![La piscine de Saint-Denis pourra accueillir 5 000 places pour les épreuves de natation, de plongeon et de water-polo.](https://static.latribune.fr/full_width/2294425/la-piscine-de-saint-denis.jpg)
C'est fini. Terminés, la danse des grues et le ballet des engins de chantier. Conformément à ce qui était prévu en septembre 2017 lorsque Paris a remporté l'organisation des Jeux de 2024, les travaux liés aux ouvrages olympiques s'arrêtent aujourd'hui. Tout s'est accéléré ces dernières semaines. Situé à Saint-Denis en face du Stade de France, le Centre aquatique olympique, seul équipement sportif construit pour la compétition, a été mis en eau le 21 décembre. Sous les yeux ravis de Patrick Ollier, président (LR) de la métropole du Grand Paris, maître d'ouvrage, l'infrastructure a procédé à un test - concluant - de remplissage.
Dans un peu plus de deux cents jours, la piscine pourra accueillir 5 000 places pour les épreuves de natation, de plongeon et de water-polo. Une fois l'événement fini, elle passera à 3 000 places au service des élèves de Seine-Saint-Denis. Outre un petit bassin, le fond du bassin principal a en effet été construit de telle sorte qu'il puisse être mobile et donc adapté aux jeunes publics scolaires. « Dans le 93, moins d'un enfant sur deux sait nager à son entrée en sixième », a l'habitude de répéter Stéphane Troussel, le président (PS) du département le plus pauvre de France métropolitaine.
Nouveaux habitants après les JO
Le lendemain, le 22, c'est une centrale géothermique qui a été inaugurée, toujours à Saint-Denis, par la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, afin d'alimenter en chaud et en froid le village des athlètes. Ce dernier est la face la plus visible du travail de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), érigé à cheval sur les communes de Saint-Denis, de Saint-Ouen-sur-Seine et de L'Île-Saint-Denis. Dans sept mois, les bâtiments construits spécialement pour l'occasion par des promoteurs immobiliers et des bailleurs sociaux hébergeront près de 15 000 athlètes sur 330 000 mètres carrés de surface de plancher. Depuis février, le site de 52 hectares accueille déjà des étudiants à la résidence Paulette-Fost, rejoints en septembre par les élèves de l'école Aretha-Franklin côté Saint-Ouen.
Puis, juste après la fin des Jeux paralympiques en septembre, ce quartier sera transformé. À partir de 2025, il abritera 6000 salariés et 6000 nouveaux habitants. Du côté de Saint-Denis et de Saint-Ouen, 2 335 logements sont prévus. 1 713 seront des habitats familiaux, c'est-à-dire du studio à l'appartement avec cinq pièces (T5), et 622 des logements dits « spécifiques », dont 50 % en logement social : résidences étudiantes, pour femmes en situation de grande précarité...
Sur le parc d'habitats familiaux, 39 % seront des logements en accession à la propriété proposés au grand public en 2023-2024 par Icade, Nexity et Vinci Immobilier en vente en l'état futur d'achèvement (Vefa). D'aucuns sur la place du Grand Paris disent que le prix du mètre carré pourrait atteindre 7 500 euros au maximum. Ce qu'aucun opérateur public ou privé ne dément, mais qui est bien loin du pouvoir d'achat des populations locales. 39 % seront des logements libres à coût maîtrisé. Dans le détail, 4 % seront proposés sous forme de bail réel solidaire (BRS) qui permet de devenir propriétaire d'un logement neuf en zone tendue, c'est-à-dire là où l'offre d'habitats est inférieure à la demande, à un prix certes abordable mais pour une durée limitée. Dans cette enveloppe, 16 % seront des logements locatifs libres ou intermédiaires, c'est-à-dire des habitats réservés aux classes moyennes trop pauvres pour le parc immobilier privé et trop riches pour un HLM. Leurs loyers y seront encadrés conformément à la réglementation qui s'applique à Plaine Commune, l'intercommunalité qui rassemble notamment les villes de Saint-Denis, de Saint-Ouen-sur-Seine et de L'Île-Saint-Denis. Figurent encore 19 % de logements abordables contractualisés, c'est-à-dire propriétés d'investisseurs institutionnels - compagnies d'assurances, fonds d'épargne... - qui mettent en location des habitats à des prix encadrés mais ayant vocation à être revendus à moyen terme et en priorité à leurs occupants. Autre cas de figure : 22 % de logements sociaux, propriétés des bailleurs sociaux, dont CDC Habitat, la filiale dédiée de la Caisse des dépôts.
Ce n'est pas tout : de l'autre côté de la Seine, sur L'Île-Saint-Denis, 477 logements, dont 335 familiaux, sont programmés, avec 232 HLM et 142 chambres étudiantes sociales. « Une réflexion est à l'étude pour également proposer du bail réel solidaire [BRS] », précise la Solideo, interrogée par La Tribune Dimanche. Pour autant, le village des athlètes n'est pas le seul ouvrage qui aura vocation à être métamorphosé à l'issue des festivités. Le Cluster des médias, qui, comme son nom l'indique, hébergera des journalistes du monde entier, est également situé sur trois communes : Dugny, Le Bourget et La Courneuve.
Infrastructures sportives rénovées
Depuis le début de l'année 2023, côté Bourget, un parc sportif et scolaire accueille déjà du public. En janvier, des écoles ont été ouvertes, suivies d'un terrain de football, de trois premiers courts de terre battue et d'une nouvelle tribune. Les structures d'escalade sont, elles, terminées depuis décembre. Les travaux du gymnase Marie-Paradis se finissent ce dimanche.
À Dugny et à Drancy, des rampes d'accès pour les personnes à mobilité réduite ont déjà été livrées, ainsi que des équipements pour enfants. Ou encore 10 000 arbres et arbustes. À Dugny, le hall 3 du parc des expositions a été inauguré en juin pour le Salon international de l'aéronautique et de l'espace. Dans la foulée, les équipes de l'Olympic Broadcasting Services, qui diffuseront en mondovision les événements, s'y sont déjà installées. La Courneuve fait, elle, partie des communes qui bénéficieront d'une piscine neuve ou rénovée. Le centre aquatique de Marville y sera ainsi bientôt réceptionné, près de deux ans et demi après l'ouverture au public de celui d'Aulnay-sous-Bois. À Montreuil, le stade nautique Maurice-Thorez, fermé depuis mars, va, lui, retrouver une seconde jeunesse. Ces bassins ne sont pas les seuls équipements à être réhabilités. La Grande Nef de l'Île-des-Vannes, palais des sports de Saint-Ouen-sur-Seine implanté sur L'Île-Saint-Denis, est un monument historique dont la toiture et l'isolation ont été refaites grâce aux Jeux.