Code du travail : la manifestation de la rentrée se fera sans FO

Par latribune.fr  |   |  342  mots
Jusqu'ici, le dirigeant de FO laissait entendre qu'il attendrait cette présentation pour décider ou non de rejoindre le mouvement de protestation lancé par la CGT.
Le syndicat Force ouvrière est notamment satisfait que le gouvernement a accepté de conserver à la branche un rôle important dans le dialogue social et la négociation d'accords. Le gouvernement doit remettre jeudi matin aux partenaires sociaux les ordonnances sur le Code du travail, avant leur présentation officielle par le Premier ministre, Edouard Philippe, et la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. La CGT et Solidaires ont appelé à manifester le 12 septembre.

Force ouvrière avait prévenu attendre de voir le contenu des ordonnances réformant le Code du travail avant de son prononcer sur une éventuelle mobilisation. Le temps de réflexion semble avoir profité à l'apaisement. Le syndicat "a pris la décision à l'unanimité de ne pas participer" le 12 septembre à la journée d'action à laquelle appellent la CGT et Solidaires contre la réforme du Code du Ttavail, a annoncé mercredi son numéro un Jean-Claude Mailly dans une interview filmée, diffusée sur le site internet des Échos.

"Le bureau confédéral de FO a dit que nous n'irons pas" et donc Force ouvrière n'ira pas, a expliqué Jean-Claude Mailly, tout en admettant implicitement que, localement, des militants de son syndicat pourraient en juger différemment.

En 2016, FO faisait partie du front syndical contre la précédente réforme, dont l'objectif était déjà d'assouplir les règles. Mais de la loi El Khomri, "on n'a jamais pu discuter [...] là on est dans une situation différente", "il y a eu un vrai dialogue social", estime le leader de FO.

Syndicalisme "pragmatique"

Jeudi, après plusieurs semaines de concertation, le gouvernement présentera ses ordonnances, premier grand chantier social du quinquennat Macron. "On a fait notre travail de syndicalistes pragmatiques qui est de dire 'on discute point par point' et après on se positionnera à la fin" pour dire "où ça va", "où ça va pas", a-t-il expliqué.

"On part d'un projet ultralibéral, je dis pas qu'il ne l'est plus mais je raisonne toujours dans les négociations avec trois colonnes: ce qu'on obtient, ce qu'on évite et ce sur quoi on n'est pas d'accord. Et je suis sûr qu'il y aura des éléments dans les trois."

Sur plusieurs sujets, comme le poids des accords d'entreprise vis à vis des accords de branches, "le gouvernement a fini par bouger, peut-être insuffisamment, on verra demain", dit-il, satisfait que "la branche [soit] remise en selle sur toute une série de points".

(avec AFP et Reuters)