 à 8:30
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Hé oui ya ceux qui ont un réseau suffisant pour pomper l'argent public et les autres.

à écrit le 11/04/2024 à 8:25
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Ou comment l'État a préféré dilapider les deniers publics pour sauvegarder un temps des "entreprises zombies"!

le 11/04/2024 à 10:12
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Et vendu toutes celles qui pouvaient rapporter, (pmu, edf, autoroutes etc etc). nous seront sans doute dans waliking dead d'ici peu....

le 11/04/2024 à 10:23
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Oui, après les "voodoo economics" de l'ère Reagan, voilà l'avènement des "zombie economics"!

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