(Reuters) -Le ministère russe en charge des situations d'urgence a décrété l'état d'urgence au niveau fédéral dans la région de Belgorod, située à la frontière de la région de Koursk, a annoncé le ministre Alexandre Kourenkov jeudi.

"La situation dans la région demeure complexe et tendue. En raison des attaques terroristes par des groupes armés ukrainiens dans la région de Belgorod, des résidences et des infrastructures ont été endommagées, et il y a des civils morts et blessés", a-t-il indiqué.

La Russie a commencé à évacuer des milliers de civils supplémentaires de ses régions frontalières jeudi après que l'Ukraine a annoncé poursuivre sa percée sur le territoire russe dans le cadre d'une offensive fulgurante destinée à forcer Moscou à ralentir son avancée sur le reste du front.

La plus grande attaque sur le sol de la Fédération de Russie depuis la Seconde guerre mondiale a commencé le 6 août, quand plusieurs milliers de soldats ukrainien ont franchi la frontière occidentale du pays, embarassant fortement la hiérarchie militaire russe.

Avec le soutien de nombreux drones, d'artillerie lourde et de chars, les unités ukrainiennes ont depuis ouvert une brèche sur le territoire de la plus grande puissance nucléaire mondiale, et des combats étaient toujours en cours sur un front long de 18 km sur le territoire russe jeudi.

Le gouverneur par intérim de Koursk, Alexeï Smirnov, a déclaré que le district de Glouchkov, qui compte une population de 20.000 habitants, allait être évacué. Au moins 200.000 personnes ont déja été évacuées des régions frontalières, selon les données russes.

Le haut commandement ukrainien a annoncé de son côté que Kyiv avait mis sur pied un bureau de commandement militaire dans la partie occupée de la région de Koursk, où selon lui les forces ukrainiennes avancent toujours et se sont emparé d'environ 1,5 km de terrain en 24 heures, portant à 35 km l'avancée totale depuis le début de l'incursion.

Le ministère britannique de la Défense a fait savoir que l'Ukraine pouvait utiliser les armes fournies par Londres pour ses opérations sur le sol russe, mais que les restriction sur l'usage des missiles Storm Shadow a longue portée restaient en vigueur.

(Rédigé par Reuters, vec Andrew MacAskill e t Conor Humphries à Londres, version française Pauline Foret et Mara Vilcu, édité par Gilles Guillaume)