Décarbonation, IA, espace : Macron veut accélérer les investissements publics

Par latribune.fr  |   |  679  mots
Emmanuel Macron a annoncé lundi à Toulouse de nouveaux axes de développement pour France 2030, un plan d'investissements dédié à l'innovation. (Crédits : CLAUDIA GRECO)
Hydrogène naturel pour la décarbonation, cargo spatial ou composants électroniques pour l'IA... Emmanuel Macron a annoncé ce lundi à Toulouse de nouveaux axes de développement pour France 2030, un plan d'investissements dédié à l'innovation qu'il veut « accélérer ».

Après avoir annoncé la semaine dernière une réorganisation de la recherche publique française, souvent décriée pour sa complexité et ses lourdeurs bureaucratiques, Emmanuel Macron s'est rendu ce lundi à Toulouse sur le site d'Airbus. Objectif, annoncer la deuxième partie de France 2030, deux ans après le lancement de ce plan d'investissement public de 54 milliards d'euros dédié à l'innovation.

Dans les faits, il a élargi le dispositif à des technologies de rupture, comme la fusion nucléaire, les aimants supraconducteurs pour l'intelligence artificielle (IA) et la capture du CO2, qui « va permettre à la France de baisser de 10% ses émissions industrielles incompressibles d'ici 2030 ».

« Fusion et aimants supraconducteurs sont des filières que nous allons encourager et sur lesquelles je veux qu'on redouble d'efforts », a-t-il martelé.

« Des missions d'exploration »

Dans la fusion nucléaire, Emmanuel Macron souhaite obtenir, « d'ici à deux ans », un niveau d'avancement « aussi fort en relatif que sur les réacteurs innovants », les petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR) pour lesquels huit projets bénéficient de financements de France 2030.

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Concernant la décarbonation, le président a promis le lancement de « missions d'exploration » de réservoirs d'hydrogène naturel sur tout le territoire. Cet hydrogène « blanc », naturellement présent dans le sous-sol, suscite un intérêt grandissant pour la décarbonation de l'industrie et des transports.

Un premier permis d'exploration vient d'être accordé. En parallèle, d'autres dossiers sont à l'instruction. L'exécutif veut également cartographier les minerais stratégiques, indispensables à la décarbonation de l'économie, comme le lithium utilisé pour les batteries des voitures électriques, le nickel ou le cobalt.

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Cap sur l'espace

Concernant, l'IA, il compte sur les entreprises et la communauté scientifique pour « faire émerger des composants et des architectures de systèmes pour le traitement massif de données en intelligence artificielle avec l'objectif d'une consommation énergétique qui soit divisée par cent ou mille par rapport aux standards actuels ». L'utilisation d'algorithmes et de l'intelligence artificielle (IA), doit également permettre de développer la recherche fondamentale dans le domaine de la santé. Emmanuel Macron a promis une feuille de route dans ce domaine.

Ce dernier a également annoncé que la France soutiendra le développement d'un vaisseau spatial cargo, capable d'acheminer du fret vers les futures stations spatiales. Un marché « potentiellement considérable, tant dans ses besoins civils que militaires ».

« Nous devons nous lancer dans cette compétition, mais avec la même méthode que pour les lanceurs, en ouvrant la voie aux initiatives privées, en autorisant les paris les plus risqués », a fait valoir le président de la République.

Pour rappel, sur les 54 milliards d'euros dédiés à France 2030, 1,5 milliard sont consacrés au spatial. Ils ont d'ores et déjà permis de faire éclore huit projets de micro-lanceurs, des petites fusées réutilisables, et quatre autres pour des constellations de satellites. Les 22 Etats membres de l'ESA, l'agence spatiale européenne, ont décidé en novembre de faire un premier pas vers le vol habité en affichant leur volonté de développer d'ici 2028 un cargo spatial, capable d'acheminer dans un premier temps du fret en orbite et de revenir sur Terre, avant peut-être des astronautes.

Lancé en octobre 2021, France 2030 est doté de 54 milliards d'euros, dont près de la moitié ont été engagés. Plus de 3.200 projets portés par 3.500 entreprises, pour moitié des PME, et centres de recherche bénéficient d'un financement public à hauteur d'environ 30% des sommes investies. Le plan a déjà permis de sécuriser la production en France d'un million de voitures électriques sur les deux millions visés, de développer huit biomédicaments sur les 20 ambitionnés, ou encore de faire émerger des projets de petites fusées spatiales et de financer les recherches visant à mettre au point un avion décarboné, selon l'Elysée.

(Avec AFP)