Assurance chômage : la réforme permettrait jusqu'à 5,4 milliards d'euros d'économies par an (Unedic)

La réforme de l'assurance chômage prévue par le gouvernement permettrait des économies comprises entre 4 et 5,4 milliards d'euros par an d'ici quatre à cinq ans, selon l'Unédic. Son calendrier d'application est devenu flou à la suite de l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Le président de la République pourrait l'éclaircir lors de sa conférence de presse ce mercredi.
Avec cette réforme de l'assurance chômage, le gouvernement s'est fixé l'objectif de réaliser 3,6 milliards d’économies annuelles.
Avec cette réforme de l'assurance chômage, le gouvernement s'est fixé l'objectif de réaliser 3,6 milliards d’économies annuelles. (Crédits : Reuters)

L'objectif visé par le gouvernement avec sa réforme de l'assurance chômage - réaliser 3,6 milliards d'économies annuelles - pourrait être atteint dès la fin du quinquennat. Selon l'Unédic, organisme paritaire qui pilote ce dispositif, elles devraient atteindre entre 3,2 et 4,4 milliards en 2027. Puis être comprises entre 4 et 5,4 milliards d'euros par an d'ici quatre à cinq ans, d'après ses prévisions financières.

Avec la réforme « il y a soit du retard dans l'acquisition de droits au chômage, soit l'exclusion de ces droits, donc c'est assez massif », a expliqué son directeur général Christophe Valentie lors d'une présentation à la presse.

Sans même tenir compte de la réforme, l'Unédic devrait dégager des excédents croissants jusqu'en 2027, en raison des effets des précédentes réformes de l'assurance chômage. « L'une des missions de l'Unédic est de fournir des informations aux partenaires sociaux pour les aider à négocier ou à se concerter avec l'État », a rappelé le président de l'organisme Jean-Eudes Tesson.

Un calendrier flou

Pour rappel, avec cette réforme de l'assurance chômage, le gouvernement prévoit de réduire par décret la durée maximale d'indemnisation pour les chômeurs à 15 mois pour les moins de 57 ans, contre 18 mois actuellement pour les moins de 53 ans. Ouvrir des droits sera également plus difficile : il faudra avoir travaillé 8 mois sur les 20 derniers mois, contre 6 mois sur 24 mois actuellement.

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Tandis que les règles actuelles d'indemnisation prennent fin au 30 juin, le décret pourrait entrer en vigueur au 1er juillet, même si les nouvelles règles d'indemnisation ne s'appliqueraient qu'à partir du 1er décembre pour des raisons techniques. Ce décret est en tout cas impératif pour que les nouvelles règles puissent être appliquées. Sans, plus aucune règle n'encadrerait l'indemnisation des chômeurs.

Interrogé sur l'avenir de la réforme ce mardi, le ministère du Travail renvoie à la conférence de presse d'Emmanuel Macron, reportée à ce mercredi. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a déclaré sur BFMTV/RMC que « c'est le président de la République et le Premier ministre qui décideront » de son application.

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Le chef de l'État pourrait en tout cas préciser au cours de cette prise de parole si cette réforme sera effectivement mise en œuvre sans attendre le résultat des élections législatives, dont les deux tours auront lieu les 30 juin et 7 juillet prochains. À ce stade, le projet porté par le gouvernement est examiné par le Conseil d'État. Il est en outre toujours au menu de la commission consultative de la négociation collective, qui doit se réunir ce mercredi, selon une source syndicale.

Un sujet au cœur de la campagne à venir

Reste que, en mettant fin avec la dissolution aux travaux de l'Assemblée, l'exécutif s'est épargné l'examen le 13 juin au Palais Bourbon d'une proposition de loi contre cette réforme, qui aurait dû rassembler une bonne part des oppositions. Ce qui ne clos pas le sujet, bien au contraire. La réforme devrait en effet être au cœur de la campagne et est déjà au centre des discussions depuis ce lundi.

« On n'a aucune information directement du ministère du Travail, qui ne nous répond pas » mais « on a des infos d'autres canaux (...) qui nous disent que la réforme va suivre son cours, que le gouvernement a décidé de passer en force », a indiqué Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT, chargé de l'assurance-chômage. De son côté, François Hommeril, président de la CFE-CGC, a fustigé qu'« Emmanuel Macron va pouvoir faire passer une réforme que l'ensemble des syndicats et une majorité politique à l'Assemblée étaient prêts à bloquer », compte tenu d'une proposition de loi du groupe Liot, qui était passée en commission et qui, selon lui, aurait pu empêcher le décret de passer. Dans un communiqué commun ce lundi, cinq syndicats - CFDT, CGT, Unsa, FSU et Solidaires - ont ainsi appelé le gouvernement à « immédiatement renoncer à sa réforme de l'assurance chômage ».

Les syndicats ne sont pas les seuls à être farouchement opposés à cette réforme. Dans un communiqué commun ce lundi, le mouvement Place publique de Raphaël Glucksmann et le Parti Socialiste ont indiqué avoir pour ambition, parmi d'autres, « l'annulation de la réforme de l'assurance chômage ».

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 11/06/2024 à 21:31
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J'espère que la prévision est plus "juste" que celle concernant la réforme des retraites qui serait un désastre selon le COR.

à écrit le 11/06/2024 à 18:50
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Si "l'économie" tombait dans l'escarcelle des cotisants, on comprendrait ! Mais c'est un holp-up de ceux qui nous ont endetté pour poursuivre la casse !

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